Tout a commencé par une simple excursion en Louisiane, aux États-Unis. Jeannette LeBlanc, une texane de 55 ans passe en septembre dernier ses vacances à Lafayette. Accompagnée de sa femme et de ses amis, elle décide d’acheter des huîtres au marché de Westwego, sur les rives du Mississipi, rapporte le site d’information KLFY.com.
"Environ 36 heures plus tard, elle a commencé à présenter une détresse respiratoire extrême, une éruption sur ses jambes" raconte Vicki Bergquist, sa partenaire, au site américain. Son état s’est aggravé et, au terme de 21 jours de combat, Jeannette LeBlanc est décédée.
Une infection à bactérie "mangeuse de chair"
Ce qui ressemblait au début à une simple allergie alimentaire était en réalité une infection à bactérie du genre Vibrio. Ces bactéries vivent dans l’eau et sont dangereuses pour l’humain en cas d’ingestion via la consommation de produits de la mer crus.
Ce risque est important chez les personnes présentant des facteurs de prédisposition : cirrhose du foie, diabète, cancer, antécédents de chirurgie gastrique ou encore traitement par immunosuppresseurs ou par corticostéroïdes, selon le site de l’Institut Pasteur. Les infections graves à vibrions occasionnent des septicémies (infection généralisée du corps par voie sanguine) et des "lésions nécrosantes des membres pouvant conduire à l’amputation", détaille l’Institut. C’est à cause des nécroses qu'elles provoquent que les espèces bactériennes Vibrio vulnificus et Vibrio parahaemolyticus sont communément appelées "bactéries mangeuses de chair".
Huîtres, crabes, crevettes… Bien faire cuire ses produits de la mer
Cet accident n’est malheureusement pas un cas isolé. "La consommation d'huîtres crues est régulièrement impliquée dans les infections à Vibrio. Les coquillages constituent, en effet, le réservoir principal pour les vibrions halophiles* du fait de leur comportement de filtreur. D'autres espèces marines comme les crabes, crevettes, calmars, pieuvres et bigorneaux sont également cités", rapporte ainsi une étude** de l’Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer) parue en 2002.
"La consommation des produits de la mer (huîtres, crabes, anguilles) est la source de contamination la plus courante" ajoute l’auteure de cette étude, Laurence Miossec, épidémiologiste et coordinatrice scientifique de la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin (DCSMM). La solution pour limiter les risques de contamination ? Faire cuire les produits de la mer avant de les consommer car la chaleur détruira les bactéries présentes dans ces aliments. Amateurs d’huîtres, tournez-vous donc plutôt vers les recettes à base d’huîtres chaudes.
*halophile : se dit d'un organisme qui vit dans les milieux salés.
**Les vibrions pathogènes pour l'homme : le risque associé au milieu marin en France. Laurence Miossec, Ifremer, septembre 2002.
Acadiana visitor contracts flesh-eating bacteria from oysters. Megan Kelly, KLFY.com, 9 janvier 2018.
Vibrions et choléra - La maladie - Recommandations CNR Vibrions. Institut Pasteur, 9 décembre 2014.
Les vibrions pathogènes pour l'homme : le risque associé au milieu marin en France. Laurence Miossec, Ifremer, septembre 2002.
Vidéo : Pourquoi il faut se méfier des huîtres
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