La cystite aiguë est une infection localisée au niveau de la vessie. Celle-ci survient lorsqu’une bactérie du tube digestif pénètre dans l’urètre, puis remonte dans la vessie pour s’y multiplier. Dans 90 % des cas, il s’agit de la bactérie Escherichia coli.
Plus fréquente chez la femme que chez l’homme, l’infection urinaire est souvent bénigne, et guérit rapidement grâce au traitement antibiotique. En revanche, une prise en charge adaptée est nécessaire chez les sujets fragiles, plus à risque de complications. Puisqu’il vaut mieux prévenir que guérir, nous vous dévoilons dans ce diaporama les aliments à privilégier pour éviter les cystites.
Contre les cystites, adoptez une alimentation riche en fruits et légumes
“À partir du moment où l’on mange équilibré, on ingère nécessairement des aliments qui vont tamponner l’acidité dans notre organisme”, explique la diététicienne Alexandra Retion. “Cela permet d’équilibrer le PH urinaire, de le ramener à un taux relativement neutre". En effet, un PH urinaire trop acide favorise la survenue d’infections urinaires.
“On mange tous les jours des aliments acidifiants, comme les œufs, le lait ou les céréales. Mais lorsqu’on y associe des crudités, des fruits, des légumes ou encore de l’huile végétale, cela rétablit l’équilibre”, ajoute la spécialiste. Conserver un PH équilibré permet d'éviter les cystites.
L’alimentation végétarienne réduirait de 16 % le risque de cystite
En outre, une récente étude a montré que l’alimentation végétarienne réduisait les risques d’infections urinaires d’environ 16 %. Des chercheurs ont analysé le dossier médical de 9 742 thaïlandais, dont 3 040 étaient végétariens. Chez les mangeurs de viande, 444 cas de cystites ont été recensés… Contre seulement 217 dans l’autre groupe.
D’après les scientifiques, cela pourrait s’expliquer par le fait que la viande peut contenir des souches de la bactérie E. coli, responsable de la majorité des infections urinaires. Renoncer à la viande entraîne une moindre exposition au germe. En outre, la richesse en fibres de l’alimentation végétarienne facilite le transit et limite le développement des bactéries intestinales, le PH des selles étant plus bas.
Des travaux complémentaires restent néanmoins nécessaires pour confirmer ces résultats sur un échantillon plus élevé, et en prenant en compte des variables telles que les antécédents familiaux ou la fréquence des rapports sexuels.
Infection urinaire : les signes qui ne trompent pas
La cystite se manifeste principalement par une sensation de brûlure en urinant. Elle occasionne aussi une sorte de lourdeur dans le bas du ventre, des envies fréquentes et pressantes d’uriner, sans pouvoir évacuer beaucoup de liquide, ainsi que des urines troubles, dégageant une odeur inhabituelle - parfois avec des traces de sang.
Dans certains cas, l’infection urinaire peut s’accompagner d’une fièvre légère et d’une sensation de malaise. Ces symptômes doivent vous pousser à consulter rapidement, car la fièvre peut être le signe d’une atteinte infectieuse rénale ou pyélonéphrite.
Quel est le traitement de la cystite ?
Chez la femme, en cas de cystite aiguë sans signe de gravité, le médecin généraliste prescrit un antibiotique urinaire adapté. Il peut s’agit de la fosfomycine ou du pivmécillinam.
Chez l’homme, une inflammation de la prostate est souvent associée à l’infection urinaire. Le médecin attend donc le résultat de l’examen cytobactériologique des urines (ECBU) avant de prescrire un antibiotique. Les traitements les plus utilisés sont les fluoroquinolones ou une céphalosporine par injection.
Il est impératif de respecter la durée du traitement prescrite par le médecin, et ce même si les symptômes s’améliorent. Celle-ci peut varier de 2 à 4 semaines.
Comment prévenir les infections urinaires ?
Vous êtes régulièrement sujet aux infections urinaires ? Cela peut être dû à quelques mauvaises habitudes, que vous pouvez corriger. En premier lieu, pensez à boire suffisamment d’eau : au moins un litre et demi par jour. Ensuite, ne vous retenez pas d’uriner, lorsque l’envie se fait sentir.
Une bonne hygiène intime est également importante, mais sans excès de lavage, et en utilisant des produits adaptés - un gel lavant intime, par exemple. Les femmes doivent prendre quelques précautions supplémentaires, comme uriner rapidement après un rapport sexuel, s’essuyer de l’avant vers l’arrière et éviter les sous-vêtements synthétiques ou les pantalons trop serrés.
Enfin, il est important d’adopter une alimentation variée et équilibrée, comme nous le précisions au début de l’article. Certains aliments, en particulier, peuvent contribuer plus que les autres à prévenir les cystites. Nous les détaillons dans ce diaporama.
La cranberry (ou canneberge)
Cette petite airelle nord-américaine contient des proanthocyanidines de type A, une catégorie d’antioxydants qui diminue l’adhésion des bactéries aux parois des voies urinaires. Plus spécifiquement, ces flavonoïdes inhibent les fibres protéiques à la surface des bactéries E. coli, ce qui empêche leur adhésion à l’épithélium uro-génital à hauteur de 80 %.
Pour profiter de ses bienfaits, il est préférable de boire du pur jus de cranberry (non-sucré), qui sera plus concentré que le fruit en lui-même. Vous pouvez néanmoins déguster une poignée de ces petites baies séchées pour le goûter, ou agrémenter vos pâtisseries avec ce fruit.
La myrtille
Tout comme la canneberge, les myrtilles contiennent des proanthocyanidines, qui empêchent les bactéries d’adhérer au tractus urinaire. Elles renferment également des propriétés antibactériennes et acidifient l’urine. Consommez-la de préférences en jus (non-sucré), surtout si la cystite est déjà installée. Mais rien ne vous empêche de déguster ces fruits tels quels également.
Les légumes verts
“Les légumes verts sont des aliments alcalinisants, c’est-à-dire qu’ils vont tamponner l’acidité dans notre organisme, et ainsi équilibrer le PH de l’urine”, explique la diététicienne Alexandra Retion.
À vous les haricots, courgettes et autres asperges ! Optez de préférence pour des légumes frais et de saison ou, à défaut, des légumes surgelés. Les consommer crus, cuits sous pression ou à la vapeur permet de profiter au maximum de leurs vitamines et minéraux.
Une infusion de bruyère et d’hibiscus
Les sommités fleuries de bruyère possèdent des propriétés diurétiques et antioxydantes, tandis que l’hibiscus est antibactérien et anti-inflammatoire. N’hésitez pas à consommer régulièrement des tisanes comprenant ces deux fleurs séchées : comptez une petite poignée de fleurs à faire infuser 10 minutes dans une tasse d’eau très chaude (mais pas bouillante).
“En revanche, évitez le café”, conseille la spécialiste. “Certes, il est lui aussi diurétique, mais il va plutôt vous déshydrater”.
Le persil
Cette herbe aromatique est très riche en vitamine C : comptez 177 mg pour 100 g. Le persil stimule donc le système immunitaire et possède, en prime des propriétés antibactériennes. Vous pouvez le consommer en infusion ou frais, dans un taboulé par exemple.
Les agrumes
Le citron, le pamplemousse ou encore les oranges sont, eux aussi, très riches en vitamines C, ce qui favorise l’élimination des bactéries. N’hésitez pas à les adopter au quotidien, dans le cadre d’une alimentation équilibrée. En revanche, si la cystite est déjà installée, mieux vaut éviter ces fruits, qui risquent d’acidifier l’urine. Vous pouvez en revanche consommer des abricots à volonté, qui contiennent aussi de la vitamine C, tout en étant moins acides.
L’eau minérale
Le manque d’hydratation est un des principaux facteurs de l’infection urinaire. C’est pourquoi il est important de bien s’hydrater au quotidien : comptez au moins 1,5 litre d’eau par jour.
En cas de cystite, choisissez une eau minérale telle que l’Hépar, particulièrement riche en minéraux et qui favorise le transit - la constipation étant un autre facteur de risque d’infection urinaire. Alexandra Retion recommande également l’eau Vichy Celestin, riche en bicarbonates, qui est alcalinisante.
Merci à Alexandra Retion, diététicienne.
Guide - Cystite (infection urinaire) : symptômes, causes, traitements, Medisite, 21 novembre 2020.
The risk of urinary tract infection in vegetarians and non-vegetarians: a prospective study, Nature, 30 janvier 2020.
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