“À l'instar d'un dictionnaire classique, votre dictionnaire mental contient des informations sur les mots. Cela inclut des lettres, des sons et des significations, ou de la sémantique, ou des mots, mais aussi des informations sur des parties de discours et sur la façon dont on peut assembler des mots afin de former des phrases grammaticalement correctes. Votre dictionnaire mental est aussi comme un thésaurus. Il peut vous aider à connecter des mots entre eux et à voir de quelle façon ils peuvent être similaires en matière de signification, de son ou d’orthographe”, explique dans les colonnes du magazine en ligne The Conversation la chercheuse Nichol Castro.
Chaque individu possède un dictionnaire mental personnalisé
Chaque individu possède un dictionnaire mental différent, précise la chercheuse. En effet, celui-ci est personnalisé en fonction de nos expériences, de nos connaissances. Certaines personnes qui ne parlent pas la même langue peuvent également avoir des perceptions différentes du même mot. À mesure que l’on vieillit, on ajoute des mots à son dictionnaire mental : on l’enrichit par l’éducation, la culture… Sa taille varie en fonction de l’âge. Nichol Castro cite une étude publiée dans la revue scientifique Frontiers in Psychology le 29 juillet 2016, qui montre que l’Américain de 20 ans moyen (qui parle anglais) connaît environ 42 000 mots. Quand il atteint les 60 ans, c’est 48 000 mots.
On sait toutefois que le déclin cognitif est presque incontournable avec l'âge. Il correspond à une altération d'une ou plusieurs fonctions cérébrales. Concrètement, notre mémoire, notre capacité à raisonner et à comprendre commencent à décliner dès l’âge de 45 ans. Ce phénomène peut se manifester par un déclin progressif de la mémoire et des fonctions exécutives.
Dictionnaire mental : il est affecté par le déclin cognitif, mais la lecture peut ralentir ce dernier
Pour contrer ce processus allant de pair avec le vieillissement, lire serait efficace (et permet d’enrichir son dictionnaire mental), d’après une étude menée par une équipe de chercheurs du Beckman Institute, aux États-Unis. “Des études et des expériences soutiennent l’idée selon laquelle faire des activités, surtout celles qui impliquent de la stimulation cognitive et sociale, peuvent réduire le déclin cognitif lié à l’âge et le risque de démence”, argumentent les scientifiques. Leur étude a été publiée en juillet 2022 dans la revue Frontiers in Psychology.
Ceux-ci ont analysé la plasticité, soit la capacité du cerveau à changer avec l’expérience et l’apprentissage. Cette plasticité est plus importante chez les personnes jeunes et se fait moindre avec l’âge. Toutefois, elle fonctionne tout au long de la vie. Quant à la lecture, elle est “depuis longtemps reconnue comme une forme très active d’engagement mental, mais sa pratique a été largement négligée dans la recherche sur l’enrichissement cognitif des personnes âgées”, déplorent les chercheurs, qui entendent combler ce vide.
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