L’hallux valgus est une déformation de l’avant-pied dans laquelle le gros orteil dévie vers l’extérieur. 30 % des personnes âgées sont touchées en France. Les femmes sont majoritairement touchées puisqu’elles représentent 90 à 95 % des cas, selon l’Assurance maladie.
On parle d’hallux valgus (du latin hallux : orteil et valgus : dévié en dehors) lorsque l’os premier métatarsien se déplace à l'opposé du gros orteil, vers l'intérieur du pied. L'articulation à la base du métatarsien (l’articulation métatarso-phalangienne) forme une bosse sur le bord interne de l'avant pied.
L’origine de cette malformation du métatarsien a longtemps été mal comprise, tendant à incriminer à tort le port de talons hauts, alors qu’il constitue davantage en réalité un facteur aggravant de gêne.
Les différentes pistes d’explication apportées par la communauté scientifique pointent désormais la génétique (l’hérédité), le chaussage ou encore la forme du pied. Des facteurs qui prédisposent les femmes au risque d’hallux valgus, comme l’explique le Dr. Jean-Yves Coillard, chirurgien orthopédiste à Lyon. "Les femmes ont une laxité ligamentaire (capacité d’étirement et de souplesse des ligaments) qui peut donner des instabilités du gros orteil, à l’origine d’un valgus (une déviation). De plus, le chaussage européen est très défavorable à ce type de déformation, ce qui explique pourquoi les femmes sont donc plus touchées et plus gênées par l’hallux valgus".
Les femmes qui présentent un hallux valgus n’en font pas la même expérience. S’il est souvent douloureux, il peut tout aussi bien être indolore et ne poser aucun problème dans la vie quotidienne.
En revanche, chez certaines femmes, la pathologie et les douleurs associées peuvent grandement affecter le quotidien, en étant source d’inconfort permanent et de gêne : le chaussage peut devenir difficile, la marche peut être compromise et parfois exposer au risque de chute.
"Quand on éprouve de la douleur, et que l’hallux valgus entraîne une gêne fonctionnelle, alors il est conseillé de consulter", préconise le Dr Jean-Yves Coillard.
Lorsqu’il est diagnostiqué, le médecin traitant oriente son patient vers un chirurgien orthopédique qui décidera du traitement approprié. En cas de douleur, des médicaments antalgiques ou anti-inflammatoires peuvent être conseillés. Des soins de pédicurie, des orthèses d’orteil ou des semelles orthopédiques réalisées par un podologue peuvent également être proposés.
L’opération de l’hallux valgus : en cas de gêne résistante aux premiers traitements
Une intervention chirurgicale ne sera envisagée que si ces premiers traitements ne suffisent pas à résorber la douleur et le handicap quotidien lié à l’hallux valgus. "L’indication opératoire dépend du handicap du patient. C’est le handicap ressenti par le patient qui met le curseur. On n’opère pas une déformation mais une gêne fonctionnelle, qui doit être régulière et gênante dans la vie quotidienne", insiste le Dr Coillard.
A noter que si les deux pieds sont touchés, l’opération se déroule sur un pied à la fois (avec un délai de 6 mois entre les deux interventions).
Opération de l’hallux valgus : un risque possible de récidive
L’objectif de l’opération est de corriger les déformations en réalignant le gros orteil et en faisant disparaître la saillie osseuse. Mais l’opération chirurgicale s’accompagne souvent d’une longue rééducation. Et le risque de récidive n’est pas exclu. " Une méta-analyse a estimé à 75 % le risque de récidive de l’hallux valgus", observe le Dr Coillard.
Merci au Dr. Jean-Yves Coillard, chirurgien orthopédiste à Lyon
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