[La parole aux associations] "5 traits de caractere peuvent reveler une personnalite addictive"

Selon Santé Publique France, notre pays fait partie des plus grands consommateurs d’alcool. Et pour cause, l’alcool est associé au plaisir et à la convivialité entre famille et amis. Il peut, aujourd’hui encore, être très difficile de s’intégrer sans prendre part à la fête, qui passe souvent par consommer des boissons alcoolisées.

Dans sa dernière campagne, diffusée du 9 au 31 janvier 2023, Santé publique France rappelle que "La bonne santé n’a rien à voir avec l’alcool". "Elle a pour objectifs de débanaliser la consommation en interpellant sur le caractère absurde de se souhaiter une bonne santé en trinquant avec des verres d’alcool". Il est en effet clairement avéré que l’alcool est propice aux maladies cardiaques, neurologiques, cognitifs, à certains cancers et surtout à la dépendance.

Parmi les plus grandes sources d’addictions en France, l’alcool occupe aujourd’hui une place importante.

Intervenante à l’édition 2022-2023 du Festival de la Communication Santé – pour lequel Medisite est partenaire – Laurence Cottet a créé Janvier Sobre qui a pour vocation à accompagner les personnes en sevrage et à sensibiliser la population sur les dangers de l’alcool. Touchée par l’alcoolisme à l’âge de 35 ans, Laurence est aujourd’hui guérie et aspire à soutenir et accompagner d’autres personnes.

Janvier Sobre : "Certaines personnes ne sont pas encore alcooliques, mais se trouvent déjà dans la zone grise"

Le principe de Janvier Sobre est simple : ne pas boire d'alcool à partir de l'heure de lever le 1er janvier, jusqu'à la fin du mois. Lancé en 2019 en France par Laurence Cottet, cette initiative est la version française du Dry January, mis en place au Royaume-Uni en 2013 par l’organisation Alcohol Change UK.

"Dans un récent groupe de parole que j’ai animé, 7 personnes sur 17 étaient déjà concernées par la maladie, partage Laurence Cottet qui rappelle que l’alcoolisme est une pathologie. Elles m’ont dit que Janvier Sobre leur permet de pouvoir parler de leur problème et de se sentir soutenues. Car, malheureusement, on a souvent honte d’en parler. C’est aussi un super outil pour des personnes qui sont alcooliques et qui profitent de l’occasion pour commencer un sevrage".

Pour la consultante en addictologie, il n’y a pas besoin d’être alcoolique pour prendre part à Janvier Sobre. "Certaines personnes ne sont pas encore malades mais se trouvent dans ce que j’appelle la zone grise. Ils consomment des boissons alcoolisées en excès. L’alcool fait déjà partie de leurs habitudes, voire de leur quotidien. Ces personnes-là peuvent basculer dans l’alcoolisme à tout moment. Janvier Sobre peut alors être une aide et surtout une occasion de faire une pause avec l’alcool pendant un mois".

Janvier Sobre : quels bienfaits pour mon corps ?

Si la personne est dépendante à l’alcool, elle ne va pas sentir tout de suite les bienfaits de l’arrêt. Elle va d’abord souffrir d’un syndrome de sevrage et se retrouver dans une situation très difficile. D’où l’importance d’être suivi par un médecin.

Si vous êtes, pour le moment, "seulement" un gros consommateur, vous constaterez des bienfaits sur votre foie. L’alcool est l’une des causes prépondérantes des maladies du foie comme la cirrhose. Un des points positifs de l’arrêt de l’alcool est aussi une perte significative de poids. La consommation d’alcool reste très calorique (en sucres et lipides) et les alcoolodépendants perdent donc naturellement des kilos et fur et à mesure des semaines suivant leur sevrage. Vous devriez également observer une tension plus basse et un meilleur sommeil.

Alcool : y a-t-il des personnalités addictives ?

"Les médecins vous diront qu’il y a des gènes de transmission. Je n’en sais pas plus. À mon niveau, j’ai déjà entendu deux discours, explique Laurence Cottet. ‘Si je suis alcoolique, c’est parce que j’ai vu mes parents l’être et je les ai imités’, me disent certains, quand d’autres m’assurent ne pas pouvoir toucher à l’alcool après avoir vu leur père ou leur mère se détruire à cause de l’addiction. Ce qui est sûr que nous ne sommes pas tous égaux".

Selon la consultante en addictologie, on ne devient pas alcoolique du jour au lendemain. Il faut plusieurs mois, voire plusieurs années. "Cela fait souvent suite à un drame, même si j’observe en effet certains traits de caractères et profils que l’on retrouve fréquemment dans les cas d’alcoolisme. Ce qui ne veut pas dire que les autres sont à l’abri. Tout le monde peut sombrer, car l’alcool est partout. Mais les personnes que j’accompagne ont souvent cinq traits de caractère que j’ai identifié".

Les personnes qui n’ont jamais eu de limites

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[La parole aux associations] "5 traits de caractère peuvent révéler une personnalité addictive"

"Il va s’agir de patients qui n’ont pas été éduqués. Ce qui était mon cas. On ne m’a jamais fixé de limites. Donc j’ai tendance à toucher à tout et à me retrouver vite dans les excès. C’est ce que je retrouve très souvent chez les malades", décrit Laurence Cottet.

Les personnes qui aiment prendre des risques

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Les personnes qui aiment prendre des risques

Les patients qui n’ont pas été éduqués et qui n’ont pas de limites, sont aussi des personnes qui aiment prendre des risques. Ce sont aussi ce genre de profil que l’on va retrouver.

Les personnes timides

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Les personnes timides

"Je retrouve aussi des personnes particulièrement timides qui ont besoin d’un verre d’alcool pour oser prendre la parole. À la longue, elles peuvent tomber dans l’addiction".

Les personnes mal dans leur peau

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Les personnes mal dans leur peau

"Comme les personnes timides, les personnes mal dans leur peau, dans leur corps, vont avoir recours à l’alcool pour mieux s’intégrer et pour retrouver confiance en elles".

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Les personnes qui ont souffert pendant l’enfance et l’adolescence

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Les personnes qui ont souffert pendant l’enfance et l’adolescence

"Il va s’agir de personnes qui ont souffert très tôt dans l’enfance ou dans l’adolescence, qui ont subi des souffrance psychiques ou physiques".

Sources

Merci à Laurence Cottet, Présidente de l'association Janvier Sobre et consultante en addictologie

À lire pour aller plus loin : Non, j’ai arrêté !, Laurence Cotted (Interéditions)

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