Avec 52 777 nouveaux cas pour l’année 2023, le cancer du poumon figure parmi les plus fréquents en France.
Il se classe à la troisième position, et était à l’origine de 33 117 décès en 2018.
Le cancer du poumon se développe à partir de cellules des bronches, initialement normales. Ces cellules se transforment et se multiplient de façon anarchique menant à la formation d’une masse appelée tumeur maligne.
Il existe deux grands types de cancer du poumon : les cancers non à petites cellules qui représentent près de 85 % des cancers du poumon et les cancers à petites cellules qui représentent près de 15 % des cancers du poumon.
Cancer du poumon : un cancer qui se féminise
Longtemps catégorisé comme étant un cancer masculin, le cancer du poumon touche de plus en plus de femmes.
Le mode de vie des femmes s’étant rapproché de celui des hommes, notamment avec une consommation plus importante de tabac, les femmes sont davantage exposées au risque de développer la maladie comme l’explique l’Institut National du Cancer (InCA) : « L’évolution des cas de ce cancer dans la population féminine pose question. En effet, alors que l’incidence du cancer du poumon est globalement stable, voire diminue, chez l’homme et que la mortalité est en baisse, ce n’est pas le cas chez la femme. Au contraire : les taux d’incidence de mortalité féminines sont en forte progression depuis 1990 (sauf chez les femmes nées après 1965, pour lesquelles les derniers chiffres disponibles montrent une inflexion de la mortalité). Ce phénomène est essentiellement lié à l’augmentation de la consommation tabagique des femmes. »
Cancer du poumon : ce type de chauffage augmente les risques chez la femme
Les facteurs de risque favorisant l’apparition du cancer du poumon sont assez similaires entres les hommes et les femmes.
On retrouve en haut de la liste la consommation de tabac. Viennent ensuite la consommation de cannabis, l’exposition au radon, la pollution atmosphérique et les expositions professionnelles, comme nous l’expliquait Catherine Daniel, pneumologue spécialisée en oncologie thoracique et chercheuse à l’Institut Curie.
Récemment, des chercheurs, dont l’étude a été publiée en août 2023 dans la revue Environment International, ont découvert que le chauffage au bois augmente le risque de développer un cancer du sein chez la femme.
Une étude sur 50 000 femmes
Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont suivi 50 226 femmes sans antécédents de cancer du poumon. Lors de leur inscription entre l’an 2003 et 2009, les femmes ont déclaré la fréquence d'utilisation de poêles à bois et/ou de foyers dans leur résidence adulte la plus ancienne.
Les femmes ont été suivies sur près de 11 années et pendant cette période, 347 cas de cancer du poumon ont été diagnostiqués.
« Dans l'ensemble, 62,3 % de la population étudiée ont déclaré la présence d'un foyer/poêle à bois intérieur dans leur résidence adulte la plus ancienne et 20,6 % ont déclaré une utilisation annuelle de moins 30 jours/an. Comparativement à celles qui n'ont pas de foyer ou de poêle à bois ou qui n'utilisent aucun jour par an, l'incidence la plus élevée de cancer du poumon a été observée chez les femmes déclarant utiliser un foyer/poêle à bois pendant au moins 30 jours par an » précise l’étude.
Cancer du poumon : la fumée de bois est nocive
On pourrait croire qu’en étant en intérieur, nous sommes protégés des microparticules infiltrant les poumons et provoquant un cancer du poumon. Mais pour les femmes se chauffant au bois, le risque de cancer du poumon est avéré, y compris chez les femmes n’ayant jamais fumé.
« Cette étude contribue à la base de preuves existante suggérant que la pollution de l'air intérieur causée par les poêles/foyers peut contribuer au risque de cancer du poumon et suggère que cela est vrai même dans les populations où le chauffage au bois n'est principalement pas utilisé pour cuisiner ou chauffer l'intérieur de la maison » ont conclu les chercheurs.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.