“Depuis mai 2018, le dépistage du cancer du col de l’utérus (CCU) s’appuie sur un programme national de dépistage organisé (PNDO). Il s’adresse à toutes les femmes entre 25 et 65 ans”, peut-on lire sur le site de Santé publique France. Pour les femmes de 30 à 65 ans, un test de dépistage des papillomavirus (HPV) est recommandé (ces virus sont à l’origine du CCU). Autrement dit : les femmes de plus de 65 ans ne sont pas incluses dans les programmes de dépistage.
Des femmes âgées de 65 à 69 ans rarement soumises à un test de dépistage HPV
Pourtant, une étude publiée dans la revue scientifique PLOS Medicine le 6 juillet 2023 affirme que la prévention du CCU serait plus efficace si cette partie de la population était également visée. Les auteurs de cette étude, menée au Danemark, ont observé des femmes de 65 à 69 ans qui n’avaient pas fait de dépistage HPV au cours des 5,5 années précédentes. Celles-ci n’avaient, par ailleurs, effectué aucun test entre leurs 60 et 64 ans.
Les scientifiques ont recruté 44 000 femmes. 11 000 ont été invitées à se faire dépister (“groupe d’intervention”) et 33 000 ont formé un “groupe de contrôle”. Ces dernières n’ont pas été invitées à se faire dépister, mais elles pouvaient participer à un programme de dépistage opportuniste. Les femmes du groupe d'intervention avaient le choix entre un examen réalisé par un médecin ou un auto-prélèvement. Pendant au moins 13 mois, les chercheurs ont observé si ces femmes développaient une néoplasie intra-épithéliale cervicale (CIN), une lésion précancéreuse fréquemment causée par des HPV.
Note : il existe trois grands stades de CIN, le dernier étant le plus anormal. Ici, les scientifiques se sont intéressés aux stades 2 et 2+.
Résultats : 62,2% des femmes invitées à se faire dépister sont allées prendre un rendez-vous sous 12 mois (ce qui représente environ 7000 femmes), tandis que seules 2,2% des femmes issues du groupe contrôle sont allées se faire tester. En outre, le taux de détection de CIN au stade 2 et 2+ était bien plus élevé dans le groupe d’intervention. D’après les auteurs de l’étude, les femmes qui n’ont pas été assez dépistées entre leurs 50 et 64 ans ont donc plus de risques d’avoir contracté un HPV et de présenter des CIN au stade 2 ou 2+ que les femmes ayant été suffisamment testées. Ces femmes seraient également plus enclines à réaliser un auto-prélèvement, ce qui pourrait signifier que cette méthode est plus appropriée pour les patientes "séniores". "Près de 80% des personnes (hommes et femmes confondus) seront infectées par un papillomavirus au cours de leur vie. La plupart du temps, l’infection est transitoire car l’organisme élimine spontanément le virus. Mais dans près de 10% des cas, le papillomavirus persiste. S’il s’agit d’un HPV dit "à haut risque", il peut évoluer en cancer", indique Santé publique France. “À l’échelle mondiale, le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes, avec environ 604 000 nouveaux cas en 2020”, note l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui recense 342 000 décès dus au CCU en 2020. Diagnostiqué de manière précoce et traité rapidement, ce cancer peut néanmoins être guéri.Dépistage HPV : l’auto-prélèvement serait plus adapté aux femmes "séniores"
Papillomavirus : 80% des individus seront infectés dans leur vie
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