Les traitements longs plus à risque
médicaments sont utilisés pour traiter les maux d'estomac dont des médicaments contenant des substances antiacides qui protègent la muqueuse (pansements antiacides) et des anti-sécrétoires gastriques qui réduisent l'acidité de la sécrétion gastrique (antihistaminiques H2 ou anti-H2, inhibiteurs de la pompe à protons ou IPP). Les IPP sont les plus prescrits. Quels effets secondaires ? "Ils ont des effets secondaires, comme tout médicament efficace" souligne le Dr Martine Cotinat. "Cela est particulièrement le cas lors de prises au long cours" précise-t-elle. Il ne s'agit pas d'effets transitoires, comme les diarrhées ou la constipation qui cessent dès l'arrêt du traitement.
PlusieursA lire aussi :
Aigreur d'estomac chez la femme enceinte : est-ce normal ?IPP : un risque doublé d'infections intestinales
Les conséquences? Un risque augmenté d'infections digestives et extra-digestives. Des travaux ont fait le lien entre infections intestinales, notamment coliques infectieuses (infections à clostridium difficile, à Salmonella, Shigella...), et traitement par IPP. Le risque d''infections intestinales est doublé chez les personnes sous IPP par rapport aux personnes ne prenant pas d'antiacides. Plusieurs études ont également prouvé un lien entre IPP et pneumonie communautaire.
Médicaments anti-acides : des risques de carence en fer
"L'autre effet indésirable des IPP est le risque de carences en vitamines en minéraux" indique le Dr Cotinat.
En cause : le manque d'acide gastrique qui nuit à l'absorption digestive. Ainsi, des études ont montré que les personnes qui prenaient des inhibiteurs de la pompe à protons(IPP) pendant plus de 2 ans avaient un risque supérieur de carence en vitamine B12 que les personnes ne recevant pas de traitement antiacide. D'autres carences pourraient survenir lors du traitement par IPP: carence en magnésium et en fer.
Cancer, ostéoporose : des médicaments qui ne sont pas anodins
aspirine souvent prescrite dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Cela reste à confirmer par d’autres études" indique cette gastro-entérologue. D'autres risques potentiels sont rares comme la néphrite interstitielle ou le risque de cancer de la muqueuse gastrique.
On soupçonne les IPP d'être à l'origine d'une malabsorption du calcium participant à l’augmentation du risque de fracture donc d'ostéoporose après un traitement au long cours. "D'autres effets indésirables des IPP au long cours sont en cours d'étude" signale le Dr Cotinat. "Il semble qu 'ils diminueraient l'effet de l'Eviter certains aliments avec les médicaments
café, jus d'orange, laitages et viandes en excès...) et à augmenter la quantité des aliments protecteurs de la muqueuse (fruits et légumes, protéines végétales, huiles d'olive et de colza bio...) "Tout cela permet d'augmenter la résistance de la muqueuse et de se passer de médicaments anti-acides" indique le Dr Cotinat.
"Les IPP sont trop prescrits, notamment pour les brûlures d'estomac" estime le Dr Cotinat. "Le mieux pour lutter contre ces effets secondaires est de ne pas prendre ces médicaments ou alors de les prendre sur de courtes périodes" ajoute-t-elle. Son conseil? Voir si des mesures hygiéno-diététiques diminuent voire suppriment les remontées acides. "L'alternative nutritionnelle donne de très bons résultats" informe le Dr Cotinat. Elle consiste à éliminer les aliments agressifs pour la muqueuse de l'œsophage (Sources : Remerciements au Dr Martine Cotinat, gastro-entérologue et nutritionniste
Sources:
- Dr Martine Cotinat, Soignez le reflux naturellement, Editions Thierry Souccar, 2014
- O.Reinberg, Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : peut-être pas si inoffensifs que cela, Rev Med Suisse 2015 ; 11 : 1665-71
Vidéo : Cortisone : pourquoi elle met la santé en danger
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.