Fibromyalgie : une thérapie pour apaiser les douleursAssociations
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Des douleurs constantes dans tout le corps, une hypersensibilité au contact physique qui créent un épuisement physique et mental permanent : voilà les symptômes de la fibromyalgie. Cette maladie, qui touche essentiellement les femmes, concernerait 1,6% de la population générale françaiseselon le ministère de la Santé et de la Prévention.

Psychothérapie cognitivo-comportementale : un outil de choix pour traiter la fibromyalgie

“Le plus souvent, ces douleurs sont associées à d’autres signes évocateurs comme une fatigue intense, des troubles du sommeil…”, indique l’Assurance Maladie. “Ces symptômes ont pour conséquence une diminution de la capacité à effectuer les activités de la vie quotidienne. Ce retentissement est variable d’une personne à l’autre et peut évoluer dans le temps.”

Note : l’essentiel des personnes touchées par la fibromyalgie étant des femmes, cet article utilisera le féminin générique.

Cette maladie ne peut a priori pas être guérie. Les professionnels de santé peuvent néanmoins aider les patientes en soulageant leurs douleurs et leur anxiété. Une étude publiée le 20 septembre 2023 dans la revue scientifique Arthritis & Rheumatology vient par ailleurs de montrer que la psychothérapie cognitivo-comportementale pouvait être très utile pour les patientes.

La psychothérapie cognitivo-comportementale, c’est quoi ? On parle plus généralement de thérapies comportementales et cognitives (TCC). Comme l’explique l’Association française de TCC : “Les TCC sont préconisées dans le traitement de troubles psychologiques variés. Plus que les techniques qu'elles emploient, elles ont l'avantage de proposer une modélisation du fonctionnement humain basée sur les théories de l'apprentissage. Ainsi, le postulat de base des TCC considère un comportement inadapté (par exemple une phobie) comme la résultante d'apprentissages liés à des expériences antérieures survenues dans des situations similaires, puis maintenus par les contingences de l'environnement. La thérapie visera donc, par un nouvel apprentissage, à remplacer le comportement inadapté par un comportement plus adapté correspondant à ce que souhaite le patient.”

Fibromyalgie : agir sur le psychique pour soigner le physique

Ce qui est intéressant avec l’étude publiée dans Arthritis & Rheumatology, c’est qu’elle montre que les symptômes d’une maladie aux retentissements physiques peuvent être traités via une méthode pensée pour gérer des troubles d’ordre psychologique. S’il existe à ce jour peu de connaissances sur les causes et sur le fonctionnement neurologique de la fibromyalgie, on sait néanmoins que les personnes atteintes ont une perception de la douleur différente. “Les voies de contrôle de la douleur au niveau du système nerveux central sont altérées” et “les neurotransmetteurs au niveau des cellules neurologiques sont perturbés”, indique Ameli.

“Dans cette étude, nous avons observé les interactions entre les processus psychologiques et les connexions qui se font dans le cerveau en réponse à la douleur. Nous voulions analyser comment les TCC peuvent améliorer le fonctionnement quotidien des patientes et altérer la façon dont le cerveau gère les informations liées à la douleur”, a réagi dans un communiqué de presse l’un des auteurs de l’étude, le psychologue clinicien Robert Edwards.

TCC : la douleur a moins d’impact dans la vie quotidienne

Pour leur étude, les chercheurs ont recruté 98 femmes ayant reçu un diagnostic de fibromyalgie. Celles-ci avaient entre 18 et 75 ans au moment de l’étude. Les scientifiques les ont divisées en deux groupes : dans le premier, 64 femmes ont bénéficié d’une TCC ; dans le second, 34 femmes (le groupe contrôle) ont suivi une “éducation à la fibromyalgie et à la douleur chronique”, sans TCC.

Chaque patiente a participé à huit sessions de 60 à 75 minutes dispensées par un professionnel de santé mentale. Le niveau de douleur des patientes, ainsi que l’interférence de cette douleur dans leur vie quotidienne, ont été évalués. Résultats : les femmes ayant bénéficié d'une TCC rapportaient une bien moins grande interférence de la douleur dans leurs activités quotidiennes. Leur “focus” sur la douleur était moins important.

TCC : les patientes arrivent mieux à se dissocier de la douleur

Selon le psychologue clinicien Robert Edwards, les TCC peuvent réduire les réponses négatives à la douleur, aussi bien cognitives qu’émotionnelles. Si ces réponses sont tout à fait normales, elles peuvent amplifier les effets handicapants de la douleur chronique et rendre la vie avec la fibromyalgie encore plus difficile.

“Nous avons vu que certaines zones du cerveau associées à la conscience de soi-même et aux sensations sont très connectées. Cela suggère que les patientes étaient pertinemment conscientes de la sensation de douleur qu’elles éprouvaient et qu’elles internalisaient ces symptômes. Après la TCC, ces connexions étaient significativement moins fortes, ce qui suggère que les patientes arrivaient davantage à séparer leur identité de la douleur après la thérapie”, conclut un autre auteur de l’étude, le chercheur en ingénierie biomédicale Jeungchan Lee.

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