Sommaire
- Définition : qu’est-ce que l’asphyxie ?
- Chiffres : quelle est la fréquence de l’asphyxie ?
- Quels sont les symptômes de l’asphyxie ?
- Quelles sont les causes ?
- Quels sont les facteurs de risque ?
- Quelles sont les personnes à risque ?
- Combien de temps dure l’asphyxie ?
- L’asphyxie est-elle contagieuse ?
- Qui, quand consulter en cas de symptômes ?
- Quelles sont les complications de l’asphyxie ?
- Quels sont les examens et les analyses à pratiquer ?
- Quel est le traitement de l’asphyxie ?
- Peut-on prévenir ce trouble ?
- Sites d’informations et associations
Définition : qu’est-ce que l’asphyxie ?
L’asphyxie est due à une incapacité de l’organisme à fournir de l’oxygène aux poumons, soit en raison d’une obstruction des voies respiratoires, soit parce que les poumons n’assurent plus leur fonction de ventilation, ou encore parce qu'ils ne reçoivent plus de sang veineux prêt à être oxygéné. Son degré est variable, depuis l’hypoxie, c’est-à-dire une diminution de l’apport en oxygène aux organes, jusqu’à l’anoxie quand plus aucun oxygène n’est fourni aux globules rouges qui le transportent.
Lorsque la privation d’air est totale, le cerveau est le premier à souffrir dès les 3 premières minutes. Il ne peut plus fonctionner et la personne perd connaissance. Deuxième organe touché: le cœur. Après quelques minutes d’anoxie, il se met en fibrillation ventriculaire (un trouble du rythme équivalent, dans les faits, à un arrêt de la pompe cardiaque). L’asphyxie peut être plus ou moins longue, selon la cause et le passage ou non d’une petite quantité d’air. D’autres organes sont atteints lorsqu’elle est plus lente et plus prolongée, en particulier le rein, ou encore le foie.
Chiffres : quelle est la fréquence de l’asphyxie ?
L'asphyxie accidentelle est la seconde cause d'accidents mortels de la vie courante. Elle touche 3,8 personnes sur 100 000. Mais il existe bien d’autres causes d’asphyxie pour lesquelles on ne dispose pas de chiffres.
Quels sont les symptômes de l’asphyxie ?
Les signes varient en fonction du degré d’asphyxie, mais aussi de son origine.
Les symptômes d’une asphyxie totale
L’exemple type est la présence d'un corps étranger dans les voies respiratoires. La respiration est impossible, la personne présente :
- Une agitation accompagnée de sueurs.
- Une coloration du visage, d’abord rouge, puis bleue.
- Un évanouissement.
Les symptômes d’une privation partielle d’oxygène
De l’air passe, mais il n’y en a pas assez ou il ne peut être utilisé par l’organisme. On le voit, par exemple, dans les crises d'asthme sévères. On observe alors :
- Des troubles sensoriels : troubles visuels, bourdonnements ou sifflements dans les oreilles (acouphènes).
- Des troubles moteurs, en particulier une faiblesse musculaire pouvant aller jusqu’à la paralysie.
- Des troubles psychiques qui traduisent une atteinte du cerveau, comme un phénomène « d’ivresse anoxique » avec des vertiges, un malaise général, des sueurs et parfois des hallucinations.
- Des troubles nerveux, avec un retardement des réactions nerveuses et psychomotrices, des fourmillements ou des tremblements.
Les symptômes d’une asphyxie par inhalation de gaz toxique
Ils varient selon le type de gaz :
- Un endormissement progressif pour le monoxyde de carbone, précédé de maux de tête, avec un visage rouge et des vomissements.
- Une toux irritative avec le chlore.
Quelles sont les causes ?
L’asphyxie est un phénomène qui peut survenir de nombreuses façons.
L’asphyxie causée par un accident
Différents accidents peuvent être en cause :
- La présence d’un corps étranger qui obstrue les voies respiratoires.
- Une lésion traumatique pulmonaire, par exemple, à la suite d’un accident de voiture.
- Un étranglement, notamment chez les nouveau-nés dont le cordon s’enroule autour du cou lors de l’accouchement.
- L’inhalation d’un gaz toxique, comme le monoxyde de carbone, le gaz ou les fumées d’incendie.
- La noyade.
L’asphyxie causée par une pathologie respiratoire
Toutes les affections qui touchent le poumon peuvent être responsables d’une asphyxie. En particulier :
- Une crise d’asthme sévère.
- Une broncho-pneumopathie obstructive (BPCO).
- Une lésion pleurale, comme une pleurésie ou un pneumothorax.
L’asphyxie causée par d’autres maladies
- Une réaction allergique massive, provoquant un œdème de Quincke.
- Une infection, comme l’épiglottite chez l’enfant.
- Une tumeur au niveau des voies respiratoires.
- Une embolie pulmonaire, qui empêche le sang veineux d’être oxygéné dans les poumons.
- Une pathologie provoquant une altération des centres nerveux qui commandent la respiration, comme l’AVC.
- L’évolution terminale de certaines maladies, comme la maladie de Charcot.
Quels sont les facteurs de risque ?
Ils sont très nombreux. Il s’agit de tous les éléments qui peuvent favoriser directement ou indirectement des traumatismes ou des maladies à l’origine d’une situation d’asphyxie. On trouve donc, par exemple, le tabagisme ou la présence d’une allergie méconnue, mais aussi l’abus d’alcool, qui peut provoquer des situations d’étouffement lorsque le vomissement est inhalé par les voies respiratoires.
Quelles sont les personnes à risque ?
L’asphyxie peut toucher n’importe qui, mais certaines populations fragiles sont davantage concernées, en particulier les enfants et les personnes âgées de plus de 75 ans, en raison des pathologies qui peuvent les menacer. C'est aussi le cas de certains p rofessionnels de santé manipulant des produits toxiques.
Combien de temps dure l’asphyxie ?
L’asphyxie chronique peut se poursuivre pendant plusieurs mois ou années chez des personnes qui souffrent, notamment, de BPCO. En revanche, des lésions cérébrales apparaissent au bout de 3 minutes lorsque l’asphyxie est aigüe, et la mort intervient autour de 6 minutes après l’arrêt cardiaque.
L’asphyxie est-elle contagieuse ?
L’asphyxie en elle-même ne présente aucun risque de contagion, sauf si la cause est infectieuse, et en particulier virale (grippe, SRAS, Covid-19…).
Qui, quand consulter en cas de symptômes ?
L’asphyxie est une urgence vitale, elle nécessite d’appeler immédiatement le SAMU en composant le 15.
Quelles sont les complications de l’asphyxie ?
L’asphyxie aiguë peut provoquer des lésions cérébrales et conduire à un décès rapide. Elle peut également provoquer des lésions dans tous les organes dits « nobles », c'est-à-dire le cœur, le rein ou encore le foie.
Quels sont les examens et les analyses à pratiquer ?
La prise en charge se fait en urgence, et ne nécessite aucun examen immédiat si ce n’est la mise en route d’une réanimation respiratoire. Mais pour les asphyxies ou hypoxies chroniques, des examens peuvent être réalisés dans un second temps pour vérifier le bon fonctionnement des organes potentiellement atteints, selon la cause.
Quel est le traitement de l’asphyxie ?
Le seul traitement est de rétablir la circulation d’oxygène dans l’organisme. Cela passe donc par une action sur la cause de l’asphyxie, lorsque cela est possible, comme une intervention sur un pneumothorax, ou la mise sous respiration artificielle d’une victime de noyade. Il est possible d’aider une personne ayant un corps étranger dans les voies respiratoires en pratiquant une compression thoracique : il s’agit de la manœuvre de Heimlich chez l’adulte ou de Mofenson chez l’enfant de moins de 2 ans.
Faut-il pratiquer le bouche-à-bouche ?
Le conseil du Dr Loïc Étienne :
« On peut pratiquer un bouche-à-bouche, si on sait le faire, lorsqu’une personne a subi une intoxication au gaz ou s’est noyée. Le reste du temps c’est de peu d’utilité. Le seul réflexe vraiment important, devant une personne qui présente des signes d’asphyxie, est d’appeler le 15 au plus vite. Ils détailleront en direct la marche à suivre.»
Peut-on prévenir ce trouble ?
On peut réduire les risques d’asphyxie par noyade des enfants en plaçant des barrières autour des piscines. Les adultes peuvent aussi diminuer les risques de maladies pulmonaires en stoppant le tabac.
Sites d’informations et associations
La prévention de l’étouffement et de la suffocation chez les enfants, Claude Cyr et la Société canadienne de pédiatrie, comité de prévention des blessures: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3299356
Définition de l’asphyxie intrapartum et conséquences sur le devenir. V. Zupan Simunek, La revue Sage-femme, volume 7, numéro 2. 2008. https://www.em-consulte.com/en/article/173746