Une nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique Journal of Affective Disorders en novembre 2023, fait état d’une association entre la durée de sommeil et un éventuel déclin cognitif. Les résultats de cette étude suggèrent par ailleurs que l'influence du temps de sommeil sur le déclin cognitif pourrait dépendre de l’heure du coucher et du lever.
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Les auteurs de cette étude ont utilisé des données issues du Korean Community Health Survey (CHS), un sondage sur les habitudes de sommeil des Coréens. Cette enquête contient les réponses de 224 714 participants. Parmi eux, 124 990 personnes, soit 55,6% des répondants, indiquent se lever tôt. 11 297 participants, soit 5% d’entre eux, affirment quant à eux se coucher tard. Les 79 409 personnes restantes sont jugées “intermédiaires”.
Si l’on ne prend pas en compte la qualité du sommeil, les chercheurs ont découvert que les personnes qui dorment de sept à huit heures par nuit sont les moins à risque de déclin cognitif. En revanche, si l’on prend en compte la qualité du sommeil, les personnes avec le moins de risque de déclin cognitif sont celles du “groupe matin” qui dorment cinq à six heures et celles du “groupe intermédiaire” qui dorment de six à sept heures. Les personnes du “groupe soir” doivent quant à elles dormir de sept à huit heures.
Le déclin cognitif est incontournable avec l'âge et débute à partir de 45 ans. Il correspond à une altération d'une ou de plusieurs fonctions cérébrales. Concrètement, la mémoire ainsi que la capacité à raisonner et à comprendre commencent à décliner. Ce phénomène peut se manifester par un déclin progressif de la mémoire et des fonctions exécutives.
Grâce à l’étude publiée dans Journal of Affective Disorders, on sait donc que certaines personnes supportent bien un faible nombre d’heures de sommeil, bien que les effets de cette habitude sur la santé, sur le long terme, ne soient pas bien documentés.
Dormir moins de six heures est associé à un risque plus élevé d'obésité
Dans les colonnes du magazine spécialisé Medical News Today, le spécialiste du sommeil à l’Université d’Uppsala (Suède) Jonathan Cedernaes exprime un point de vue mitigé sur ces résultats : “Selon moi, d’un côté, on n’en sait pas assez sur les soi-disant petits dormeurs. De l’autre, il existe des données encourageantes qui suggèrent que ceux qui supportent bien de dormir seulement cinq ou six heures par nuit ne montrent pas, en général, de signes de déclin cognitif.”
Selon un bulletin épidémiologique hebdomadaire sur le sommeil publié par Santé publique France en mars 2019, les Français dorment en moyenne 6 heures et 42 minutes par nuit. Les auteurs de ce rapport, Damien Léger et le directeur général de Santé publique France François Bourdillon, s’inquiétaient à l’époque que "plus d'un tiers des Français (35,9%) dorment moins de six heures”.
Ils concluaient : “Or, on sait par de très nombreuses études épidémiologiques que dormir moins de six heures est associé à un risque plus élevé d'obésité, de diabète de type 2, d'hypertension, de pathologies cardiaques et d'accidents. Dormir moins de six heures réduit aussi la vigilance dans la journée, augmente l’irritabilité et perturbe les relations familiales ainsi que la qualité de vie et de travail."
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