Lors d'une balade en forêt ou un pique-nique, il est possible de se faire piquer par un aoûtat, un parasite courant en été et très craint. Voici comment éviter et soulager ses piqûres.
Aoûtat : comment le reconnaître ?
L'aoûtat est une petite larve provenant d'un acarien, de la famille des Trombicula autumnalis. Elle prospère plutôt en fin d’été et on la retrouve généralement d'août à septembre.
C’est sa salive, lorsqu'elle est injectée, qui est irritante et qui est à l’origine de la réaction inflammatoire.
Elle peut être véhiculée par des animaux domestiques à l’intérieur de la maison, mais les piqûres d’aoûtat se produisent surtout à l’extérieur, dans les jardins ou les forêts. Son mode de vie lui impose de vivre dans des sols herbeux afin d'y trouver de quoi se nourrir pour se reproduire.
De couleur rouge, il est difficile de la voir à l'œil nu, car il ne mesure que 0,2 mm. Il ressemble de près à une petite araignée.
Les aoûtats mordent en provoquant des démangeaisons et de petits boutons rouges.
Ils peuvent survivre quelques heures, deux jours maximum, sur votre peau après avoir piqué.
Piqûre d’aoûtat : les signes qui doivent vous alerter
Les aoûtats piquent surtout aux pliures du corps et au niveau des élastiques de vêtements et sous-vêtements. Ainsi, si vous avez une série de petits boutons rouges, de 2 à 3 mm de diamètre au niveau du soutien-gorge ou du slip, ce sont sûrement des aoûtats.
Ces petits boutons grattent beaucoup, sont parfois purulents, mais par chance, ils sont plutôt bénins (ils ne sont pas vecteurs de maladies comme les tiques).
Ils sont généralement entourés d'une auréole plus claire, et ils forment des lignes ou des ronds.
Réaction à une piqûre d'aoûtat en cas d’allergie
Certaines personnes peuvent présenter une allergie aux piqûres d'aoûtat. Dans ce cas, les morsures d’aoûtat, bénignes en temps normal, peuvent devenir beaucoup plus problématiques. Les symptômes vont être les mêmes que chez une personne non allergique, mais ils seront exacerbés.
Ainsi, la personne aura des rougeurs particulièrement importantes, des démangeaisons très marquées et même des douleurs. C’est donc l’importance des symptômes qui doit faire penser à une réaction allergique.
À noter : en cas de morsure au niveau des parties génitales, il est fréquent de voir un œdème se former. Le principal risque est alors la surinfection.
Aoûtat : comment éviter de se faire piquer ?
Si vous vous baladez en forêt ou que vous faites du jardinage, utilisez des gants, porter des vêtements longs, couvrants, finement tissés et serrés aux extrémités.
Lors d'un pique-nique, utilisez une nappe pour ne pas être en contact avec la pelouse. Les hautes herbes sont un habitat propice pour le développement des aoûtats et sont aussi à éviter.
Pour vous protéger et éviter les piqûres, vous pouvez utiliser du talc saupoudré sur les vêtements, des huiles essentielles ou des répulsifs vendus en pharmacie. Ces produits sont à manier avec précaution en particulier chez les enfants et les femmes enceintes. En cas de doute, demandez l'avis d'un pharmacien.
Enfin, les personnes ayant un jardin doivent l'entretenir régulièrement pour limiter la prolifération de ces parasites. Si par mégarde vous vous faites tout de même piquer, voici nos astuces naturelles pour vous soulager.
Le premier réflexe : un bain au savon de Marseille
"La première chose à faire est de se plonger dans un bain bien chaud et de se laver le corps avec du savon de Marseille, en insistant au niveau des plis", conseille la naturopathe.
Pourquoi ? "Quand la larve commence à mordre, elle reste dans la peau et, étant donnée sa petite taille, on ne le voit pas forcément. Le savon de Marseille permet de la déloger", détaille la naturopathe.
Désinfecter rapidement les boutons
Après le bain, on pourra désinfecter les morsures avec un antiseptique local.
Attention : "certains produits spécifiques proposés en pharmacie contiennent du DEET, un actif toxique dont il vaut mieux se passer", met en garde Rebecca Jacques.
Bon à savoir : L’alcool camphré peut être utilisé sur les morsures d’aoûtat pour son action antiseptique.
Du bicarbonate de soude pour apaiser naturellement
Comment faire ? "Quand les morsures commencent à démanger, mélangez du bicarbonate de soude et un peu d’eau pour former une pâte. Déposez-la sur les boutons, laissez sécher et rincez", recommande la naturopathe.
Des huiles essentielles pour prévenir et soigner
Lesquelles ? L’huile essentielle de lavande permettra à la fois d’éloigner les larves d’aoûtat et d’apaiser les démangeaisons. Pour soulager les morsures, "pensez aussi aux huiles essentielles de lavandin ou de camomille matricaire", conseille la spécialiste.
Bon à savoir : Les hydrolats sont également efficaces pour calmer les démangeaisons. "Vous pouvez par exemple appliquer une compresse d’hydrolat de mélisse sur les morsures", propose la spécialiste.
Morsures sévères : une compresse d’argile
Comment faire ? "Si les morsures sont importantes, appliquez un cataplasme d’argile verte sur la zone touchée. Laissez agir environ une heure", nous souffle la naturopathe.
Une solution en homéopathie
Au rayon des traitements homéopathiques, choisissez de l’Apis Mellifica si vous êtes victimes de morsures d’aoûtats.
Quelle posologie ? "Prendre deux à trois granules d’Apis Mellifica 5 CH, deux fois par jour à distance des repas", préconise Rebecca Jacques.
Enfants : misez sur la prévention !
Si votre enfant s’est fait mordre par une larve d’aoûtat, le premier réflexe reste le même que pour vous : un bain chaud au savon de Marseille.
Bon à savoir : Vous pouvez aussi appliquer sur ses boutons du bicarbonate de soude ou de l’hydrolat de mélisse. "L’huile essentielle de lavande est aussi une bonne solution, mais attention : ne pas l’utiliser chez les enfants de moins de 3 ans", avertit la naturopathe.
Mais le plus important pour protéger vos enfants est de miser sur la prévention : "Posez une couverture au sol pendant les pique-niques ou les séances de jeu en plein air pour éviter le contact direct avec l’herbe", conseille Rebecca Jacques.
Dans votre jardin : "Plantez des pieds de menthe, de mélisse ou de citronnelle pour éloigner les aoûtats. Vous pouvez aussi saupoudrer de la Terre de diatomées sur votre pelouse : elle repoussera de façon complètement naturelle les aoûtats et les insectes."
Quand faut-il consulter un médecin ?
"Si les boutons ne dégonflent pas et démangent toujours au bout de trois ou quatre jours, consultez un médecin", avertit l'experte. Il pourra par exemple vous prescrire une crème anti-inflammatoire et/ou un traitement antihistaminique pour soulager la réaction allergique.
Merci à Rebecca Jacques, naturopathe à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes).
http://rebeccanaturopathe.com