Qu’est-ce que la gale ?
gale est une maladie infectieuse et contagieuse de la peau, due à un acarien microscopique appelé sarcopte qui vit dans la couche superficielle de l’épiderme. La gale se transmet le plus souvent lors de contact "peau contre peau" ou via du linge contaminé. Souvent considérée comme bénigne, sa morbidité est probablement sous-estimée, surtout dans les pays tropicaux. "La gale toucherait 100 à 130 millions d’individus chaque année dans le monde, sans distinction de sexe ni d’ethnie", selon Charlotte Bernigaud, dermatologue à l’AP-HP, hôpital Henri Mondor, et membre du groupe infectiologie de la Société française de Dermatologie.
LaA lire aussi :
Cancer de la peau : quels sont les signes d’alerte ?Des démangeaisons intenses
Les premiers symptômes sont les démangeaisons, notamment sur les poignets, les coudes, les aisselles, les aréoles des seins, le nombril, les organes génitaux ou les interstices entre les doigts… En général, dos et visage ne démangent pas. Ces grattages, appelés prurit, sont accentués le soir et la nuit. "Le parasite se glisse sous la peau et se nourrit de peaux mortes. Après son repas, ses déjections très allergisantes créent des démangeaisons, souvent très importantes." Chez l’enfant, le grattage est tout aussi important, mais "le prurit peut être présent sur le visage ou le cuir chevelu".
Des sillons sous la peau
Les autres symptômes de la gale sont des lésions cutanées qui prennent la forme de sillons, sortes de tunnels creusés sous la peau par le parasite. Concrètement, il s'agit de lésions rouges, sinueuses, filiformes et longues de quelques millimètres. Les sillons apparaissent entre les doigts, sur les poignets, les coudes ou les aisselles et sur les organes génitaux chez les hommes et les seins chez les femmes. "Le prurit et les lésions cutanées peuvent apparaître en même temps ou de façon décalée. C’est variable selon les patients", souligne Charlotte Bernigaud.
Consulter un médecin
Lorsque ces symptômes apparaissent, il faut "consulter votre médecin traitant ou un dermatologue qui pourra prescrire la réalisation d’un prélèvement parasitologique dans un laboratoire d’analyses médicales ou à l’hôpital". Il n’existe pas de test sanguin diagnostique. Le diagnostic posé, un traitement est alors proposé. "La prise en charge de la gale peut être contraignante et requiert du temps de consultation, car la bonne compréhension et l’adhésion des patients sont primordiales pour la réussite du traitement." Notamment car il faut prendre des traitements répétés à une semaine d'intervalle, qu’ils soient oraux ou locaux.
Quel traitement ?
L’arsenal thérapeutique comporte surtout une crème ou une lotion. Une seule molécule orale est actuellement commercialisée pour vaincre la gale : c’est le médicament contenant de l’ivermectine appelé Stromectol en France. Le patient doit être traité tout comme les personnes à son contact. "On traite ceux qui vivent sous le même toit mais cela peut être élargi en cas de familles recomposées." S’il est possible d’en guérir, impossible toutefois de prévenir son apparition. "Nous ne pouvons pas être immunisés contre la gale, et donc être protégés. Il n’existe pas de vaccin et les ré-infestations sont possibles."
Merci à Charlotte Bernigaud, dermatologue à l’AP-HP, hôpital Henri Mondor, et membre du groupe infectiologie de la Société française de Dermatologie.
Vidéo : Ce petite microbe vit sur votre peau
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.