Apnée du sommeil : les ronfleurs ont plus de risques d’avoir un cancerAdobe Stock

“Le syndrome d’apnées du sommeil (également appelé syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil, ou SAHOS) se manifeste par des interruptions répétées et incontrôlées de la respiration pendant le sommeil”, explique l’Inserm. Ce phénomène entraîne des micro-réveils incessants dont le patient n’a pas conscience.

En revanche, si la personne concernée ne s’en rend pas compte, les conséquences de ces troubles du sommeil peuvent parfois être désastreuses.Cela peut notamment provoquer :

  • des somnolences diurnes;
  • des difficultés de concentration ou de mémoire;
  • des ronflements;
  • de la fatigue chronique;
  • et des troubles cardiovasculaires.

Au final, cela conduit àune augmentation des décès prématurés. Selon trois recherches récentes, l’apnée du sommeil pourrait également augmenter le risque de cancer.

Ces travaux, pas encore publiés, ont été présentés lors de la conférence "Conséquences et gestion de l'apnée obstructive du sommeil" au congrès international de la Société respiratoire européenne (ERS) à Barcelone (Espagne).

L'apnée du sommeil favorise le risque de cancer

La première étude a été dirigée par le Dr Andreas Palm, professeur à l'Université d'Uppsala (Suède). Son équipe a effectué deux tests sur 4 200 patients atteints d’une forme obstructive d’apnée dont la moitié avait reçu un diagnostic de cancer au cours des cinq dernières années.

Pour le premier essai, les scientifiques ont mesuré le nombre de troubles respiratoires pendant le sommeil et ont noté l'indice d'apnée hypopnée (IAH). Il s'agit d'un indicateur permettant d'évaluer les apnées du sommeil. Les résultats ont dévoilé un score AHI moyen de 32,contre 30 dans le groupe non cancéreux. Ainsi, les personnes atteintes de cancer avaient plus d'apnées du sommeil.

Le second test a servi à observer les niveaux d'oxygène dans le sang. Selon les experts, ces derniers ont chuté de 3% pendant au moins 10 secondes par heure. On appelle cela l’indice de désaturation en oxygène (ODI). Il s'agit du nombre de fois par heure de sommeil où le niveau d’oxygène du sang baisse d’un certain degré par rapport à la valeur de référence.

L'ODI observé était plus élevé chez les patients atteints de cancer du poumon(38 contre 27),de cancer de la prostate(28 contre 24) et de cancer de la peau(32 contre 25). Ainsi, les résultats ont montré que les patients atteints de cancer avaient généralement plus d'interruptions pendant leur sommeil.

Le professeur Palm explique: “Les résultats de cette étude soulignent la nécessité de considérer l'apnée du sommeil non traitée comme un facteur de risques de cancers et pour les médecins, d'être conscients de la possibilité d'un cancer lorsqu'ils traitent des patients atteints de SAHOS.Nos résultats montrent que la privation d'oxygène due à l'apnée obstructive du sommeil est indépendamment associée au cancer.”

L’auteur de l’étude insiste tout de même sur les limites et explique que certains facteurs comme l’activité physique n'ont pas été pris en compte. Il prévient que l’apnée ne provoque pas pour autant le cancer: “l'extension du dépistage du cancer àtous les patients atteints de SAHOS n'est ni justifiée ni recommandée par les résultats de notre étude.”

L’expert a conclu : "Des recherches supplémentaires sont nécessaires et nous espérons que notre recherche encouragera d'autres chercheurs à travailler sur ce sujet important."

Déclin cognitif et caillots sanguins : la SAHOS augmente les risques

Une autre étude présentée lors de la conférence a suggéré que l'apnée provoque également une baisse de la puissance cérébrale chez les personnes âgées souffrant d'apnée du sommeil.

En effet, cette recherche dirigée par l'hôpital universitaire de Lausanne (Suisse) a déclaré que les personnes âgées de 74 ans ou plus et les hommes présentaient une baisse plus prononcée lors de certains tests cognitifs.

La dernière étude dirigée par l’hôpital d'Angers a suggéré que la SAHOS peut augmenter le risque de développer des caillots sanguins mortels dans les veines.

“Ces trois études montrent des associations inquiétantes entre l'apnée obstructive du sommeil et des maladies importantes qui affectent la survie et la qualité de vie”, a conclu Winfried Randerath, un spécialiste du sommeil à l'université de Cologne, qui n'a pas participé aux études.

Sources

https://www.dailymail.co.uk/health/article-11181371/Do-snore-risk-CANCER-study-warns.html

https://www.inserm.fr/dossier/apnee-sommeil/

https://www.carenity.com/infos-maladie/apnee-du-sommeil/chiffres-cles-et-prevalence-768

mots-clés : ronflements
Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.