Pas un seul jour ne s’écoule sans que vous l’entendiez à la TV, à la radio ou dans le métro ! Il y a longtemps qu’une épidémie n’avait pas fait couler autant d’encre. En contaminant plus de 90 000 personnes et en causant 3214 morts dans le monde en moins de trois mois, le coronavirus fait régner la terreur.
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68 millions d'euros de dépassements d'honoraires à l'hôpitalGestes de prévention, symptômes, personnes à risque…rien n’est passé à la trappe, ou presque ! Mais savez-vous ce qu’on réserve aux malades ? Quel est le protocole à l’hôpital ? Comment se déroule la prise en charge pour les personnes infectées ? Réponses du Pr Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg, où plusieurs patients atteints du coronavirus sont déjà hospitalisés.
L’occasion de rappeler les symptômes qui doivent vous alerter et la démarche à suivre si vous (ou un membre de votre famille) vous avérez potentiellement contaminé.
Coronavirus : des premiers symptômes à l'hospitalisation
Coronavirus : les premiers signes qui doivent alerter
La toux constitue l'un des premiers symptômes de la maladie Covid-19 et elle manque rarement au tableau clinique, d’après le Pr Gayet. Maux de gorge, douleurs musculaires, diarrhée, essoufflements et céphalées (mal de tête) ont aussi été observés chez de nombreux patients infectés par le coronavirus SARS-CoV 2.
Certains symptômes du CoV-19 peuvent être particulièrement dangereux pour les personnes fragiles. "Le signe à surveiller en priorité est la cyanose (coloration) des lèvres et des ongles", explique le Pr Stéphane Gayet.
Il faut aussi se montrer attentif et prudent si le patient a un pouls très rapide (plus de 85 par minute), une chute de la pression artérielle (en dessous de 9), des marbrures (livedo) sur l’abdomen et les membres inférieurs, une dyspnée intense ou encore un état confusionnel.
Quant à la fièvre, elle n’est pas très élevée en cas de coronavirus. Elle avoisine les 38 à 39°C. Elle est ainsi moins forte qu'au cours de la grippe où elle dépasse souvent 39°5 C.
Coronavirus : ce qu'il faut faire si vous présentez les symptômes
Le numéro vert, 0 800 130 000, répond à vos questions sur le Coronavirus COVID-19 en permanence, 24h/24 et 7j/7. Mais si vous, ou un membre de votre famille, présentez les symptômes énoncés ci-dessus, la première chose à faire est de contacter le 15. Évitez d'encombrer les urgences ou de contaminer la salle d'attente de votre médecin traitant : les salles d'attente sont des lieux à risque élevé de contamination.
À quel moment envisage-t-on l’hospitalisation ?
Les médecins du service régulateur sont en mesure d'effectuer un questionnaire précis, afin d'évaluer votre situation. Si les professionnels le jugent nécessaire, une hospitalisation pourra être envisagée, afin d’établir clairement le diagnostic et de vous traiter.
Un passage par un établissement de santé dédié n’est pas négociable si vous êtes identifié comme un cas possible par le Samu. Une équipe est alors envoyée à votre domicile pour vous transporter au service d’infectiologie d’un établissement de référence.
Coronavirus : en quoi consiste le diagnostic ?
Pour diagnostiquer le coronavirus, un prélèvement virologique sera effectué, nous explique le Pr Gayet. "Il se fait par mise en évidence du génome viral (ARN) sur un prélèvement de muqueuse".
"La recherche du génome viral s'effectue par méthode PCR, poursuit l'expert. C'est une méthode d'amplification : on détecte des traces du virus dont on fait un grand nombre de copies pour avoir suffisamment de matériel à tester biochimiquement".
"Le prélèvement est profond, car on va jusqu'à l'arrière gorge et on frotte en insistant".
À l’issu du test (dont le délai d’obtention des résultats varie entre trois et cinq heures), vous serez gardé -ou non- en isolement à l’hôpital (si le coronavirus est confirmé).
Coronavirus : quel est le protocole pour les patients à l’hôpital ?
Le Pr Gayet évoque une chambre seule équipée d’un sas en bon état de fonctionnement pour les malades. "La porte et la fenêtre doivent rester fermées en permanence", prévient l’expert. La chambre disposera également de caméras de surveillance et d’un distributeur de solution hydroalcoolique.
"D’autres équipements et matériels seront nécessaires dans la chambre du malade", poursuit le Pr Gayet. Il mentionne :
- Sac jaune normalisé à DASRI (déchets d’activité de soins à risques infectieux) ;
- Thermomètre ;
- Saturomètre (appareil mesurant le taux d’oxygène dans le sang) ;
- Tensiomètre ;
- Distributeur de masques chirurgicaux.
"Un document sera également à la disposition du malade, l’informant de son isolement pour raisons sanitaires et de ses modalités pratiques", détaille l’infectiologue.
"Devant la porte de la chambre, mais aussi à l’extérieur ou éventuellement dans le sas, figurera une unité mobile d’isolement incluant des gants à usage unique, appareil de protection respiratoire de type FFP2, lunettes de protection, surblouses imperméables à manches longues, distributeur de solution hydroalcoolique et sac jaune normalisé à DASRI".
Combien de temps dure l'isolement ?
Le malade sera traité dans sa chambre par un personnel dédié. Il n’en sortira qu’en cas de nécessité vitale, pour un transfert en réanimation par exemple. "Les examens sont limités au minimum indispensable (hémogramme, ionogramme), en prévenant le laboratoire destinataire", complète le Pr Gayet.
"La prise en charge dure tant que la maladie est active. Elle dure une dizaine de jours ou plus si nécessaire. Il faut s'assurer que le malade n'est plus contagieux".
Peut-on avoir des contacts avec nos proches ?
La réponse de l'infectiologue :
"La famille ne peut pas entrer dans la chambre, mais vous pouvez communiquer à travers une vitre avec un téléphone".
Merci au Pr Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg (67)
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