Cancer colorectal : ce médicament activerait des gènes protecteursAdobe Stock
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Le cancer colorectal est la troisième tumeur maligne la plus fréquente dans le monde. On comptabilise 1,9 millions de nouveaux cas chaque année. Le cancer colorectal figure parmi l’un des cancers les plus mortels, le deuxième, 900 000 personnes en décèdent chaque année dans le monde.

Un cancer qui est détecté précocement est un cancer qui présente plus de chances d’être guérit. En ce qui concerne le cancer colorectal, tout comme pour le cancer du sein, le dépistage a été mis en place en France. Ainsi, les personnes âgées entre 50 et 74 ans reçoivent tous les deux ans un courrier les invitant à réaliser un test immunologique de dépistage du cancer colorectal. Indolore, celui-ci est à réaliser chez soi et a pour but de détecter la présence de sang dans les selles.

Cette stratégie de dépistage s’avère d’autant plus utile étant donné l’absence de symptômes liés au cancer colorectal, dans les débuts de la maladie. Effectuer tous les deux ans un test de dépistage permet de détecter à un stade précoce le cancer colorectal. Dans ce cas, la survie à 5 ans dépasse 90 % et les traitements utilisés sont moins lourds, permettant une meilleure qualité de vie.

Le cancer colorectal pourrait être évité grâce à ce médicament, voici comment

Comme l’avaient déjà démontré plusieurs études, la prise d'aspirine peut être bénéfique afin de lutter contre le cancer colorectal sous plusieurs aspects : en prévention et pendant la maladie. La prise d'aspirine quotidienne serait ainsi associée à une réduction du risque de développer un cancer colorectal. La prise d’aspirine serait également intéressante pour les personnes ayant déjà un cancer colorectal car elle permettrait d’améliorer la survie et de réduire la mortalité.

Mais comme le souligne une étude parue récemment dans la revue Cell Death and Disease, on ne connaît pas bien les mécanismes moléculaires par lesquels l'aspirine diminuerait l'initiation et la progression du cancer colorecal. En fait, selon les résultats obtenus par les chercheurs, l'aspirine induirait la production de deux molécules suppressives des tumeurs.

« L'aspirine induit la production de deux molécules de microARN suppressives des tumeurs (miARN) appelées miR-34a et miR-34b/c. Pour ce faire, l'aspirine se lie et active l'enzyme AMPK, qui à son tour modifie le facteur de transcription NRF2 de sorte qu'il migre dans le noyau cellulaire et active l'expression des gènes miR-34. Pour que cette activation réussisse, l'aspirine supprime en outre le produit oncogène c-MYC, qui inhibe par ailleurs la NRF2 » détaille le communiqué publié à la suite de cette étude.

L’aspirine serait efficace contre le cancer colorectal, mais dans certaines mesures

Les chercheurs ont émis malgré tout une réserve car les résultats montrent que les gènes miR-34 sont nécessaires pour médier l'effet inhibiteur de l'aspirine sur les cellules cancéreuses colorectales. Ceci révèle que l'aspirine serait donc incapable de prévenir la migration, l'invasion et les métastases dans les cellules cancéreuses déficientes en miR-34.

Néanmoins, cette découverte permet d’étayer davantage les connaissances sur l’efficacité de l’aspirine contre le cancer colorectal.

« On savait déjà que les gènes miR-34 sont induits par le facteur de transcription p53 et médient ses effets. Nos résultats montrent, cependant, que l'activation des gènes miR-34 par l'aspirine a lieu indépendamment de la voie de signalisation p53. C'est important parce que le gène codant pour p53 est le gène suppresseur de tumeur le plus couramment inactivé dans le cancer colorectal. Dans la plupart des autres types de cancer, en outre, la p53 est inactivée par des mutations ou des virus dans la majorité des cas. L'aspirine pourrait donc être utilisée thérapeutiquement dans de tels cas à l'avenir » ont conclu les chercheurs.

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