Se sentir propre sans tomber dans l’excès, comment bien faire sa toilette intime ? La première chose à prendre en compte est l’anatomie des parties intimes : "Lors de la toilette, il faut différencier le vagin, la vulve et le vestibule, la partie de la vulve située entre les petites lèvres qui comprend l’entrée du vagin" nous explique le docteur Odile Bagot, gynécologue à Strasbourg.
Une fois cette distinction faite, il est important de ne pas toucher à l’intérieur du vagin : "La toilette intime doit se cantonner à la vulve et au vestibule. Elle doit être réalisée avec un savon gynécologique testé dermatologiquement ou un savon au pH proche de celui du vagin", préconise le médecin.
Ne pas perturber l’équilibre microbien du vagin
Et pour cause : le vagin est occupé par une colonie de microorganismes, des champignons et des bactéries, appelée flore vaginale ou microbiote vaginal. "Plus de 90% de ces germes sont des bactéries du genre Lactobacille, qui permettent au vagin de s’humidifier en favorisant la production de petites sécrétions transparentes et blanchâtres", détaille le docteur Bagot.
"De plus, les lactobacilles sécrètent de l’acide lactique qui régule le pH du vagin et le stabilise à une valeur acide de 4,2". Introduire de l’eau ou du savon dans le vagin entraînerait une destruction des microorganismes. Et, si l’équilibre du microbiote est perturbé, le pH se trouve modifié et les germes pathogènes (comme les bactéries appartenant au genre Streptocoque ou les champignons Candida albicans) risquent alors de se multiplier et d’entraîner une infection vaginale.
"Une seule toilette de la vulve par jour"
C’est pourquoi le docteur Bagot recommande de s’en tenir à "une seule toilette de la vulve par jour, sans introduire d’eau ou de produit dans le vagin". Si vous souhaitez vous rafraîchir pendant la journée, "vaporisez de l’eau thermale sur la vulve et tamponnez les lèvres vaginales avec un morceau de coton, en veillant à rester à l’extérieur du vagin", propose la gynécologue.
Évitez les lingettes intimes, irritantes et contenant de nombreux perturbateurs endocriniens. Sachez par ailleurs que le vagin est autonettoyant et qu’un sexe féminin en bonne santé n’a pas d’odeur. "N’hésitez donc pas à consulter en cas de mauvaise odeur vaginale, car cela peut être le signe d’une infection", avertit la gynécologue.
Enfin, ne lésinez pas sur la qualité du savon gynécologique que vous choisissez : "Pensez à bien lire la composition du produit avant de l’acheter pour éviter au maximum l’exposition aux perturbateurs endocriniens tels que le parabène : la muqueuse est, en effet très fine au niveau du vestibule, et absorbe tous les produits de toilette", met enfin en garde le docteur Bagot.
Merci au docteur Odile Bagot, gynécologue à Strasbourg et auteur du Dico des nanas sous le pseudo "Mam Gynéco", aux éditions Hachette Pratique.
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