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Le stress est un facteur de risque : faux

La croyance selon laquelle un stress important ou prolongé peut entraîner un cancer est fort répandue. Aucune étude n’a encore clairement démontré un lien direct entre le stress et le cancer de la prostate.

"Je n’ai en effet pas connaissance que le stress soit reconnu comme un facteur de risque pour un quelconque cancer", explique le Pr Mongiat-Artus.

Il s’agit d’un cancer essentiellement héréditaire : faux

Effectivement, plus de risques : les hommes, dont le père et, plus encore, le frère, ont été touchés par un cancer de la prostate, ont plus de risque d'être eux-mêmes atteints. Selon le nombre de parents touchés, le risque peut être de 2 à 5 fois supérieurs à celui d'un homme sans antécédents familiaux.

En effet : "les antécédents familiaux, lorsqu’ils traduisent une forme héréditaire, sont le facteur de risque le plus puissant de cancer de la prostate. L’essentiel du risque est porté par la transmission de tout un ensemble de gène.", explique le Pr Mongiat-Artus.

Cependant : les formes héréditaires sont très rares (environ 5%). Et l’immense majorité de ces formes héréditaires ne sont pas plus graves* que les formes dites sporadiques.

* "une exception : les familles avec des mutations du gène BRCA2. Dans ce cas, le cancer de la prostate est beaucoup plus fréquent et beaucoup plus grave. Des antécédents familiaux de cancer de la prostate (mais aussi du sein et des ovaires) doivent amener à se poser la question d’un sur-risque individuel de ce cancer", explique le Pr Mongiat-Artus.

Moins on fait l'amour, plus on est à risque : faux

Il n'y a aucune relation entre l'activité sexuelle (fréquence, nombre de partenaires...) et le développement voire la progression du cancer de la prostate.

"La sexualité n’est pas porteuse de risque pour le cancer de la prostate. Cependant, les infections de l’appareil urinaire restent un facteur de risque encore discuté, comme le fait une étude française menée par le Dr Florence Ménégaux (Inserm 2018), qui va prochainement être publiée", explique le Pr Mongiat Artus.

Le cancer de la prostate ne touche que les hommes âgés : faux

Effectivement, le développement de ce cancer est principalement lié à l’âge et à l’amélioration des techniques de diagnostics (dosage des PSA...). La plupart des cas sont découverts entre 60 et 90 ans(près de 70% d’entre eux surviennent après 65 ans). Plus un homme vieillit, plus il a de risques d’avoir des problèmes avec cette glande*.

Mais, des personnes jeunes peuvent être touchés : d’après une étude française** réalisée auprès de 5 880 patients entre 1994 et 2004, 1,9% d’entre eux avaient moins de 50 ans. Le facteur génétique semble cependant avoir une incidence puisque près de 47% des jeunes adultes atteints par la maladie avaient une agrégation familiale. "Une mutation du gène BRCA1 représente un risque très significatif de développer un cancer jeune, mais d’agressivité standard. Une mutation du gène BRCA2 représente un risque de développer un cancer jeune et très agressif."

* L’âge médian au diagnostic en France est légèrement inférieur à 70 ans. "Il faut noter que le cancer est plus souvent diagnostiqué sous une forme agressive chez les patients âgés que chez les patients plus jeunes, mais cela ne traduit pas une agressivité particulière de la maladie avec l’avancée en âge, cela témoigne d’un retard de diagnostic chez des patients qui sont de moins en moins examinés", explique le Pr Mongiat-Artus.

Le cancer de la prostate entraîne systématiquement l’impuissance : faux

"Globalement, tous les traitements exposent au risque de détérioration des érections. Et cela de façon transitoire ou définitive, modérée ou totale. Ce n’est pas le cancer en lui-même qui entraîne des troubles de l’érection."

C’est ainsi "qu’il est important de promouvoir la surveillance des formes peu agressives de la maladie et ne traiter que les formes menaçantes afin de protéger les patients des complications", explique le Pr Mongiat-Artus.

Aujourd’hui, on observe une diminution très importante du nombre de prostatectomies réalisées en France au profit d’une surveillance. On ne traite alors la maladie que si elle prend une forme dangereuse. "Cette attitude ne fait pas perdre de chance de guérison pour les patients. Elle protège la qualité de vie le plus longtemps possible, ainsi que la qualité des érections !".

Sources

Remerciements au Pr Pierre Mongiat-Artus, urologue à l’hôpital Saint-Louis à Paris et secrétaire général adjoint de l’Association Française d’Urologie (AFU).

"Les cancers de la prostate : points clés". Institut national du cancer.

"Spécificités du cancer de la prostate avant l'âge de 50 ans". AFU. 28 novembre 2009.

Vidéo : Cancer de la prostate : reconnaître les symptômes

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