4 choses à ne pas faire quand on se sent seulAdobe Stock
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“Récemment, j’ai demandé à l’un de mes patients s’il avait quelqu’un qu’il pourrait appeler s’il avait besoin d’aide, et il m’a répondu qu’il n’y avait personne. Ce genre de témoignage n’est pas rare. En tant que psychologue clinicienne, j’ai remarqué que nous nous isolons de plus en plus les uns des autres”, déplore Jelena Kecmanovic dans les colonnes du Washington Post.

La solitude a des effets délétères sur le cerveau

“En 2022, 11% des personnes de plus de 15 ans se trouvent en situation d’isolement relationnel, c’est-à-dire qu’elles ne rencontrent jamais ou très peu de personnes en dehors de leur foyer”, alertait la Fondation de France dans un communiqué le 23 janvier dernier, à l’occasion de la publication de l’étude Solitudes 2022, intitulée “Regards sur les fragilités relationnelles”. Les personnes les plus touchées par l’isolement et la solitude sont celles aux revenus modestes, mais aussi les chômeurs.

Se sentir seul n’est pas sans conséquence sur la santé, comme le montrent de nombreuses études. Selon un article paru dans la revue New England Journal of Medicine, l’isolement social a des effets délétères sur le cerveau, "notamment en réduisant la génération de nouveaux neurones". D’autres travaux publiés en avril 2019 estiment que les personnes qui souffrent de solitude ont jusqu’à 32% de risque en plus de mourir précocement.

Il est essentiel de savoir différencier le fait d’être seul et la solitude. En effet, la première situation peut être choisie, quand la seconde est subie. Comme le rappelle Jelena Kecmanovic, “les scientifiques du comportement définissent la solitude comme le sentiment de détresse qui accompagne la sensation que nos besoins de sociabilité ne sont pas comblés par la quantité, et surtout par la qualité de nos interactions sociales”. Partant du constat que beaucoup de personnes confondent encore ces 2 notions, la psychologue a analysé les erreurs les plus fréquentes commises par ses patients qui souhaitent sortir de la solitude.

Solitude : arrêtez d’attendre, agissez !

La première erreur commise par les patients est le fait d’attendre d’atteindre un objectif avant de rencontrer de nouvelles personnes (être plus mince, moins stressé, etc). Jelena Kecmanovic constate cette attitude chez nombre de patients, “du jeune homme qui croit que personne ne voudra sortir avec lui tant qu’il n’aura pas perdu de poids à la veuve, plus âgée, qui ne peut imaginer que quiconque veuille être ami avec elle tant qu’elle n’aura pas appris à gérer sa dépression”.

Si la psychologue clinicienne admet qu’il n’existe aucune garantie que les gens nous acceptent, elle souligne que la recherche a montré par plusieurs fois que nous avons tendance à nous juger plus durement nous-même. De la même façon, de nombreuses personnes sous-estiment en permanence l’affection que leurs interlocuteurs leur portent et l’agréabilité de leur conversation.

Briser la solitude rend plus créatif

La seconde erreur la plus souvent commise par les personnes souhaitant briser la solitude est d’éviter de parler à des inconnus, d’après Jelena Kecmanovic. “Lorsque nous engageons la conversation avec des inconnus ou des connaissances, nous nous sentons mieux, nous avons la sensation d’appartenir à un groupe social, nous apprenons des choses utiles et nous devenons même plus créatifs”, indique la professionnelle de santé.

Ainsi, elle conseille aux personnes concernées de tenter de parler avec quelqu’un la prochaine fois qu’elles feront la queue, plutôt que de regarder leur smartphone : “Discutez avec les autres parents lorsque vous allez chercher vos enfants à l’école, ou avec le serveur de votre café préféré.”

N’ayez pas peur de poser des questions

La troisième erreur la plus commune est de se contenter de conversations superficielles. La psychologue clinicienne indique que la recherche a prouvé que les personnes habituées à entretenir des discussions profondes étaient plus satisfaites de leurs relations. Elle constate cependant que beaucoup de ses patients sont réticents à l’idée de “forcer” le dialogue, de peur de mettre l’autre dans une situation inconfortable ou d’être rejeté. C’est pourtant une perception erronée de l’autre : différentes études sur le sujet ont montré que le fait de poser des questions “sensibles” ne changeait pas la perception que votre interlocuteur a de vous.

Dernière erreur notée par Jelena Kecmanovic, enfin : penser que les gens autour de vous n’ont pas envie de vous aider. “J’invite souvent mes patients à imaginer comment ils se sentiraient si une connaissance ou un ami leur demandait une faveur. C’est là qu’ils réalisent que le fait d’être appelé à l’aide peut être un cadeau, car cela génère des sentiments agréables associés à l’impression d’être perçu comme un soutien et quelqu’un de confiance”, affirme-t-elle dans le Washington Post. Alors, qu’attendez-vous pour appliquer ses conseils ?

Sources

“4 mistakes to avoid when you’re lonely”, un article du Washington Post.

https://www.washingtonpost.com/wellness/2023/05/05/loneliness-social-isolation/

“En France, 11 millions de personnes se sentent seules”, un communiqué de la Fondation de France.

https://www.fondationdefrance.org/fr/les-solitudes-en-france/solitudes-2023

“Brain Changes in Response to Long Antarctic Expeditions”, une étude publiée en 2019 dans The New England Journal of Medicine.

https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc1904905 

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