Sommaire
Définition
La dyspepsie fait partie des troubles digestifs fonctionnels qui génèrent un inconfort sans lésion organique avérée. La dyspepsie regroupe les troubles fonctionnels liés à l’estomac comme la perte d’appétit, les nausées, les brûlures gastriques, les éructations ou les ballonnements).
Chiffres
On estime que 25 à 40% des adultes sont atteints de dyspepsie. Le stress et la mauvaise alimentation auraient tendance à faire augmenter ces chiffres.
Symptômes
La dyspepsie, provoque des symptômes surtout inconfortables, transitoires, survenant essentiellement après les repas. On peut observer :
- Une sensation de pesanteur ;
- des éructations ;
- une douleur au-dessus de l’ombilic pendant ou après les repas ;
- une sensation de digestion difficile ;
- des ballonnements ;
- des gaz intestinaux ;
- des nausées et vomissements ;
- de la constipation ou de la diarrhée.
Causes
Les principales causes de dyspepsie sont de mauvaises habitudes alimentaires et d’hygiène de vie ainsi que les troubles anxio-dépressifs et le stress.
Une alimentation transformée, des repas pris trop rapidement, le manque d’activité physique contribuent à l’apparition de symptômes dyspeptiques. Ce mode de vie est souvent lié à des situations personnelles ou professionnelles stressantes ou anxiogènes, ce qui aggrave les symptômes.
Les repas trop copieux, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, de boissons gazeuses ou de café peuvent provoquer des troubles dyspeptiques .
Les brûlures d’estomac et les douleurs œsophagiennes sont le symptôme du reflux gastro-œsophagien (RGO) qui peut être provoqué par le stress ou une mauvaise alimentation. Le reflux gastro-œsophagien nécessite un traitement spécifique par des médicaments anti-acides, pour éviter les complications.
Photo : schéma du système digestif humain
Facteurs de risques
Il existe de nombreux facteurs de risque à la dyspepsie. Ils sont principalement liés à une mauvaise hygiène de vie. Il s’agit :
- D’une alimentation déséquilibrée avec une quantité insuffisante de fruits et légumes frais, une prise des repas trop rapide ...) ;
- de la sédentarité ;
- d’une consommation excessive d’alcool ;
- du tabagisme ;
- de l’excès de café, de chocolat, de thé ou de boissons gazeuses ;
- de la surcharge pondérale.
Personnes à risque
Certains sujets sont plus à risque que d’autres de développer des troubles dyspeptiques. Parmi eux :
- Les femmes enceintes, en raison du volume de l’utérus qui comprime l’estomac. Le reflux gastro-œsophagien est plus fréquent chez la femme enceinte ;
- les personnes qui pratiquent un sport d’endurance et qui courent pendant de très longue durée ;
- celles anxieuses ou dépressives ;
- celles atteintes de maladies chroniques, comme le diabète de type 2 ou l’hypothyroïdie ;
- celles en surcharge pondérale.
Le microbiote est-il responsable de dyspepsie ?
Ma réponse de médecin généraliste :
"Le déséquilibre du microbiote intestinal pourrait être à l’origine de nombreux troubles dyspeptiques. De nombreux travaux sont en cours pour connaître précisément l’impact de ce déséquilibre et les moyens de le rééquilibrer."
Durée
On parle de dyspepsie fonctionnelle lorsqu'on :
- Ne trouve pas de maladie causant la survenue des troubles digestifs.
- Que les symptômes sont présents depuis au minimum 6 mois
- Qu'ils ont été notés depuis au moins 3 mois consécutifs.
En clair, il ne s'agit pas d'une indigestion, mais d’un trouble durable.
Contagion
La dyspepsie n'est pas contagieuse.
Qui, quand consulter ?
En cas de troubles dyspeptiques, une consultation chez le médecin généraliste est nécessaire afin de réaliser les examens permettant de confirmer le diagnostic, c’est-à-dire lorsqu’il n’existe pas de lésion organique pouvant expliquer les symptômes.
Bien que les troubles digestifs soient seulement fonctionnels, certains signes doivent alerter :
- Une modification brutale des symptômes ;
- des douleurs abdominales très violentes ;
- une aggravation des signes au retour d’un voyage ;
- une aggravation des symptômes après la prise d’un médicament ;
- des difficultés à la déglutition ;
- des vomissements fréquents ;
- une perte de poids ;
- la présence de sang dans les vomissements ou dans les selles ;
- une apparition d’un ictère ou jaunisse ;
- une présence d’une fièvre.
Complications
Les complications de la dyspepsie sont principalement représentées par le reflux gastro-œsophagien et l'ulcère gastrique. Une œsophagite peptique (complication fréquente du reflux gastro-œsophagien) peut également être observée.
Examens et analyses
L’examen clinique du médecin généraliste peut suffire à établir le diagnostic, mais au moindre doute, un bilan digestif et biologique sera réalisé pour éliminer une lésion organique. Une fibroscopie oesogastrique peut être réalisée par un gastro-entérologue qui, à l’aide d’une petite caméra introduite dans l’estomac par l'œsophage constatera l’absence de lésion, notamment ulcéreuse.
Traitements
Avant toute prise médicamenteuse, il est nécessaire de consulter son médecin. Tout d’abord, il faut essayer de repérer les aliments qui déclenchent des symptômes et les éliminer. Cela peut parfois être suffisant.
- Si les crampes d’estomac prédominent, les médicaments antispasmodiques peuvent soulager les douleurs.
- Si ce sont les nausées qui prédominent, on préférera des médicaments accélérant la motilité gastrique comme le métoclopramide ou le dompéridone.
- La prise en charge des troubles anxiogènes-dépressifs et l’avis d’une diététicienne pour acquérir de nouvelles règles hygiéno-diététiques font partie intégrante du traitement des troubles dyspeptiques fonctionnels.
Stress et troubles digestifs : quel rapport ?
La réponse du docteur en psychologie, Maria Vinals :
« Le stress a une relation avec le système entérique (ndlr : partie du système nerveux autonome qui contrôle le système digestif). Cette découverte nous la devons, entre autre, au chercheur, Michael Gerson. Ce système de fonctionnement autonome est situé dans le système digestif. Il est en lien direct avec le cerveau via le nerf vague qui gère les glandes surrénales et le cœur qui sont directement impliqués dans la gestion du stress. Nous savons maintenant que dans le système digestif, nommé deuxième cerveau, de nombreuses molécules sont synthétisées comme par exemple la sérotonine. Le stress va créer une hyperperméabilité intestinale en modifiant le microbiote qui peut créer certains troubles digestifs et émotionnels. Une relaxation neuromusculaire est conseillée à travers la respiration abdominale avec une alimentation adaptée pour accompagner cette gestion du stress ».
Prévention
De nombreuses mesures de prévention permettent d’éviter la dyspepsie ou d’en diminuer les symptômes. Il s’agit essentiellement de mesures diététiques et d’hygiène de vie comme :
- Gérer son stress le mieux possible et ne pas hésiter à consulter son médecin en cas de symptômes dépressifs.
- Adopter une alimentation saine, équilibrée et variée, riche en fruits et légumes frais et pauvre en graisses et en sucres.
- Pratiquer de l’exercice physique au moins 3 heures par semaine.
- Boire suffisamment d’eau, au moins 1,5 litre par jour, plutôt en dehors des repas.
- Apprendre à manger lentement et calmement, en prenant le temps de bien mâcher ses aliments.
- Manger plus souvent, en plus petite quantité.
- Éviter de consommer les aliments irritants comme les boissons gazeuses, les aliments épicés ou acides, le café, l’alcool…
- Éviter les repas trop copieux, surtout le soir.
- Ne pas s’allonger immédiatement après les repas.
- Ne pas porter de vêtements trop serrés.
- Arrêter de fumer.
Dyspepsie : le conseil de Stéphanie Janvier Michel, diététicienne
« En cas de troubles fonctionnels digestifs il faut manger à horaires réguliers dans le calme en prenant le temps pour la mastication. Éviter les repas trop copieux, trop gras ainsi que les épices et les aliments acides. Les boissons gazeuses et l'alcool favorisent également leurs apparitions. »
Sites d'informations et associations
https://www.snfge.org/content/dyspepsie-fonctionnelle