Prendre du kétoprofène quand on a contracté le coronavirus est-il dangereux ? Si de manière générale, l’auto-médication par anti-inflammatoires doit être proscrite, en mars 2021, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié une recommandation visant à décourager l’usage des anti-inflammatoires non-stéroïdiens lors d’une suspicion d’infection à la Covid-19.
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Une mise en garde qui valait notamment pour l’usage du kétoprofène, de l'ibuprofène et de l’aspirine. Pour rappel, le kétoprofène est un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS) surtout utilisé pour des pathologies rhumatologiques comme l'arthrose ou les tendinites. Ce médicament peut également être prescrit en traumatologie, en gynécologie, en urologie, en ORL ou encore contre la migraine.
Couramment utilisés pour soulager la fièvre ou les douleurs, ces médicaments pourraient en effet, “masquer les symptômes, voire les aggraver”, nous explique ce 12 avril 2022 un pharmacien de la pharmacie de Montretout à Garches, dans les Hauts-de-Seine. “Les recommandations n’ont pas changé. C’est encore d'actualité”, réaffirme-t-il auprès de Medisite.
Privilégiez le paracétamol pour les douleurs et la fièvre
De son côté, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelle aux patients et aux professionnels qu’en cas de douleurs ou de fièvre et dans le contexte de la Covid-19, “l’utilisation du paracétamol est à privilégier en respectant les règles de bon usage”. Selon eux “les anti-inflammatoires (dont l’ibuprofène) peuvent masquer une infection et potentiellement avoir un effet aggravant dans certaines situations.” Le Haut Conseil de Sécurité publique tenait également le même discours en 2021 puisqu’il rappelait qu'il fallait “utiliser du paracétamol pour le traitement symptomatique d’une fièvre mal supportée ou de douleurs, selon les modalités habituelles, et de ne pas introduire d’AINS pour ces mêmes indications”.
Mais attention, ces recommandations ne concernent pas les traitements AINS pris sur le long terme, notamment en cas de maladie chronique. Le Haut Conseil de Sécurité publique conseille donc de les poursuivre “dans l’attente d’une réévaluation par le médecin prescripteur.” Par conséquent, si vous êtes actuellement traité par anti-inflammatoires ou par corticoïdes, n’arrêtez pas votre traitement et rapprochez-vous de votre médecin si nécessaire.
Danger des AINS pendant la Covid : des avis contradictoires
Malgré les nombreuses alertes sur les AINS, une étude britannique menée sur 72 000 patients, et publiée en mai 2021 dans la revue médicale The Lancet Rheumatology, démontre à l’inverse que “l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) n’est pas associée à une augmentation de la mortalité ou de la gravité du Covid-19.” Quelques mois plus tard, dans un document mis à jour en mars 2022, la Haute Autorité de santé confirme que “les AINS peuvent être utilisés selon les règles de prescription usuelles.” “Les dernières études n’ont pas montré d’augmentation des décès, des hospitalisations, des admissions en unités des soins intensifs, (...) chez les patients ayant pris des AINS avant la découverte d’une infection à la Covid-19”, terminent-ils. Si les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont déconseillés par les professionnels de santé pour soulager les douleurs et la fièvre en cas d’infection à la Covid-19, ces médicaments ne s’avèrent pas dangereux. Cependant, il est tout de même préférable de privilégier le paracétamol.
https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=1084
https://ansm.sante.fr/actualites/covid-19-lansm-prend-des-mesures-pour-favoriser-le-bon-usage-du-paracetamol
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2021-11/fiche_douleurs.pdf
https://www.thelancet.com/journals/lanrhe/article/PIIS2665-9913(21)00104-1/fulltext
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