Pour mieux gérer, il faut savoir s'adapter au changement
"Il n’est pas simple d’établir une hiérarchie des événements stressants que nous vivons et de prédire de l’impact qu’ils auront sur notre bien-être et notre santé. Un évènement positif comme un déménagement ou un nouveau travail peut nous déstabiliser alors qu’un divorce peut mobiliser des ressources pour rebondir. En fait, c’est notre capacité d’adaptation au changement qui compte" estime le Dr Dominique Servant.
À certaines périodes de la vie les modifications hormonales (puberté, grossesse, ménopause) augmentent la sensibilité au stress. "Il s’agit d’un phénomène plurifactoriel : le bouleversement physiologique s’ajoute dans ces moments de vie à des questions existentielles qui peuvent générer de l’anxiété et de l’angoisse", note le psychiatre.
Le stress : une affaire de perte de contrôle et de débordement
"Le fait de ne pas avoir le contrôle d’une situation donnée peut être, pour certains, générateur d’anxiété : on a du mal à anticiper, et donc on redoute ce qu’il risque d’arriver", constate le Dr Dominique Servant.
De même, l’impression d’être submergé par des tâches à accomplir, toutes aussi urgentes les unes que les autres. "Il est important de pouvoir se projeter et s’organiser par rapport à ses propres critères. Toutefois, il convient d’ajouter que l’hypercontrôle peut également générer du stress et qu’alors apprendre à lâcher prise, devient un enjeu de la santé psychique."
Le mécanisme du stress : une réaction en chaîne
Le stress est une réaction de l’organisme. "Face à une situation jugée stressante une série d’événements hormonaux se déclenche à partir du carrefour cortico amygdalien, c’est-à-dire à la jonction entre notre cerveau émotionnel et notre cerveau "pensant", explique le Dr Dominique Servant.
Cette chaîne de sécrétions chimiques va provoquer un certain nombre de manifestations physiologiques au niveau du système sympathique : augmentation du rythme cardiaque et respiratoire, vasoconstriction, etc. Puis un rétro contrôle s’effectue pour le retour au calme via le système parasympathique qui lui va « calmer » en quelque sorte le métabolisme.
Le danger vient surtout du stress chronique
Ce système physiologique nous permet en principe de nous adapter aux situations stressantes et d’y faire face. "Mais si elles se répètent trop fréquemment ou si elles sont trop importantes, ces mécanismes peuvent se trouver déborder et le rétro contrôle hormonal ne fonctionne plus correctement. Le stress devient chronique et c’est là qu’il a des effets délétères sur l’organisme.", souligne le psychiatre.
Nous ne réagissons pas tous de la même façon au stress
"Contrairement à ce que l’on entend parfois, il n’y a pas à proprement parler de "bon" stress et de "mauvais" stress objectif", constate le Dr Dominique Servant. "C’est une question de perception individuelle. Face à une situation donnée, chacun réagit en fonction de son histoire, de ses propres ressources." Ainsi certains peuvent se sentir "boostés" par exemple, par le fait de devoir travailler dans l’urgence, alors que d’autres dans la même situation se sentir angoissés. Une bonne nouvelle car cela signifie aussi que l’on peut changer de regard sur ce qui nous stresse.
Le Dr Dominique Servant est auteur de trois ouvrages parus aux éditions Odile Jacob : Soigner le stress et l’anxiété par soi-même, Relaxation et Méditation. Trouver son équilibre émotionnel et Ne plus craquer au travail.
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