L’hiver en général et la période des fêtes en particulier est propice à une alimentation grasse. Foie gras, saumon, bûche, mais aussi raclette, fondue et tartiflette se succèdent sur la table, pour le plus grand plaisir de nos papilles… Mais pas pour celui de notre cerveau.
Des scientifiques de la Society for neuroscience ont découvert qu’un régime alimentaire riche en graisses limite la naissance et la croissance de nouveaux neurones. Résultat : le risque de troubles cérébraux augmente, qui vont de la dépression aux maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Leurs résultats ont été publiés dans la revue eNeuro.
Les souris femelles suivant un régime riche en graisses ont moins de nouveaux neurones
Pour l’instant, les chercheurs n’ont étudié que des souris. Pendant dix-huit semaines, un groupe de rongeurs a reçu un régime riche en graisses, tandis qu’un autre groupe a bénéficié d’une alimentation équilibrée.
À l’issue de cette période, toutes les souris qui avaient mangé gras ont vu leur poids et leur glycémie s’élever. Plus encore, toutes les femelles ont présenté une neurogenèse (création et développement des neurones) altérée dans l’hippocampe, une zone du cerveau impliquée dans la mémoire et les processus émotionnels - mais pas les mâles.
Autrement dit, les souris femelles suivant un régime riche en graisses avaient moins de neurones naissants ou en développement, tandis que les mâles avaient le même nombres de nouveaux neurones que les souris du groupe témoin.
Les femmes, plus à risque face au déclin cognitif
Cette découverte pourrait contribuer à expliquer pourquoi les femmes sont plus à risque face à la dépression, et davantage sujettes au déclin cognitif lorsqu’elles sont atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Elle donne aussi une meilleure compréhension d’un autre phénomène : le fait que les maladies métaboliques, comme l’obésité et le diabète de type 2, sont associés à un risque accru de troubles cérébraux. En effet, la neurogenèse adulte pourrait faire office de lien entre ces deux problèmes de santé.
Des travaux complémentaires sont néanmoins nécessaires afin de mieux comprendre le lien entre l’alimentation et la neurogenèse chez l’humain.
Maladie d’Alzheimer : quelques facteurs de risque
Plusieurs facteurs peuvent augmenter vos risques de développer la maladie d’Alzheimer. Si l’on peut agir sur certains d’entre eux, d’autres sont immuables. Le premier, particulièrement évident, est l’âge : entre 60 et 90 ans, le risque augmente de manière exponentielle. “A 85 ans, environ 10 à 15 % de la population est touchée par cette maladie neurodégénérative”, expliquait le Pr François Blanchard à Medisite en 2011.
L’hérédité peut aussi jouer un rôle dans l’apparition de la maladie, mais dans une moindre mesure : sa forme familiale ne représente que 2 à 3 % des malades. D’autres facteurs, quant à eux, sont modifiables. Les maladies cardiovasculaires prédisposent aux démences vasculaires et à la maladie d’Alzheimer. Réguler sa tension, son cholestérol et sa glycémie aide à les prévenir.
Le manque de stimulation du cerveau, en particulier par le biais des interactions sociales, est aussi un facteur sur lequel on peut agir, de même que l’abus d’alcool ou la sédentarité.
High fat diet-induced obesity causes sex-specific deficits in adult hippocampal neurogenesis in mice, eNeuro, 23 décembre 2019.
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