- 1 - Embolie pulmonaire : une maladie grave qui peut mettre en jeu le pronostic vital
- 2 - L’embolie pulmonaire cause un essoufflement inattendu
- 3 - Une douleur brutale à la base du thorax
- 4 - Un pouls rapide
- 5 - Des angoisses
- 6 - Une fièvre qui dure
- 7 - Des crachats sanguinolents
- 8 - Détecter l’embolie pulmonaire et la soigner
L’embolie pulmonaire correspond à une obstruction d’une artère pulmonaire (c’est-à-dire les artères qui émergent de la partie droite du cœur en direction des poumons) ou de l’une de ses branches. Le blocage est le plus souvent provoqué par un caillot de sang. Il occasionne des dommages au niveau du poumon.
Embolie pulmonaire : une maladie grave qui peut mettre en jeu le pronostic vital
On compte chaque année 100 000 cas d’embolie pulmonaire par an en France, dont 10 000 à 20 000 mortels. La pathalogie est ainsi la 3e cause de décès dans l’Hexagone après les maladies cardiovasculaires et les cancers, selon Santé Publique France.
Les personnes les plus à risque de faire une embolie pulmonaire sont
- les patients qui viennent d'être opérées ;
- les individus qui ont été alités entre 3 et 4 jours pour des raisons médicales ;
- les personnes qui présentent des problèmes veineux.
Certains facteurs de risque comme un long voyage en avion de plus de 6h sans bouger, l'association contraceptif oral et cigarettes chez les jeunes femmes et le surpoids sont aussi pris en compte.
Le Dr Jean-Pierre Laroche, spécialiste en médecine vasculaire, liste les symptômes de cette pathologie qui doivent alerter
L’embolie pulmonaire cause un essoufflement inattendu
L'embolie résulte de la migration d'un caillot de sang aux artères pulmonaires. "Les poumons n'étant plus suffisamment oxygénés, cela provoque un essoufflement qui perdure", explique le Dr Laroche.
Dans 70% des cas, le caillot émane d'une phlébite (formation du caillot qui obstrue une veine, très souvent au niveau des jambes).
Symptôme : brutalement, la personne n'arrive plus à trouver son souffle, que cela soit à l'effort comme au repos. Sa respiration s'accélère.
Consulter en urgence (appelez le Samu, 15), surtout si l'essoufflement s'accompagne d'une forte douleur thoracique.
Une douleur brutale à la base du thorax
Avec l'obstruction partielle ou totale de l'artère pulmonaire, le cœur ne reçoit plus suffisamment de sang oxygéné pour combler ses besoins. Il est en souffrance. Cela génère une douleur thoracique.
Symptôme : la personne ressent brutalement une douleur à la base du thorax. "Il s’agit d’un point de côté très violent au niveau des dernières côtes, qui peut se produire à droite ou à gauche", explique le Dr Laroche. Ce symptôme est toujours associé à un essoufflement inexpliqué qui perdure.
Consulter en urgence (appelez le Samu – 15) surtout si ce symptôme est accompagné d'un essoufflement brutal.
Un pouls rapide
"C’est le retentissement de l’embolie pulmonaire sur le cœur qui génère cette accélération du pouls", explique le Dr Laroche.
Symptôme : au repos comme pendant un effort, la personne peut avoir la sensation que son cœur "s'accélère", voire "s'emballe" brutalement, alors que quelques minutes auparavant, tout allait bien.
Consulter en urgence (appelez le Samu – 15) surtout si ce symptôme est accompagné d'un essoufflement brutal et d'une douleur thoracique qui perdurent.
Des angoisses
Sans que l’on sache vraiment pourquoi, une anxiété peut traduire la présence d'un caillot dans une veine. Cela peut aussi être le cas lors d’un infarctus du myocarde.
Symptôme : "Il faut suspecter une embolie pulmonaire quand la personne se sent angoissée alors qu'en général, elle ne l'est pas du tout, surtout si elle vient de se faire opérer ou si cela fait 3 ou 4 jours qu'elle est alitée pour raison médicale", explique le Dr Laroche. L'angoisse peut se manifester avec des sueurs froides et une transpiration excessive.
Consulter en urgence (appelez le Samu – 15) si les angoisses s'accompagnent d'essoufflements et d'une douleur thoracique brutale.
Une fièvre qui dure
La fièvre est un signe d’inflammation ou d’infection pulmonaire que peut provoquer l'embolie.
Symptôme : "On doit suspecter une embolie pulmonaire lorsqu'une fièvre apparaît sur une personne qui vient d'être opérée ou qui est alitée depuis 3 ou 4 jours, et que cette fièvre, autour de 38-38,5°C survient sans explication (pas d'état grippal, ni d'infections connues). Elle est souvent associée à un essoufflement", explique le Dr Laroche.
Consulter en urgence (appelez le Samu – 15) surtout si la fièvre est associée à d'autres signes comme des essoufflements, une douleur thoracique violente.
Des crachats sanguinolents
L'artère pulmonaire à proximité de l'embolie se nécrose sous la pression sanguine, les parois bronchiques se lèsent et un peu de sang peut remonter par les voies aériennes.
Symptôme : En plus d'une douleur à la base du thorax et des difficultés respiratoires, l'embolie pulmonaire peut s'accompagner d'une toux avec des crachats striés d'un peu de sang. "C'est un symptôme classique. Il reste cependant peu fréquent", précise le Dr Laroche.
Consulter en urgence (appelez le Samu – 15) si ce symptôme s'accompagne d'essoufflements et d'une douleur thoracique brutale.
Détecter l’embolie pulmonaire et la soigner
Les examens : le diagnostic repose sur un examen clinique selon un questionnaire spécifique*, un bilan sanguin (dosage des D-Dimères**), suivi d'un scanner pulmonaire par injection d'iode.
Le traitement d'urgence repose « dans 95 % des cas sur la prise d'anticoagulants (héparine) par voie intraveineuse ou sous-cutanées*** », explique le Dr Laroche. Le patient est aussi placé sous oxygène jusqu'à ce que le sang retrouve un taux d'oxygène normal. Dès que possible, des anti-vitamines K en comprimés sont prescrits en relais de l’héparine, pour une durée de 3 à 6 mois si la cause est connue (le caillot part d'une phlébite dans 70% des cas), de 6 à 12 mois si celle-ci reste inconnue.
* le Score de probabilité clinique de Genève
** le dosage sanguin des D-Dimères (un produit de la coagulation sanguine) permet de confirmer le diagnostic d'embolie pulmonaire et de thrombose veineuse profonde. C'est un indice révélateur de la formation d'un caillot sanguin.
*** dans 5% des cas, sur des embolies très sévères, on administre des médicaments fibrinolytiques pour détruire rapidement le caillot. En revanche, ce traitement a d'importants effets secondaires comme de forts risques hémorragiques.
Merci au Dr Jean-Pierre Laroche
https://www.ameli.fr/assure/sante/urgence/pathologies/embolie-pulmonaire#text_15171
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.