Une simulation effrayante. Le 15 mai 2018, les chercheurs de l’université Johns-Hopkins à Baltimore aux Etats-Unis ont imaginé la propagation d'un virus actuellement inconnu qu'ils ont appelé "Clade X". Une simulation ayant pour but d'illustrer les décisions et les stratégies à suivre pour prévenir une pandémie. Les résultats montrent à quel point ce genre de situation peut être difficile à contrôler.
A lire aussi :
Covid-19 : le remdesivir, pas remboursé en FranceUn virus réaliste comparable à SRAS
La simulation a été conçue de manière à ce que l'a gent pathogène ne soit pas plus dangereux que les maladies réelles, comme le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), une maladie virale grave et contagieuse du système respiratoire. Pour rappel, une épidémie de SRAS est partie de Chine fin 2002, a éclaté au niveau mondial en 2003 faisant plus de 8 000 cas et près de 800 morts.
Pour cette simulation, les politiciens américains ont également joué le jeu en tentant de trouver une réponse face à l'émergence d'une maladie nouvelle et mortelle. "Clade X" causerait de la fièvre, de la toux et de la confusion dans les propos des patients. Le virus serait capable de muter et provoquer une encéphalite, un gonflement dans le cerveau, laissant ainsi les individus dans un coma mortel. Un groupe marginal souhaitant réduire la population humaine a revendiqué la création et la propagation intentionnelle de la maladie. Environ 20 mois après le début de l'expansion, il y avait 150 millions de morts dans le monde et aucun vaccin trouvé.
Selon les chercheurs, la simulation était réaliste avec une maladie qui pourrait vraisemblablement exister et qui inclurait la technologie et les connaissances que nous possédons à l'heure actuelle. Le Dr Toner, principal auteur de l'étude, a déclaré à Business Insider que l'humanité était "chanceuse" que l'épidémie de SRAS n'ait pas été plus dangereuse. Il a ajouté : "Je pense que nous avons appris que même des hauts fonctionnaires très compétents, expérimentés et dévoués qui ont traversé de nombreuses crises, ont encore du mal à faire face à ce genre de situation. Et ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas bons ou intelligents ou dédiés, c'est parce que nous n'avons pas les systèmes dont nous avons besoin pour obtenir une réponse adaptée à une crise de ce genre".
10% de la population mondiale serait emportés par le virus
Selon l'expert : "Si les efforts pour développer un vaccin continuent à échouer, une telle maladie pourrait tuer 900 millions de personnes, soit plus de 10% de la population mondiale" précise-t-il à Business Insider. Le scientifique a fini par ajouté : "Nous pensons que ce scénario est tout à fait plausible". De propos qui font froid dans le dos !
Business Insider, A leading medical institution created a simulation that shows how a new disease could kill 900 million people — and it reveals how unprepared we are, 29 juillet 2018
Johns-Hopkins, Clade X : A pandemic exercise, 15 mai 2018