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On le sait, fumer n’a rien de bon pour la santé. Cela augmente le risque de développer certaines maladies comme le cancer du poumon. Il convient d’ailleurs de noter que le tabagisme constitue la première cause de mortalité prématurée en France. Malgré cette information pour le moins inquiétante, la consommation de cigarettes continue d’augmenter notamment chez les femmes. En 2023, on estime à 52 777 le nombre de nouveaux cas de cancer du poumon en France pour environ 35 000 décès. Le cancer du poumon est grave puisque lorsque celui-ci est détecté chez un patient, il est bien souvent déjà métastasé. Et à ce stade, proposer un traitement curatif n’est pas possible. Le cancer est déjà trop répandu dans l’organisme. Mieux vaut arrêter de fumer le plus tôt possible. Mais le fait est qu’il n’est pas toujours facile d'arrêter de fumer, c’est une addiction, une mauvaise habitude. Et puis, avec l’âge, on peut se demander si arrêter de fumer peut vraiment avoir des bénéfices sur la santé.
Le risque de cancer associé au tabac dépend principalement de la durée d’exposition
Le risque de cancer associé au tabagisme dépend surtout de la durée d’exposition au tabac et moins de la quantité, comme l’explique le professeur Nicolas Girard : « Par exemple, une personne qui fumerait 20 cigarettes par jour pendant 10 ans est moins exposée au risque de développer un cancer qu’une personne qui fume 10 cigarettes par jour pendant 20 ans. Le risque augmente de façon exponentielle avec le temps. » Lorsque l’on s’arrête de fumer à 40 ans, après 10 ou 15 ans de tabagisme, le risque de cancer qui a été constitué est faible. « Il est de l’ordre de 1,3 ou 1,5 par rapport à un non-fumeur. Ce risque va se stabiliser. En revanche, l a personne qui ne s’arrête pas de fumer va continuer d’augmenter son risque de façon exponentielle, jusqu’à 20 fois par rapport à un non-fumeur à 60 ans par exemple. Celui qui arrête dans l’intervalle, à 50 ans, a un risque qui continue d’augmenter malgré l’arrêt », explique le spécialiste. Finalement, plus on arrête de fumer tôt, avant 40 ans, plus le risque constitué est limité et se stabilise. Plus on arrête tard, plus le risque va continuer d’augmenter.
L’arrêt du tabac est toujours bénéfique pour la santé, peu importe l’âge
Le professeur Girard se veut rassurant envers les fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer. Peu importe l’âge, de réels bénéfices sont associés à l’arrêt du tabagisme. « Les effets sont immédiats. Il y a une réduction du risque cardiovasculaire, d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral (AVC). En quelques mois, ce risque disparaît. Néanmoins, le risque de cancer continue de progresser même si l’on arrête de fumer après 60 ans. Mais ce risque augmente moins rapidement que chez un fumeur», détaille le pneumologue. « C’est pour cette raison que des stratégies de dépistage de cancer du poumon sont mises en place. Cela s’adresse aux fumeurs de plus de 50 ans car c’est la population identifiée comme étant très à risque de développer un cancer du poumon. On réalise des scanners du poumon réguliers. »
Arrêt du tabac : ce qu'il faut faire pour y parvenir
Il n’est pas nécessairement plus difficile d’arrêter de fumer avec l’âge, contrairement aux idées reçues. « Dans le cycle de l’arrêt, on va arrêter et reprendre jusqu’à ne plus reprendre. Plus on commence ce cycle d’arrêt tôt, mieux c’est. Mais il n’est pas plus difficile d’arrêter à 60 ans qu’à 40 ans en tout cas », déclare le professeur Girard. Lorsque l’on souhaite arrêter de fumer, il est pertinent de consulter son médecin généraliste ou bien de consulter le site internet Tabac Info Service qui peut orienter vers une structure d’aide au sevrage. « Il est important d’avoir un bilan éducationnel à ce moment-là afin de déterminer la meilleure méthode pour arrêter de fumer. Cela dépend du niveau de dépendance. Une prise en charge psychologique peut aider, les patchs nicotiniques ou la prise de médicaments. L’acupuncture peut aussi être intéressante», conclut le spécialiste.
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