

Il y en a partout : dans l’eau, dans l’air, dans l’alimentation. Depuis quelque temps, ils sont sous le feu des projecteurs. Leur nom : les perturbateurs endocriniens. Les dégâts causés sur la santé en font un véritable sujet de santé publique. Après des années d’errance médicale, Mélanie Padovani, nutrithérapeute comprend que l'environnement a un impact majeur dans le système digestif. Elle décide donc d’écrire un livre de référence "La révolution de ton intestin" paru en janvier aux éditions Trédaniel pour guider au mieux les personnes qui souffrent de problèmes digestifs.
Définition de perturbateurs endocriniens
"Un perturbateur endocrinien est une molécule totalement extérieure à notre organisme, qui est le plus souvent produite par l'industrie chimique et qu'on va consommer par notre alimentation, notre eau, notre respiration ou en contact cutané, notamment par les produits cosmétiques", explique sur France 3 auvergne rhône-alpes, le professeur Nicolas Chevalier, endocrinologue à l'université de Nice-Sophia-Antipolis.
Liste de ces substances
Le plus connu de tous est le bisphénol A. Cette substance chimique de synthèse a été utilisée pendant des années dans la production de polycarbonates. Depuis le 1er janvier 2015, son usage est proscrit dans la composition des contenants alimentaires tels que les biberons, les bouteilles, ou les conserves.
Mais d’autres molécules sont également dangereuses pour la santé humaine. "On a les phtalates qui sont des constituants du plastique, les perfluorés qui sont ce qu'on appelle des polluants "éternels". Ils restent très longtemps dans les sols ou dans l'eau et sont utilisés notamment en tant qu'agent antiadhésif dans l'industrie culinaire ou imperméabilisant sur nos vêtements. Les dioxines qui sont des déchets de combustion, et les polybromés ou les organochlorés, qui sont principalement des produits industriels qui ont été réglementés, mais pour lesquels on est encore exposés au quotidien, malheureusement", déclare sur France 3 auvergne rhône-alpes, le dr Nicolas Chevalier.
Les effets sur la santé
Tout le système endocrinien est alors touché par ces polluants. Ce qui peut engendrer des problèmes de fertilité, des maladies de la thyroïde, de diabète, d’obésité et des troubles neurologiques. "Ils agissent sur la flore intestinale en diminuant les bonnes bactéries et favorisent les mauvaises. Cela impacte la perméabilité intestinale. Ensuite, les perturbateurs passent la barrière dans la circulation sanguine, augmentent le risque de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et de la maladie de Crohn", note Mélanie Padovani.
Comment s'en protéger ?
Mais alors comment s’en protéger ? Des gestes simples peuvent limiter cette contamination. Voici un diaporama des conseils que l’on peut retrouver dans le livre "La révolution de ton intestin" de Mélanie Padovani
Détoxification ou comment les éliminer de l'organisme ?

Perturbateurs endocriniens et cancer
Le corps utilise trois voies principales pour se détoxifier. Si l’une d’elles ne fonctionne pas correctement, les symptômes apparaissent. "Ces trois voies sont les selles, l’urine et la transpiration", précise Mélanie Padovani. Ces portes de sortie jouent un rôle essentiel dans l’élimination des déchets, des toxines produites par le métabolisme. "Pour favoriser la détoxification il est nécessaire de boire 1,5l d’eau par jour, pratiquer une activité sportive comme la marche, faire des bains chauds."
Éviter les produits d'entretien industriel

"Éviter les produits comme la javel qui sont plus nuisibles pour les poumons et le foie que bénéfique pour le nettoyage de la maison". Dans son livre l’autrice donne des alternatives comme le citron. "Ce superaliment est non seulement excellent à consommer mais aussi parfait pour nettoyer", précise-t-elle. D’autres produits comme le bicarbonate de soude sont indiqués pour éliminer les pesticides et les parasites des fruits et légumes.
Réduire l'exposition à travers l’alimentation

"Privilégier le bio, éviter de consommer les aliments ultratransformés, éviter les emballages plastiques, limiter les conserves. Réchauffer une barquette en plastique au micro-ondes favorise la migration des particules toxiques vers l’aliment. Il est préférable de transvaser dans une assiette en verre ou en verre avant de chauffer", conseille Mélanie Padovani.
Cosmétique naturelle bio

Les produits cosmétiques sont une source de perturbateurs endocriniens. L’huile de ricin est une alternative intéressante. C'est un hydratant naturel, idéale pour les peaux sèches. "Elle favorise la cicatrisation des petites blessures, traite les affections telles que l’eczéma et le psoriasis, et maintient une bonne hydratation de la peau", explique Mélanie Padovani dans son livre.
Éviter le téflon

Comment manger sans perturbateur endocrinien ?
Les ustensiles de cuisine ne sont pas épargnés. Tous les ustensiles qui contiennent des Pfas sont à bannir de sa cuisine. "Utiliser le bois en cuisine, c’est tout aussi efficace. Pour la cuisson, préférez des casseroles en inox ou en fonte", précise-t-elle.
Le contact avec la peau est aussi problématique. Les vêtements peuvent aussi être contaminés par ces substances, notamment ceux avec des imperméabilisants. Il est donc préférable de limiter sa consommation, de privilégier les matières naturelles d'origine biologique telles que le coton et le circuit d’occasion.
Filtrer l’eau

"Cela permet de limiter la dose de pesticides présents dans l’eau."
Retour aux sources

"Il est important de prendre conscience que tout ce qu'on utilise peut impacter la santé", conclut-elle.