On le savait déjà, les femmes sont environ deux fois plus susceptibles que les hommes d’être diagnostiquées malades d’Alzheimer. Un chiffre qui s’explique par la longévité des femmes qui est plus importante que celle des hommes. Cela ne veut donc pas dire que les femmes ont plus de risques de développer cette maladie neurodégénérative parce qu’elles sont des femmes, mais simplement qu’elles vivent plus longtemps et sont donc surreprésentées chez les malades d’Alzheimer.
Des inégalités entre les sexes
En France, la maladie d’Alzheimer concerne 900 000 personnes, dont 65 000 de moins de 65 ans, selon l’association France Alzheimer. 20% des personnes touchées par la maladie ont plus de 80 ans. Cette maladie évolue lentement et aboutit à un état de dépendance totale en général une dizaine d’années après le diagnostic.
D’après une étude menée par les chercheurs de la Washington University School of Medicine à Saint-Louis aux États-Unis et publiée dans le magazine américain Brain, l’effet du stress sur le cerveau ne serait pas le même selon de sexe. C’est du moins ce qu’a montré l’étude chez les souris. Dans les situations jugées stressantes, les niveaux de protéine bêta-amyloïde (une protéine clef dans le développement d’Alzheimer) augmentent fortement chez les souris femelles, mais pas chez les souris mâles. Les chercheurs ont aussi pu constater que certaines cellules cérébrales des souris femelles étaient touchées, mais pas des souris mâles là aussi.
"La façon dont les femmes réagissent au stress par rapport à la façon dont les hommes réagissent au stress est un domaine de recherche important qui a des implications non seulement pour la maladie d'Alzheimer, mais aussi dans d'autres pathologies", a déclaré Carla M. Yuede, co-auteure de l’étude et professeure de psychiatrie. "Le stress est un domaine dans lequel vous pouvez clairement voir une différence entre les hommes et les femmes. Cette étude montre que la réduction du stress peut être plus bénéfique pour les femmes que les hommes, en termes de réduction du risque de maladie d'Alzheimer."
"Il existe une différence biologique fondamentale entre les mâles et les femelles dans la façon dont ils réagissent au stress au niveau cellulaire, chez les souris et les humains", a ajouté John Cirrito, professeur de neurologie et co-auteur de l’étude. "Nous ne pensons pas que le stress soit le seul facteur à l'origine de la différence entre les sexes dans la maladie d'Alzheimer. Il existe de nombreuses autres différences entre les hommes et les femmes - au niveau des hormones, du mode de vie, d'autres maladies qui contribuent sans aucun doute d'une manière ou d'une autre au développement d’Alzheimer. Mais le stress est un facteur important."
Le stress, la dépression et l’isolement social sont des facteurs socio-économiques responsables à 8% du risque de développer la maladie d’Alzheimer. Ces facteurs non génétiques peuvent être facilement réduits. Ces résultats étoffent nos connaissances sur le lien entre nos différences de genre et le développement de certaines maladies. On sait par exemple que les symptômes de maladies cardiovasculaires ne sont pas les mêmes chez les hommes que chez les femmes. Mieux comprendre les origines d’une pathologie suivant le sexe, c’est aussi mieux orienter la prévention, à destination des hommes, mais aussi des femmes qui sont bien souvent exclues de la prévention alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population.
https://medicalxpress.com/news/2023-05-stress-alzheimer-female-mice-males.html
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