Définition

Une hernie inguinale se caractérise par une grosseur qui se forme sous la peau au niveau de l’aine. Cette affection est liée au passage d’une partie de l’intestin ou d’une autre structure interne à travers un orifice qui s’est formé de manière naturelle dans le péritoine.

Il existe deux types de hernie inguinale : directe et indirecte. La première traverse les muscles abdominaux. Quant à la deuxième, qui est la plus fréquente, elle se situe le long du canal inguinal. « Le canal inguinal est un petit canal de quelques centimètres dans lequel passe le cordon spermatique chez l’homme et qui entoure le ligament rond de l’utérus chez la femme », explique la clinique Elsan sur son site.

Cette affection est plus fréquente chez l’homme que chez la femme. Selon les chiffres de l’Assurance Maladie, un homme sur trois est opéré d’une hernie inguinale en France. « Les femmes sont plus souvent sujettes à une autre forme de hernie appelée hernie crurale, qui passe par un autre orifice naturel de l’aine : l’orifice crural, situé à la racine de la cuisse. Souvent plus petite que la hernie inguinale, elle est aussi plus douloureuse et donne plus souvent lieu à des complications », précise le site Ameli.fr.

Causes

Plusieurs facteurs de risque peuvent expliquer l’apparition d’une hernie inguinale. Elle peut être congénitale (liée à un affaiblissement du canal péritonéo-vaginal, qui crée une zone de faiblesse) ou acquise, c’est-à-dire liée à une fragilité des structures abdominales.

Résultat : les tissus contenus dans l’abdomen, tels que l’intestin, le côlon et l’appendice, peuvent passer à travers les muscles abdominaux ou un des orifices du canal inguinal.

D’autres facteurs de risque peuvent favoriser la survenue d’une hernie inguinale :

  • Port de charges lourdes

  • Obésité ou perte de poids récente
  • Faiblesse des muscles abdominaux en raison d’un régime alimentaire malsain et/ou d’un manque d’exercice physique, ou liée à l’âge
  • Toux chronique
  • Sexe masculin

Symptômes

Le premier signe d’alerte se manifeste par l’apparition d’une grosseur au niveau du pli de l’aine lorsque la personne est en position debout. Cette tuméfaction se réduit en position allongée. Elle est généralement non douloureuse, mais dans certains cas, elle peut devenir gênante.

L’apparition de nausées, de vomissements ou de tout autre signe d’occlusion intestinale constitue une urgence vitale et doit être prise en charge dans les plus brefs délais. Ces symptômes sont dus à l’intestin qui se retrouve coincé dans la hernie.

Complications

« Si la hernie ne peut pas être repoussée, on dit qu’elle est incarcérée. Cette complication se produit lorsque des tissus remplissent le sac herniaire. Dans ce cas, il n’y a pas forcément urgence, sauf si une boucle de l’intestin se trouve piégée dans la hernie. »

On parle alors d’étranglement de l’intestin. Le risque est d’entraîner une occlusion intestinale ainsi qu’un manque de vascularisation des tissus, ce qui provoque une nécrose. Une hernie étranglée doit être considérée comme une urgence médicale nécessitant une intervention immédiate », précise sur son site le Dr Yannick Nijs, chirurgien gastro-entérologue en Belgique.

Diagnostic

Une hernie inguinale se diagnostique facilement après un examen clinique. La grosseur au niveau du pli de l’aine est en effet caractéristique de cette affection. Lors de cet examen, le médecin palpe la région de l’aine et doit ressentir la tuméfaction sous ses doigts. Il place ensuite le patient en position allongée pour observer si cette grosseur se réduit.

Les symptômes constatés lors de l’examen clinique et les éléments recueillis lors de l’interrogatoire du patient doivent également orienter le diagnostic : port de charges lourdes, toux augmentant la pression abdominale…

« Une analyse d’urine permet d’exclure une infection des voies urinaires. D’autres analyses peuvent aider à exclure d’autres affections pouvant contribuer à la hernie, comme le cancer de l’intestin ou le cancer du poumon, qui provoque une toux excessive », souligne le Dr Yannick Nijs sur son site.

Echographie

Le médecin peut également s’appuyer sur une échographie ou, dans certains cas, sur une imagerie de type scanner.

Traitements 

Est-il urgent d'opérer une hernie inguinale ?

Une hernie inguinale ne disparaît pas sans prise en charge chirurgicale. L’objectif de l’intervention est de replacer l’intestin ou tout autre élément interne dans son emplacement initial, puis de réparer la paroi abdominale lésée. « La cure de hernie inguinale (c’est ainsi que se nomme l’intervention sur une hernie inguinale) permet de réduire la hernie, de replacer les structures de l’abdomen et enfin de refermer et solidifier la paroi abdominale ( via la pose d’un filet prothétique) pour éviter au maximum une récidive », explique le groupe Elsan sur son site.

Chirurgie par coelioscopie

L’intervention se réalise le plus souvent par cœlioscopie (quatre incisions au niveau de l’abdomen). Cette technique permet des suites opératoires plus simples. « Elle présente l’avantage d’une reprise plus rapide de la vie normale et surtout l’absence de complications au niveau des cicatrices », explique le centre lyonnais de chirurgie digestive sur son site.

Dans le cas où la hernie est trop volumineuse, le chirurgien peut pratiquer une laparotomie (une ouverture plus large de l’abdomen).

Généralement, l’intervention se réalise en ambulatoire, dure entre 15 et 30 minutes et est pratiquée sous anesthésie locale, locorégionale ou générale.

Lors de l’opération, le chirurgien insère dans l’abdomen un filet prothétique en matière synthétique (polyester, polypropylène ou polyfluorure de vinylidène). Cette sorte de voile de mariée renforce la paroi. Le principe est de provoquer une réaction à corps étranger, c’est-à-dire de favoriser une colonisation tissulaire par le collagène de l’organisme, déclenchant ainsi la cicatrisation naturelle.

« En France, chaque année, environ 200 000 implants de renforts pariétaux sont posés chez des patients », indique au média Le Monde Gwenaëlle Even, directrice adjointe à la direction de l’ANSM chargée des dispositifs médicaux.

Cette technique chirurgicale est devenue la référence mondiale chez l’adulte. « Au début des années 2000, des études ont mis en évidence que le taux de récidive était divisé par trois avec la pose d’un implant prothétique », indique au Monde le Dr Jean-Pierre Cossa, chirurgien digestif à l’Institut de la hernie à Paris.

Les risques de cet implant

Le 25 mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a décidé d’intensifier la surveillance de ces implants pariétaux. Cette décision fait suite à « des déclarations récentes d’événements indésirables par des patients, ainsi que des publications au niveau international pouvant susciter des interrogations sur les risques associés », précise l’agence sanitaire dans un communiqué.

L'événement indésirable le plus fréquent est la douleur. « Les douleurs chroniques après cure de hernie inguinale sont définies comme des douleurs persistant au-delà de trois mois postopératoires. Leur incidence peut atteindre 10 % à 12 % (incluant la simple gêne locale), celles-ci diminuant avec le temps… », alerte le Dr Jean-Pierre Cossa au Monde.