vue de côté de belle blonde sur fond gris©iStockIstock

Long, droit, épaté, pointu, retroussé, aquilin… La forme et la taille du nez auraient pu être influencées par les différents climats de notre planète. C’est ce qu’annoncent des chercheurs en génétique et en anthropologie de la Pennsylvania State University (Etats-Unis), dans une étude qu’ils publient dans le journal PLoS ONE.

Des nez étroits dans un climat froid et sec

Ces scientifiques ont étudié la largeur des narines et la largeur de la base des ailes du nez à partir d’images en trois dimensions récoltées sur 476 participants. Grâce à des questionnaires, ils ont aussi recueilli des informations géographiques les concernant, notamment leur lieu de naissance et celui de leurs ancêtres. Ils ont alors comparé les mensurations du nez avec la température, l’humidité absolue (quantité d’eau dans l’air) et l’humidité relative (qui dépend de la température de l’air) des différentes régions d’origine des volontaires (Asie du Sud, Asie de l’Est, Afrique de l’Ouest et Europe du Nord). Résultat : la largeur des narines était corrélée à la température et à l’humidité absolue, "probablement plus importante pour la respiration que l’humidité relative", soulignent les chercheurs. Ainsi, "les nez larges sont plus communs dans les régions au climat chaud et humide alors que les nez étroits sont plus communs dans les régions au climat froid et sec", précisent-ils dans leur étude.

La cavité nasale, lieu de conditionnement de l’air inhalé

Mais comment expliquer une telle corrélation ? Le nez et la cavité nasale conditionnent le taux d’humidité et la température de l’air inspiré avant qu’il n’atteigne les voies respiratoires plus basses. C’est pourquoi les chercheurs pensent que la forme du nez n’est pas due à un hasard de l’évolution mais bien à "des adaptations liées au climat". Ils précisent par ailleurs que la géométrie des voies aériennes nasales influence la vitesse d’inspiration de l’air. C’est pourquoi "des voies aériennes étroites dans des climats froids et secs pourraient permettre un meilleur conditionnement de l'air inspiré en augmentant son agitation", proposent enfin ces scientifiques. Si cette découverte ouvre la voie à un nouveau champ de recherche, notamment sur les liens entre climat et maladies génétiques, les auteurs de l’étude relativisent leur conclusion : "certains aspects de la forme du nez pourraient en effet avoir été déterminés par des adaptations locales au climat. Nous pensons cependant qu’il ne s’agit que d’une explication simplifiée d’une histoire évolutive très complexe, qui implique aussi potentiellement d’autres forces, comme la sélection sexuelle".

Sources

https://journals.plos.org/plosgenetics/article?id=10.1371/journal.pgen.1006616

mots-clés : nez, climat, génétique

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