- 1 - Vertiges : il peut s'agir d'un AVC ou d'une tumeur
- 2 - Attention à la maladie de Ménière
- 3 - Herpes et zona parfois liés
- 4 - Vertige paroxystique : une question de cristaux
- 5 - Chute de tension ou hypoglycémie sont parfois en cause
- 6 - Après un traumatisme violent
- 7 - Vertiges : ce peut être un nystagmus
- 8 - L'arthrose serait hors de cause
- 9 - Pourquoi ça tourne ?
- 10 - Vertige périphérique et central : quelle différence ?
- 11 - Vertiges : quels examens réaliser ?
Vertiges : il peut s'agir d'un AVC ou d'une tumeur
"Il existe deux causes de vertiges centraux, c'est-à-dire dont l'origine se situe dans le cerveau lui-même :l'accident vasculaire cérébral et la tumeur. Toutefois, dans ces cas, la plupart du temps, on assiste plus à des pertes d'équilibre qu'à de vrais vertiges", souligne le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
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Yeux : un problème de vue peut-il donner des vertiges ?Ceci ne concerne pas la fracture du rocher, une fracture de la base du crâne qui touche l'os temporal, qu'on appelle le rocher.
Attention : un vertige d’apparition brutale avec maux de tête violents doit faire craindre une hémorragie cérébrale.
Attention à la maladie de Ménière
"La maladie de Ménière est caractérisée par une augmentation de pression du liquide dans l'oreille interne", explique le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
"On ne sait pas exactement pourquoi cette augmentation survient, mais elle provoque une perturbation du message transmis au cerveau puisque les parois des canaux se trouvent distendues par la pression. Cette hyper pression provoque également une baisse de l'audition, une sensation d'oreille bouchée comme en avion. La maladie se manifeste par crises qui peuvent durer quelques heures et revenir pendant des jours ou des mois," précise le médecin.
Solution : "Le traitement consiste à prescrire un anti-vertigineux, des diurétiques qui accélèrent la baisse de pression des liquides et un régime pauvre en sel," rapporte le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
Herpes et zona parfois liés
"Les informations apportées par les modifications de pression dans les canaux de l'oreille interne sont transmises au cerveau par le nerf vestibulaire", souligne le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
"Il peut arriver qu'à la suite d'une agression, le plus souvent virale, celui-ci soit détruit ou endommagé d'un seul côté, ce qui perturbe le cerveau, qui ne reçoit plus que les informations de mouvement du coté sain. On parle alors de névrite vestibulaire. La personne, pendant quelques jours au moins, est extrêmement handicapée : les vertiges sont très importants qu'elle soit couchée ou debout, empêchant tout déplacement et provoquant des nausées qui l'empêchent de se nourrir, ce qui peut mener à une hospitalisation", explique le médecin.
Solution : " A part les anti vertigineux, ou des anti-viraux spécifiques s'il s'agit d'un zona ou d'un herpès, il n'existe pas de traitement. Le nerf peut parfois se régénérer; lorsque ça n'est pas le cas, le cerveau finit de toute façon par compenser," précise le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
Vertige paroxystique : une question de cristaux
Le vertige paroxystique positionnel est un vertige bref (moins d’une minute), mais intense. Il se manifeste lors des changements de position (lorsque l'on lève la tête par exemple) et lorsque l'on se couche d'un côté.
"Dans le vertige paroxystique, sans que l'on sache pourquoi, des petits cristaux se détachent dans l'un des canaux semi-circulaires situés dans l'oreille interne, et, à chaque mouvement, se déplacent comme les flocons dans une boule à neige, provoquant une stimulation excessive des cellules qui transmettent au cerveau le mouvement des liquides", explique le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
Solution : le traitement consiste à allonger le patient et à le faire basculer brutalement d'un côté à l'autre afin de "repositionner" ces cristaux.
Chute de tension ou hypoglycémie sont parfois en cause
Certains vertiges se manifestent très couramment dans le cas de chutes de tension ou d'hypoglycémie.
"Le vertige se définit par la sensation d'être en mouvement alors que l'on est immobile", explique le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
"Ils peuvent entraîner des troubles de l'équilibre, mais on peut très bien souffrir d’importants troubles de l’équilibre sans vertige. De même certains patients qualifient de vertige des sensations de malaise, d'éblouissement, de vide, de sentiment d'être à la limite de la perte de connaissance."
Attention : "Toutes ces manifestations sont ce que l'on appelle dans le jargon médical des faux vertiges. Ils n'ont pas de liens directs avec l'oreille", précise le Dr Jean-Marc Juvanon.
Après un traumatisme violent
Le rocher est la partie de la boîte crânienne dans laquelle s'insère l'oreille interne. "Sous l'effet d'un choc violent, le rocher peut se fracturer et entraîner une rupture brutale de l'oreille interne", constate le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
"On peut observer dans certains cas un saignement par l'oreille dû à une rupture du tympan, mais c'est surtout la survenue brutale de vertige et d'une grosse surdité qui alerte," poursuit le médecin.
Solution : "Le traitement des vertiges repose sur des antivertigineux, mais là encore, le cerveau compensera le déséquilibre entre les informations données par les deux oreilles," conclut le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
Vertiges : ce peut être un nystagmus
"Lorsqu’une personne souffre de vertige, l'examen des yeux est très important", explique le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
"En effet, lorsque le vertige trouve son origine dans l'oreille, il est associé à des mouvements involontaires des yeux appelés nystagmus que l'on peut également retrouver dans les AVC. L'œil se déplace brutalement d'un côté et de l'autre. Parfois, ces mouvements ne se détectent pas facilement, car ils peuvent cesser lorsque le patient fixe son regard. Les ORL disposent d'un appareil qui permet de plonger les patients dans le noir afin leur regard ne puisse rien accrocher de précis et d'observer les mouvements oculaires grâce à une caméra infrarouge".
L'arthrose serait hors de cause
"On a longtemps associé certains vertiges à l'arthrose cervicale", note le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
"De fait, il existe dans la nuque, des petits muscles dont l’étirement est perçu et transmis au cerveau. Ainsi lorsque l'on tourne la tête, le cerveau le sait. On pensait donc qu'une perturbation au niveau musculaire pouvait provoquer des vertiges, puisque les patients souffrant d’arthrose ont des douleurs en tournant la tête. Toutefois, le lien n'a jamais été clairement établi de façon scientifique entre l'arthrose et les vertiges", décrit le médecin.
Bien que mal compris, ce lien fait malgré tout l’objet d’une attention particulière car chez certains patients, l’arthrose cervicale s’accompagne effectivement de vertiges non rotatoires. L’ostéopathie et la chiropraxie apparaissent comme des traitements efficaces pour réduire les douleurs cervicales et la compression des artères vertébrales. Ainsi, les vertiges sont moins présents.
Pourquoi ça tourne ?
Pour que nous soyons en équilibre, le cerveau doit connaître en permanence notre position dans l'espace. Pour cela, il dispose d'informations apportées notamment par la vue et par l'oreille interne.
"Dans l'oreille interne se situent trois petits canaux semi-circulaires, perpendiculaires les uns par rapport aux autres, donc situés dans les trois plans de l'espace, et remplis d'un liquide. La paroi de ces canaux est tapissée de cellules qui captent la pression du liquide et, via le nerf vestibulaire, transmettent l'information au cerveau qui, en fonction, déduit notre position et les mouvements de la tête", explique le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
Attention : lors de vertiges, la captation, la transmission ou le traitement de l'information est altérée.
Vertige périphérique et central : quelle différence ?
Les médecins classent les vertiges en fonction de la localisation de leur origine (cerveau ou oreille).
"Si le vertige vient d'un problème de l'oreille moyenne ou interne, on parle de vertige périphérique; s'il vient d'un problème de commande au niveau du cerveau, on parle de vertige central", explique le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
Attention : ces termes ne donnent pas en eux-mêmes d'indication de gravité. Ainsi, par exemple, certains migraineux peuvent se plaindre de vertiges qui seront alors considérés comme centraux, alors qu'ils sont parfaitement bénins.
Vertiges : quels examens réaliser ?
Outre l'observation d'un éventuel nystagmus, le médecin ORL, procède à d'autres examens en cas de vertiges.
"Lorsque la personne arrive au cabinet et que la crise est passée, nous essayons de reproduire le vertige en changeant la température dans les oreilles. Par irrigation d’eau chaude / eau froide, car la différence de température peut entraîner des vertiges. Nous pouvons aussi placer le patient sur un fauteuil rotatif. Les techniques d'imagerie médicales, scanner et IRM, sont également précieuses", constate le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
Attention : "Le vertige positionnel paroxystique typique est, lui, si courant qu'il ne nécessite pas d'autre examen que l'examen clinique", précise le Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL.
Remerciements au Dr Jean-Marc Juvanon, médecin ORL, chirurgien de la face et du cou, membre de la SFORL.
Vidéo : Vertige et nausée : quand s'inquiéter ?
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