Hypertension : une sexualité active allonge l’espérance de vie

Hypertension, une vie active pour une vie plus longue

Les chercheurs recommandent aux patients hypertendus d’avoir une vie sexuelle bien active. Pour cause, d’après les résultats de leur étude, les sujets hypertendus qui ont une activité sexuelle fréquente ont tendance à présenter un risque plus faible de mortalité, toutes causes confondues.

L’hypertension artérielle est caractérisée par une augmentation anormale de la pression du sang sur la paroi des artères (qui acheminent le sang du cœur vers les organes). Cette maladie chronique, qui est la plus répandue à l’échelle mondiale, constitue un facteur de risque de complication cardiovasculaire (insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral. En France, on estime que 25 % des hommes et 18 % des femmes souffrent d’hypertension artérielle, soit 14,5 millions de personnes, selon le dictionnaire Vidal.

L’orgasme abaisse la tension artérielle

Problème, beaucoup de malades ignorent qu’ils en sont touchés car cette affection survient sans provoquer de symptômes, ce qui explique pourquoi l’hypertension artérielle est parfois taxée de "tueur silencieux". 20% des personnes hypertendues ne prennent pas de traitement anti-hypertenseur, selon l’Assurance maladie.

Par le passé, des études ont mis en exergue l’influence positive exercée par l'activité sexuelle sur la santé cardiovasculaire. Jusqu’ici, le lien entre la fréquence des rapports sexuels et la survie des personnes hypertendues n'avait pas été clairement établi.

En 2019, des chercheurs américains ont toutefois dressé un parallèle entre le sexe et l'hypertension artérielle, en suggérant que plus l'orgasme est intense, plus il abaisse la pression artérielle. Leurs conclusions étaient parues uégalement dans Journal of Sexual Medicine.

Cette nouvelle étude a été réalisée en s’appuyant des données issues de l’enquête National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), menée aux États-Unis entre 2005 et 2014. Celle-ci portait sur plus de 4 500 participants âgés de 20 ans et plus, diagnostiqués pour une hypertension. Les médecins ont pris en compte les antécédents médicaux des patients, les mesures de la pression artérielle et leurs dossiers médicaux.

Sexe et hypertension : une relation positive qui reste à explorer

Les participants ont également répondu à un questionnaire sur leur activité sexuelle, notamment sur le nombre de fois où ils ont eu des rapports sexuels vaginaux ou anaux au cours de l'année écoulée. Plus de la moitié des participants étaient mariés. L’âge moyen était de 40 ans.

Les résultats ont montré une corrélation patente entre la fréquence des rapports sexuels et l’espérance de vie : ainsi les participants à la sexualité la plus active (12 à 51 fois par an ou plus de 51 fois par an) affichaient un risque de mortalité toutes causes confondues plus faible que ceux à l’activité sexuelle la moins animée (moins de 12 fois par an).

"Une fréquence accrue de l'activité sexuelle peut avoir des effets protecteurs sur la santé globale et la qualité de vie des patients hypertendus, et cette découverte a une importance clinique significative pour les patients jeunes et d'âge moyen souffrant d'hypertension", se félicite Jiahua Liang of the Meizhou Hospital of Traditional Chinese Medicine, correspondant de l’étude, interrogé par le Psypost.

Les chercheurs concèdent néanmoins que leur étude se heurte à certaines limites : elle s’est appuyée sur des données autodéclarées. Et la relation de causalité entre l’activité sexuelle et l’amélioration de l’état de santé des participants n’a pas été démontrée.

Des lacunes qu’espèrent bien combler prochainement les chercheurs en menant de plus amples recherches. Il s’agira d’explorer plus en avant ce lien complexe entre l'activité sexuelle et une meilleure santé cardiovasculaire, en prenant en considération d’autres paramètres comme la satisfaction conjugale, le bien-être émotionnel et l'activité physique.