Les français, très favorables au cannabis thérapeutiqueIstock

91 %, c’est le pourcentage de Français qui se prononcent en faveur du cannabis thérapeutique, selon une enquête de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Ces résultats ont été publiés dans le numéro d’avril de sa revue Tendances.

En revanche, son utilisation récréative ne fait pas l’unanimité. Seulement 45 % des personnes interrogées se disent favorables à un assouplissement de la loi. Un chiffre qui monte à 66 % parmi les usagers de cette substance… et qui descend à 29 % chez ceux qui n’en ont jamais consommé. Le cannabis reste toutefois le produit illicite le plus consommé en France.

Le cannabis médical : un puissant antalgique

Dans les pays où son usage est autorisé, le cannabis thérapeutique est prescrit par les médecins comme antidouleur, afin de soulager les patients en souffrance. En France, le débat autour de sa légalisation a été ouvert par les pouvoirs publics il y a quelques mois. Un Comité scientifique nommé par l’ANSM doit délivrer son avis en deux temps. Le 13 décembre dernier, il a déjà établi la pertinence de son autorisation et avancé quelques indications thérapeutiques. D’ici cet été, il doit désormais travailler sur les modalités de sa mise sur le marché.

Pour l’instant, deux dérivés du cannabis sont autorisés en France : le cannabidiol (CBD), aux effets calmants, et le tétrahydrocannabinol (THC), plutôt euphorisant. On les retrouve dans deux médicaments vendus sur ordonnance dans l’hexagone (le Marinol® et l’Epidiolex®), mais seuls quelques centaines de patients y ont accès chaque année. Le Sativex®, un spray buccal à base de THC et de CBD qui soigne les contractures musculaires liées à la sclérose en plaques, est lui aussi autorisé sur notre territoire. Mais il n’y est pas encore commercialisé, en raison d’un désaccord sur son prix de remboursement.

Légaliser le cannabis pourrait rapporter jusqu’à 2,2 milliards d’euros à l’Etat

Si l’usage thérapeutique du cannabis pourrait être légal en France d’ici quelques années, cela est beaucoup moins sûr pour son utilisation récréative. Des chercheurs se sont pourtant penchés sur la question des potentiels bénéfices sur notre économie. Une étude menée en 2014 par le think tank Terra Nova avait montré que la dépénalisation du cannabis pourrait faire économiser 311 millions d’euros à l’Etat. Cela s’expliquerait par une réduction significative du coût public de la répression de cette drogue.

Plus encore, si le cannabis était légalisé et vendu dans le cadre d’un monopole public, il pourrait rapporter 1,3 milliards d’euros de recettes fiscales, et diminuer les dépenses publiques de 523 millions d’euros.

Quant à une légalisation concurrentielle, elle rapporterait 2,2 milliards d’euros à l’Etat. Mais ce dernier scénario entraînerait une forte hausse de la consommation de cannabis, et donc des dommages sanitaires plus importants. Le think tank encourage donc les autorités à opter pour une légalisation encadrée par le gouvernement.

Sources

Drogues : perceptions des produits, des politiques publiques et des usagers, Tendances, avril 2019

Cannabis : réguler le marché pour sortir de l'impasse, Terra Nova, décembre 2014

mots-clés : antidouleur

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