- 1 - Le saucisson, trop gras et trop salé
- 2 - Le beurre et le fromage, riches en graisses saturées
- 3 - L’eau gazeuse : gare à l'excès de sel
- 4 - Les soupes toutes prêtes, enrichies en sel
- 5 - La réglisse inhibe la régulation du sodium
- 6 - Les gâteaux apéro, quiches... sont très gras
- 7 - L'alcool augmente le pression artérielle
- 8 - Une étude fait le lien entre les oeufs et la survenue d'AVC
L'accident vasculaire cérébral est une urgence médicale, qui correspond à l'obstruction ou à la rupture d'un vaisseau sanguin dans le cerveau. Dans 40 % des cas, il entraîne des séquelles importantes et irréversibles sur cet organe vital. Une prise en charge immédiate permet de réduire ce risque.
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Pierre Palmade amnésique : l'avis d'un neurologueEn France, un AVC survient toutes les quatre minutes - soit plus de 140 000 cas par an. Il représente la première cause de handicap physique acquis de l'adulte, la deuxième cause de démence et la deuxième cause de mortalité, selon l'Inserm.
Les infarctus cérébraux (ou AVC ischémiques) représentent 80 à 85 % des AVC. Dans ce cas, ils sont causés par l'obstruction d'une artère cérébrale par un caillot sanguin. Les hémorragies cérébrales représentent 15 % des AVC et les hémorragies méningées, 5 %.
Il existe plusieurs facteurs de risque vasculaires ; en agissant sur ces derniers, il est alors possible de réduire le risque de faire un premier AVC. L'Inserm cite les facteurs suivants :
- le niveau de pression artérielle ;
- l'excès de cholestérol ;
- le diabète ;
- l'obésité ;
- la fibrillation auriculaire ;
- le tabagisme ;
- une consommation d'alcool excessive ;
- la sédentarité.
Au regard des facteurs précédents, on comprend facilement le rôle de l'alimentation dans la prévention des accidents vasculaires cérébraux. Adopter une alimentation variée et équilibrée, de même que limiter certains aliments riches en graisses saturées ou en sel, permet d'agir sur le cholestérol, la tension, le diabète et, bien sûr, de réguler son poids.
Le saucisson, trop gras et trop salé
Parmi les aliments qui augmentent vos risques d'AVC, on peut citer le saucisson - et la charcuterie en général. En cause, le sel et les mauvaises graisses que l'on trouve dans ces produits. « L'excès de sel (plus de 6 g par jour) favorise l'élévation de la tension artérielle en accroissant la rétention d'eau dans l'organisme. Cette tension accroît la pression sur les vaisseaux sanguins et peut entraîner une hypertension, l'un des principaux facteurs de risques pour l'AVC », explique le Dr Mazighi.
En outre, la charcuterie (saucissons, pâtés, jambon fumé, saucisses...) contient de mauvaises graisses (lipides trans ou saturées) qui font augmenter le mauvais cholestérol. Les saucissons et les pâtés font parties des charcuteries les plus grasses, avec plus 30 % de MG, favorisant ainsi les dépôts de cholestérol sur les parois des artères, un facteur de risque important dans la survenue des AVC.
Pour rappel, on distingue 2 sortes de cholestérol : le LDL, ou "mauvais cholestérol", qui en excès peut s'accumuler dans les parois des artères, provoquant une athérosclérose ; et le HDL, ou "bon cholestérol", qui récupère l'excès de cholestérol dans les organes et le rapporte au foie où il est éliminé.
Consommation : limitez la consommation de charcuterie à 1 ou 2 fois par semaine.
Le beurre et le fromage, riches en graisses saturées
Le beurre est un des aliments les plus riches en matières grasses saturées (entre 54 et 71 %) qui font augmenter le mauvais cholestérol. C'est l'un des premiers aliments à limiter pour éviter un excès de cholestérol dans le sang qui pourrait entraîner une athérosclérose et un risque d'AVC.
Pour ce qui est des fromages, leur forte teneur en graisses saturées aurait le même impact. Ils sont aussi très salés. Leur teneur en sel variant d'un fromage à un autre : les fromages à pâte molle comme le reblochon, le camembert, les bleus sont les plus salés. Les pâtes dures, comme l'emmental ou le comté, sont les moins salés.
Consommation : limitez votre consommation de beurre aux tartines du matin (sans exagération) et de fromages à une portion maximum de 40 g par jour.
L’eau gazeuse : gare à l'excès de sel
« Certaines eaux minérales, surtout gazeuses, sont à déconseiller car elles sont très riches en sel et peuvent entraîner, à la longue, une montée de la pression artérielle. De manière générale, en cas de doute, on préférera une eau plate à une eau gazeuse pour éviter l'excès de sel », explique le Dr Mazaghi.
Consommation : limitez la consommation des eaux Arvie, Vichy St Yorre, Vichy Célestin, Sainte Marguerite, Quézac... dont l'apport en sel est élevé. Choisissez une eau de préférence avec moins de 200 mg de sodium/litre, comme Vittel, Evian, Volvic, Salvetat ou Perrier (le sodium étant un composant du sel).
Les soupes toutes prêtes, enrichies en sel
« La première chose que l'on dit à nos patients, c'est de ne pas resaler à table. Car l'excès de sel favorise l'hypertension, premier facteur de risque pour les AVC », rappelle le Dr Mazighi.
Mais voilà, la consommation du sel de table n'est pas le principal problème. Il faut éviter également la plupart des plats industriels comme les soupes toutes prêtes, qui contiennent du sel caché, en grosses quantités.
Le sel offre de nombreux avantages aux fabricants. Il augmente artificiellement, par sa faculté à retenir l'eau, le poids des produits... et leur prix au kilo. C'est également un exhausteur de goût économique qui masque la fadeur de nombreux aliments discounts. Ces aliments préparés fournissent à eux seuls près de 80 % de nos apports en sel quotidien sans que nous utilisions la salière.
Comment bien lire une étiquette ?
La teneur en sel peut être mentionné en « g de sel pour 100 g », en « chlorure de sodium » (le nom scientifique pour le sel) ou en « sodium ». Les données sont en général pour 100 g de préparation. Il vous faudra alors faire le ratio vous-même. Si vous consommez 400 g d'un produit qui contient 1 g de sel pour 100 g de produit, vous absorberez 4 g de sel, soit presque la consommation de 5 à 6 g recommandé par jour par l'OMS.
Si vous trouvez le nom de « sodium » sur une étiquette, méfiez-vous car il s'agit d'un composant du sel. Il vous faudra faire une conversion : 1 g de sodium équivaut à 2,5 g de sel.
Consommation : limitez les soupes toutes prêtes et autres plats préparés à 1 ou 2 fois par semaine. Préférez une cuisine maison.
La réglisse inhibe la régulation du sodium
« La glycyrrhizine, une substance active dans la réglisse, agit sur l'inhibition d'une enzyme présente au niveau du rein, qui permet de réguler la présence du sodium dans le sang. Si cette enzyme est moins active, cela provoque, à moyen terme, une augmentation de la pression artérielle », explique le Dr Mazaghi.
Consommation : chez les hypertendus, on déconseillera la consommation de tout produit à base de réglisse (bonbons, bâtons de réglisse, boissons...). Pour les autres, une consommation maximum de 5 g de poudre de réglisse maximum par jour est recommandée.
Les gâteaux apéro, quiches... sont très gras
« Tous les snacks, comme les gâteaux apéros, les chips, les quiches, les pizzas... contiennent du sel en grandes quantités, en plus d'être souvent très gras. L'excès de sel peut entraîner une hypertension artérielle et des risques d'AVC importants », prévient le Dr Mazighi.
On retrouve 1 g de sel pour une poignée de biscuits apéritifs, de chips, une part de pizza...
Consommation : 1 portion ou 1 poignée de biscuits apéritifs, une fois par semaine.
L'alcool augmente le pression artérielle
« Boire trop souvent de l'alcool fait augmenter la pression artérielle, car cela irrite à la longue les artères. Ces dernières perdent de leur élasticité, deviennent moins flexibles, entraînant une augmentation de la pression du sang sur les parois des artères. Il y a un risque important d'hypertension artérielle, premier facteur de risque pour l'AVC », explique le Dr Mazighi.
Consommation : limitez votre consommation d'alcool à 2 verres par jour chez l'homme et 1 verre chez la femme ; faites aussi de nombreux jours « sans ». Préférez le vin rouge qui a des vertus antioxydantes et qui, bu modérément, protège paradoxalement le cœur et les artères.
Une étude fait le lien entre les oeufs et la survenue d'AVC
Une étude surprenante parue dans l'European Heart Journal semble montrer que les œufs pouvaient être liés à un risque accru d'accident vasculaire cérébral. Les chercheurs n'ont pas caché leur étonnement : les oeufs étant une source importante de vitamines D, A, B12, de protéines et de minéraux.
Pour arriver à ce résultat, ils ont analysé les données de 418 329 hommes et femmes de neuf pays européens durant plus de 12 ans.
"Pour les AVC hémorragiques, un risque plus élevé était associé à une consommation d'œufs"
Les chercheurs ont examiné la relation entre l'incidence des accidents vasculaires cérébraux et la consommation de viande rouge et transformée, de volaille, de poisson, de produits laitiers, d'œufs, de céréales, de fruits et légumes, de légumineuses, de noix et graines et de fibres alimentaires.
Les personnes qui consommaient souvent des fruits, légumes riches en fibres, du lait et du fromage réduisait leur risque d'AVC. Au contraire, les adeptes de viande rouge augmentaient leurs risques. Ces premiers résultats semblent cohérants avec ce que la science nous avait déjà démontré par le passé.
Cependant, "pour les AVC hémorragiques, un risque plus élevé était associé à une consommation d'œufs plus élevée", ont observé les chercheurs.
Les résultats de cette étude ont toutefois besoin d'être confirmés. L'étude n'établit pas de lien de causalité mais simplement une association. De plus, aucune autre études n'a trouvé de lien entre la consommation d'œufs et un risque accru d'AVC.
Remerciements au Dr Mikaël Mazighi, neurologue et spécialiste dans le traitement de l'attaque cérébrale à l'hôpital Bichat (Paris), membre de l'association SOS attaque cérébrale.
Accident vasculaire cérébral (AVC), Inserm, 13 mai 2019.
https://academic.oup.com/eurheartj/article/41/28/2632/5748325