Intestins : ce colorant alimentaire pourrait déclencher plusieurs maladies inflammatoiresAdobe Stock

Nommées MICI, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin toucheraient plus de 200 000 personnes en France, selon les autorités sanitaires. Les spécialistes de l’insert précisent même que leur pic d’incidence se trouverait même entre 20 et 30 ans. La maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH), aussi appelée colite ulcéreuse, représentent les principales pathologies dans le groupe des MICI et se caractérisent notamment par des zones d’inflammation localisées sur la paroi digestive.

MICI : des pathologies dont les causes restent mal connues

Les patients atteints de ces affections subissent l’alternance des phases d’activité dite "d’intensité variable" que les experts nomment "poussées", et les périodes de pause ou "de rémission". Si les MICI ne sont pas rares, elles maintiennent quelques zones d’ombre qui continuent d’échapper aux professionnels de santé : "L’origine de ces affections est mal connue. D’un point de vue physiologique, une hypothèse stipule que ces pathologies pourraient être dues à une réponse anormale des défenses immunitaires de l’intestin vis-à-vis de la flore bactérienne chez des individus génétiquement prédisposés", expliquent les spécialistes de la Fondation pour la recherche médicale.

À ce jour, 5 nouveaux cas de maladie de Crohn, pour une incidence globale de 100 000 habitants, sont enregistrés chaque année en France. Si les symptômes de ces maladies inflammatoires de l’intestin peuvent facilement être soulagés, il n’existe pas encore de traitement curatif permettant de véritablement guérir de ces affections dont les causes restent encore mal connues des spécialistes. Toutefois, il semblerait que les MICI soient plus courantes au sein des pays industrialisés.

MICI : un colorant alimentaire répandu, pointé du doigt

La faute aux aliments transformés ? Une étude, publiée dans la revue spécialisée Nature Communications, a établi un lien entre certains additifs, et particulièrement le rouge Allura AC, et l’inflammation chronique des intestins. Les chercheurs de l’Université McMaster, au Canada, ont mené des travaux d’essai sur plusieurs groupes de souris génétiquement modifiées. Finalement, les tests ont révélé que le colorant en question, étiqueté sous le code E129 sur les emballages alimentaires, avait perturbé le bon fonctionnement du système intestinal.

"Cette étude démontre les effets nocifs significatifs du rouge allura AC sur la santé intestinale et identifie la sérotonine intestinale comme un facteur critique. Ces découvertes ont une implication importante dans la prévention et la gestion de l'inflammation intestinale", a indiqué Waliul Khan, auteur principal de l’étude.

Le colorant alimentaire dans la tourmente, est notamment utilisé dans l’industrie agroalimentaire pour colorer de sa teinte rougeâtre caractéristique certains aliments et boissons mais également pour ajouter de la texture aux sucreries destinées à la vente.

Colorant E129 : des aliments du quotidien impactés

Présent notamment dans aliments ultra-transformés de marques très connues comme les M&M’s®, Skittles®, Doritos®, Mochi du Taro® ou encore Fanta®, Tic tac®, Trident® ou la grenadine Monin®, le colorant E129 fait partie intégrante des rayons des commerces du quotidien.

"Ce que nous avons découvert est frappant et alarmant, car ce colorant alimentaire synthétique commun est un facteur de risque alimentaire possible des maladies chroniques de l'intestin. Cette recherche est une avancée significative pour alerter le public sur les méfaits potentiels des colorants alimentaires que nous consommons quotidiennement", ont partagé les chercheurs canadiens.

mots-clés : intestins
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