Stylos, gommes, crayons, colles, … Ces objets sont manipulés par des enfants au quotidien et pourtant ils seraient porteurs de substances hautement chimiques. L’ANSES pointe du doigt un trop grand flou concernant la composition du matériel scolaire, contenant “des matières chimiques préoccupantes” selon eux.
Des composants irritants et nocifs pour la santé des enfants
Dans un rapport publié ce jeudi, l’ANSES révèle la présence de phtalates, de substances parfumantes, du formaldéhyde ou encore des colorants dans de nombreuses fournitures scolaires. Ces composants sont potentiellement dangereux pour la santé.
“Inhalées, ingérées ou en contact avec la peau, les substances chimiques présentes dans les fournitures scolaires ou de bureau peuvent pour certaines d'entre elles entraîner des effets sur la santé”, avertit l'Anses. Il n’existe aujourd’hui aucune règle permettant de mieux surveiller la fabrication de ces objets, ni en France, ni en Europe. Plusieurs plaintes ont été déposées depuis 2004 au Safety Gate, le système européen d'alerte rapide pour les produits dangereux non alimentaires. Près de 50 plaintes pour la papeterie, 96 pour les colles, 72 pour des jouets servant de fournitures scolaires.Tout le matériel de papeterie contiendrait du benzène, du nickel ou encore du cadmium, susceptibles d’être des perturbateurs endocriniens. La colle contiendrait du chloroforme et du toluène, déclencheurs de vertiges et nausées. La peinture, feutres et crayons de couleurs seraient eux porteurs de métaux.
Supprimer les substances toxiques grâce à une réglementation
Face à cette situation, l’Anses appelle à appliquer la même réglementation qui est appliquée à la sécurité des jouets. Elle obligerait les fabricants à procéder à une analyse plus poussée du matériel scolaire. Une procédure d'évaluation de la conformité avant sa mise sur le marché serait aussi effectuée dans le but de limiter, voire supprimer les fournitures contenant des substances nocives. « En attendant la mise en place d’une telle évolution réglementaire, je conseillerais aux consommateurs de privilégier les fournitures ne contenant ni substances parfumantes, ni paillettes ou autre artifice pouvant induire des comportements détournés par les enfants, tels que le « machouillage », voire l’ingestion » précise Céline Dubois, coordinatrice de cette enquête à l’Anses.
Une quantité réellement toxique ?
L’agence tient toutefois à nuancer son enquête. Peu d’études ont été effectuées à ce sujet, et seule la présence ou non des composants nocifs a été prise en compte. Le manque d’information concernant la quantité de substance toxique présente dans les fournitures ne permet pas d'affirmer avec certitude si la santé des élèves est réellement menacée. Mais pour éviter toute prise de risque, l’Anses conseille aux parents de ne plus acheter de produits parfumés en attendant une future réglementation plus restrictive. Des essais plus poussés sont encore attendus afin de juger du réel impact de ces composants sur la santé des enfants.
https://www.anses.fr/fr/content/mieux-encadrer-la-pr%C3%A9sence-de-substances-dangereuses-dans-les-fournitures-scolaires
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