Démangeaisons, rougeurs ou encore gonflements… Les piqûres de moustiques sont très désagréables. En fonction de l’espèce qui vous pique, elles peuvent même devenir dangereuses pour votre santé. En effet, certains moustiques sont vecteurs de maladies graves. C’est le cas du moustique tigre.
Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, il se répand de plus en plus sur le territoire national. Dans une étude publiée le 11 juillet, Santé publique France dévoile une hausse des cas de dengue "exceptionnelle" sur l’année 2022.
Qu’est-ce que le moustique tigre ?
Contrairement au moustique commun, le moustique tigre, aussi appelé Aedes albopictus, est diurne. Cela signifie qu’il va piquer pendant la journée. De plus, il n’est pas bruyant comme les autres mais silencieux. Physiquement, certains traits le démarquent également du moustique commun. Ainsi, il se distingue par sa petite taille. L’Anses détaille : "le moustique tigre est plus petit qu’une pièce de 1 centime d’euro (soit moins de 0,5 centimètre)".
En ce qui concerne sa couleur, le nom est trompeur. En effet, on pourrait le croire aux couleurs d’un tigre, soit jaune et noir. Pourtant, le moustique tigre est blanc et noir. Il se caractérise aussi par une ligne blanche le long du thorax, et des pattes rayées. Au-delà de ces différences, le moustique tigre se distingue aussi des autres par sa capacité à transmettre de nombreux virus.
Dengue, chikungunya… : le moustique tigre est vecteur de virus graves
Tous les moustiques ne transmettent pas de virus. L’Anses estime qu’ils sont environ 400 espèces, parmi les 3 500 existantes, à être vecteurs de maladies. Dans ces cas-là, le moustique doit dans un premier temps s’infecter, en suçant le sang d’une victime infectée. Ensuite, le moustique infecté, transmet le virus à sa victime suivante.
Le moustique tigre fait partie de ces insectes vecteurs de virus. Parmi les maladies qu’il transmet, on retrouve :
- La dengue : maladie dont la forme courante est bénigne, mais qui peut conduire à la mort en cas de forme grave.
- Le chikungunya : la maladie se caractérise par des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires. "La maladie peut aussi évoluer vers une phase chronique marquée par des douleurs articulaires persistantes et incapacitantes", ajoute Santé publique France.
- Le Zika : ce virus est associé peut aboutir à plusieurs complications. Ces dernières peuvent être neurologiques, comme le syndrome de Guillain-Barré, ou encore des malformations congénitales, si une femme enceinte est piquée.
Une surveillance des moustiques tigres depuis 2006
Si le moustique tigre est originaire d’Asie, il s’est aujourd’hui propagé à toute la planète. Selon l’Anses, seule l’Antarctique est encore préservé de cet insecte. Cela est notamment dû aux nombreux échanges commerciaux ou voyages. On estime l’arrivée de l’insecte sur le territoire français en 2004. Actuellement, le moustique tigre est implanté dans 71 départements de la France métropolitaine.
Face au risque de propagation, les autorités de santé ont mis en place une surveillance. "Pour limiter le risque de transmission autochtone des arbovirus qu'il peut transmettre (dengue, chikungunya et Zika), une surveillance des cas, importés et autochtones, est mise en place depuis 2006", détaille Santé publique France dans son rapport. Cette surveillance passe notamment par la déclaration obligatoire des cas. Cette dernière est renforcée entre mai et novembre, période où est le moustique est le plus actif.
Moustique tigre : une hausse inquiétante des cas en 2022
Malgré la vigilance des autorités sanitaires, le moustique tigre continue de se propager. Dans son dernier rapport publié le 11 juillet, Santé publique France explique : "En 2022, 378 cas importés de dengue, 23 de chikungunya et six de Zika ont été notifiés en France métropolitaine". Une situation inédite et jugée "exceptionnelle" par l’autorité de santé. Les cas de dengue ont particulièrement explosés. A titre de comparaison, le nombre de cas de dengue autochtone recensés sur l’année 2022 est supérieur aux cas identifiés entre 2010 et 2021. En 2022, 66 cas ont été recensés contre 48 sur les dix dernières années. Santé publique France explique qu’un cas autochtone est : " quand une personne n’a pas voyagé dans les 15 jours précédant ses signes cliniques et s’est contaminée à partir d’un moustique local, qui s’était lui-même infecté en piquant une personne virémique, de retour de voyage en zone endémique".
Ainsi, la situation inquiète les autorités de santé, qui restent attentives à l'évolution de la situation. "La multiplication des épisodes et l'extension de leur distribution géographique pourraient mettre en péril la viabilité du dispositif", explique Santé publique France. L’organisme de santé appelle à renforcer la vigilance ainsi que la prévention afin d’éviter une augmentation des cas.
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