Encore trop souvent pratiquée, la douche vaginale est pourtant dangereuse. Pour rappel, cette pratique consiste à utiliser une poire avec laquelle on injecte, grâce à une canule, de l'eau pure, du savon, voire même du vinaigre ou du bicarbonate de soude. "Certaines personnes achètent des kits de douches vaginales en magasin qui contiennent une solution de nettoyage antiseptique et un applicateur à haute pression pour injecter la solution."
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Toilette intime : 6 produits à éviter, selon Michel CymesL’objectif de cette technique est de nettoyer, voire de récurer le vagin, pour éliminer les odeurs vaginales, éviter de développer des maladies sexuellement transmissibles, des mycoses ou pour prévenir une grossesse après un rapport sexuel. "Les femmes choisissent cette méthode parce qu'elles ne se sentent pas assez propres", explique Molly Gumucio, infirmière praticienne de la Cleveland Clinic.
Or, toutes ces idées reçues sont fausses et les douches vaginales vont, au contraire, accentuer les problèmes de santé intime.
Douche vaginale : quels sont les dangers ?
Loin d’être bénéfique, le constat est clair : les douches vaginales sont à bannir. Pour cause, le vagin est un organe autonettoyant. "Donc, lorsque vous essayez de le nettoyer vous-même à l'aide d'une douche, vous éliminez les microbes dits 'normaux et sains' et modifiez temporairement le pH", révèle Molly Gumucio.
Si vous faites des douches vaginales, vous allez donc détruire les bactéries utiles à la bonne santé de votre vagin. "Et en éliminant ces microbes sains et en modifiant le pH, les champignons et les mauvaises bactéries vont proliférer dans votre vagin", continue la spécialiste.
Plus précisément, lorsque vous y avez régulièrement recours, vous risquez :
- de développer des infections vaginales ;
- d’avoir une vaginose bactérienne (une infection bactérienne vaginale) ;
- des problèmes de grossesse (des accouchements précoces ou des grossesses extra-utérines) ;
- des infections sexuellement transmissibles ;
- une sécheresse vaginale et des irritations.
Un problème de santé grave appelé "maladie inflammatoire pelvienne" peut également survenir après des douches vaginales récurrentes.
Toilette intime : les bons gestes à adopter
Pour éviter les désagréments qui se manifestent par des démangeaisons et des picotements, il faut prendre soin de l’équilibre de la flore vaginale. Pour cela, limitez-vous à deux douches quotidiennes au maximum, avec un savon ou un gel douche respectueux du pH physiologique, sans parfum, ni antiseptique.
"Pour laver son entrejambe, il faut utiliser des gels lavants doux", alertait sur RTL Michel Cymès le 13 janvier 2022. "Ces gels sont les seuls à même de préserver durablement la flore." Vous pouvez les trouver en vente libre, en pharmacies et parapharmacies. Votre médecin ou votre pharmacien pourra également vous aiguiller dans le choix du meilleur produit. "A minima, soyez attentive à une chose : il faut que sur l’étiquette soient inscrites les mentions 'sans savon' et 'sans conservateur'", précise Michel Cymes.
Par ailleurs, "une toilette intime se fait à la main et précisément, avec des mains propres", continue l’expert dans sa chronique. On la réalise une fois par jour, en adoptant un geste de l’avant vers l’arrière. Cela évite de déposer des bactéries fécales sur votre vagin. "Une fois tout cela terminé, on utilise une serviette personnelle et l’on évite de frotter avec trop d’ardeur : il suffit de tamponner pour sécher."
Comment préserver sa flore vaginale au quotidien ?
Dans cette même chronique publiée en 2022, Michel Cymes liste d’autres habitudes à adopter, afin de protéger votre santé vaginale. À savoir :
- utiliser des sous-vêtements en coton ;
- limiter le port de protège-slips ;
- ne pas porter de vêtements trop serrés ;
- ne pas porter de sous-vêtements la nuit ;
- oublier les parfums et déodorants ;
- se dire que le mieux est l’ennemi du bien.
"Le manque d’hygiène est évidemment néfaste, mais il faut savoir que l’excès d’hygiène l’est tout autant et, à force, affaiblit l’organisme et favorise les infections", conclut l’expert.
Et si les problèmes persistent ?
Si les odeurs vaginales, les rougeurs, les brûlures ou d’autres problèmes vaginaux persistent, l’infirmière praticienne de la Cleveland Clinic, Molly Gumucio, suggère de prendre rendez-vous avec un professionnel de santé.
"Si vous sentez une odeur persistante et nauséabonde ou si celle-ci est accompagnée d'un écoulement épais ou verdâtre, il se peut que vous ayez une infection", indique la spécialiste. "Si vous avez des douleurs, des rougeurs ou des plaies dans cette région du corps, il est impératif de consulter votre médecin."
https://www.rtl.fr/actu/sante/michel-cymes-les-produits-a-eviter-pour-la-toilette-intime-7900111045
https://medicalxpress.com/news/2023-05-douching-safe-controversial.html
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