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- 1 - Des risques de surdosage avec des doses normales
- 2 - La codéine ne doit pas être utilisée pour dormir
- 3 - La codéine dangereuse en cas de problèmes respiratoires
- 4 - Des risques de constipation avec la codéine
- 5 - La codéine passe la barrière placentaire, un danger pour le fœtus
- 6 - La codéine peut rendre dépendant
- 7 - La codéine peut être détournée en drogue
Des risques de surdosage avec des doses normales
La codéine est un médicament analgésique (pour soulager la douleur). 10% environ de la codéine est métabolisée en morphine. "Une frange de la population peut transformer de façon plus importante la codéine en morphine au niveau du foie avec un risque d'overdose à des doses thérapeutiques" explique le Pr Nicolas Authier.
"C'est notamment pour cela que la codéine a été interdite aux enfants de moins de 12 ans" précise-t-il. On estime que 2% de la population surexprime fortement le cytochrome CYP2D6, responsable de la formation de codéine en morphine. À l'inverse, 10% des Caucasiens sont déficitaires en CYP2D6, et sont résistants aux effets analgésiques de la codéine.
La codéine ne doit pas être utilisée pour dormir
"En plus d'être détournée comme drogue, la codéine peut être utilisée pour un usage thérapeutique mais pas dans l'indication initiale, soit la lutte contre la douleur" informe le Pr Nicolas Authier. Certaines personnes prennent de la codéine pour dormir, pour obtenir un effet anxiolytique ou antidépresseur.
"Or, ce mauvais usage associé à son potentiel de dépendance peut faire le lit de réelles addictions et retarder d’autres diagnostics "explique le Pr Nicolas Authier.
La codéine dangereuse en cas de problèmes respiratoires
"La codéine comme toute cette famille de molécules, ralentit la fréquence respiratoire" informe le Pr Nicolas Authier. C'est pourquoi elle est dangereuse et donc contre-indiquée chez les insuffisants respiratoires, les personnes dont l'asthme est mal contrôlé, celles qui ont un syndrome d'apnées du sommeil (SAOS).
"Cela peut provoquer des états d'hypoxie si la saturation en oxygène est moins bonne" explique ce spécialiste en pharmacologie des antalgiques.
Des risques de constipation avec la codéine
Autre risque de la codéine, la constipation. "C'est l'effet indésirable le plus fréquent de la codéine" souligne le Pr Nicolas Authier. "C'est rarement grave mais lorsque la constipation est sévère cela peut aller jusqu'à l'occlusion intestinale" informe-t-il.
Si vous prenez de la codéine, il est important de connaître cet effet et de suivre quelques règles d'hygiène de vie (régime alimentaire riche en fibres, bonne hydratation, exercice physique) en prévention ou de prendre ponctuellement un laxatif sur conseil médical pour lutter contre la constipation.
La codéine passe la barrière placentaire, un danger pour le fœtus
La codéine passe la barrière placentaire et dans le lait maternel. Il y a un risque de symptômes de sevrage et d'apnées chez le nouveau-né exposé pendant plusieurs mois à la codéine.
"Comme nous n'avons pas beaucoup de choix thérapeutique pour traiter la douleur, nous essayons d'espacer les prises de codéine pendant la grossesse" informe le Pr Nicolas Authier. "Il faut anticiper et traiter un syndrome de sevrage à la naissance en cas d’exposition prolongée du fœtus" ajoute-t-il.
La codéine peut rendre dépendant
"La codéine est un opioïde qui agit sur les récepteurs morphiniques. Si on en consomme trop longtemps, une accoutumance peut se développer" informe le Pr Nicolas Authier. La dépendance physique se manifeste de deux façons : il en faut de plus en plus pour obtenir un effet antalgique et il y a un syndrome de manque à l'arrêt.
"Cette accoutumance peut parfois basculer en une véritable addiction, associant dépendance physique et psychologique avec une perte de contrôle des consommations" souligne le Pr Nicolas Authier.
La codéine peut être détournée en drogue
"La codéine est un opioïde, elle a des effets psycho-actifs, tout comme l'héroïne" indique le Pr Nicolas Authier. Ce médicament peut donc être détourné à des visées récréatives. Des jeunes en particulier en utilisent dans des cocktails comme le Purple Drank (mélange de sirops antitussifs à base de codéine avec un soda).
Des dizaines d’overdoses et deux décès d'adolescents rapportés par l’ANSM et son réseau d’addictovigilance ont récemment fait l'actualité. Les médicaments à base de codéine ne sont plus en vente libre pour cette raison depuis le 12 juillet 2017.