Les personnes névrosées plus sujettes aux sautes d’humeur Adobe Stock

Ces derniers temps, votre météo intérieure change aussi rapidement qu’une girouette, passant sans crier gare de l’euphorie à la mélancolie ou à une colère noire ? Si ces sautes d’humeur constituent un signe courant de ménopause chez les femmes autour de 50 ans, cette volatilité émotionnelle pourrait aussi révéler un trait de personnalité précis.

Des chercheurs de l’Université de Leipzig en Allemagne ont publié une étude dressant un pont entre le névrosisme et la tendance à éprouver une variabilité émotionnelle. Dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les psychologues avancent que les personnes névrosées sont plus susceptibles de ressentir des expériences émotionnelles fortes que les personnes non névrosées. Elles sont aussi plus promptes à vivre des changements émotionnels comme des sautes d’humeur.

Les psychologues de l'université de Leipzig ont mis au point une nouvelle approche de la modélisation des données permettant de dresser cette corrélation entre le névrosisme et l'instabilité émotionnelle. Un lien qui jusqu’ici n’était pas clairement établi.

Une plus grande instabilité émotionnelle

"Nous utilisons une approche issue des statistiques bayésiennes (basée sur la loi de Bayes) qui permet une plus grande flexibilité dans la modélisation des données. Nous avons d'abord testé avec succès cette approche dans des simulations, puis nous avons réexaminé 13 ensembles de données longitudinales. Les résultats suggèrent que les personnes névrosées font effectivement l'expérience d'une plus grande variabilité des émotions négatives", décrit Nina Mader, principale auteure de l’étude, psychologue à l'Institut de psychologie Wilhelm Wundt de l'université de Leipzig.

Différences nuances de névrose

En sondant 2518 personnes sur leurs émotions, ils sont ainsi parvenus à dégager des tendances fortes associées au névrosisme. Ainsi les personnes avec un score élevé de névrosisme ressentent non seulement des émotions négatives plus fortes, mais aussi plus souvent que les personnes ayant un score de névrosisme moyen ou inférieur à la moyenne, selon l’étude, détaillée dans un communiqué.

Plus enclines à l’autocritique, les personnes névrosées se braquent également plus facilement face aux critiques venant d’autrui. Elles ont aussi plus souvent le sentiment de "ne pas être à la hauteur".

Loin d’être manichéens, les psychologues précisent que la névrose est un trait de personnalité qui peut concerner tout un chacun, à des degrés différents. "Il n'y a donc pas de division noire ou blanche entre les personnes névrosées et non névrosées, mais plutôt un continuum dimensionnel avec de nombreuses nuances de gris", conclut la psychologue.

Sources

https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2212154120

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