Sommeil : les somnifères augmenteraient le risque de démenceAdobe Stock

En France, une personne sur cinq serait directement concernée par l’insomnie chronique, et une personne sur trois par des troubles du sommeil. Fonction déterminante pour le bon fonctionnement de l’organisme, le sommeil s’entoure tout de même d’une part d’ombre considérable, que les spécialistes tentent de déchiffrer au fil des travaux de recherche.

"Il est parfaitement établi que le sommeil est crucial pour de nombreuses fonctions biologiques. L’enjeu est de taille : la fréquence des troubles du sommeil, qui touchent une part importante de la population, a augmenté ces dernières décennies. Elle interroge l’évolution à venir de notre état de santé", ont exprimé les experts de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale.

Somnifères : la France en grande consommatrice européenne

10 millions. C’est le nombre de Français qui ont recours aux somnifères pour s’offrir une bonne nuit de sommeil. Dans la sphère européenne, l’Hexagone s’inscrit comme l’un des plus gros consommateurs de benzodiazépines, arrivant en seconde position juste derrière l’Espagne. Les benzodiazépines représentent une catégorie de médicaments qui procurent un effet relaxant ou somnolent, grâce au ralentissement de l’activité cérébrale qu’ils entraînent.

Ainsi, si la France se place en haut de la liste des amateurs de somnifères, de nombreux effets indésirables et conséquences peuvent résulter de cette prise médicamenteuse. Troubles de la vigilance et de la mémoire, chutes, confusion, problèmes cardiaques, troubles du comportement et accidents corporels… Les spécialistes ne manquent pas, depuis plusieurs années, d’alerter sur les dangers qui entourent ces produits fortement consommés à travers le monde.

Démence : un trouble observé chez 20 % des participants

Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco aux Etats-Unis, s’est également penchée sur le sujet et a passé en revue les différentes conséquences des somnifères sur l’organisme. Publiés dans la revue spécialisée du Journal of Alzheimer’s Disease, ces travaux ont réuni plus de 3 000 personnes âgées, ne présentant aucun état de démence au commencement de la recherche. L’âge moyen des participants, placés dans des groupes selon leur fréquence de consommation d’hypnotiques, s’est fixé aux alentours de 74 ans.

Après observations et analyses, les spécialistes ont constaté que 20 % des participants avaient développé une démence. Par ailleurs, il a été défini que les risques de développer le trouble étaient accrus de 79 % chez les personnes prenant "souvent" ou "presque toujours" des somnifères, en comparaison avec ceux qui ont indiqué n’en prendre que "rarement", voire même "jamais".

"La première étape consiste à déterminer à quel type de problèmes de sommeil les patients sont confrontés. Un test de sommeil peut être nécessaire si l’apnée du sommeil est une possibilité. Si l’insomnie est diagnostiquée, la thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie (TCC-i) est le traitement de première intention. Si des médicaments doivent être utilisés, la mélatonine pourrait être une option plus sûre, mais nous avons besoin de plus de preuves pour comprendre son impact à long terme sur la santé", a partagé le Professeur Yue Leng, du Département de psychiatrie et des sciences du comportement de l’UCSF, et auteur principal de l’étude.

Sources

https://www.ucsf.edu/news/2023/01/424661/do-sleep-medications-increase-your-chances-dementia

https://content.iospress.com/articles/journal-of-alzheimers-disease/jad221006

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