La prostate fait la taille d’une noix
La prostate est une glande du système reproducteur masculin. Elle est donc présente uniquement chez l’homme, où elle se situe sous la vessie, en avant du rectum. Elle entoure le canal de l’urètre, qui conduit l’urine de la vessie à l’extrémité du pénis. Assez petite, elle fait environ 20 centimètres cubes, soit la taille d’une noix, et pèse entre 15 et 20 grammes.
La prostate se relâche quand on va aux toilettes
La prostate entoure l’urètre, le canal qui conduit l’urine jusqu’à l’extérieur du corps. Pendant la miction (le fait d’uriner), la prostate se relâche et facilite ainsi le passage de l’urine.
Bon à savoir : "Les personnes qui ont des troubles urinaires liés à la prostate se voient d’ailleurs prescrire des médicaments qui relaxent les muscles pour faciliter la miction", relève le docteur Pfeifer.
Si elle grossit, c’est peut-être un signe d’adénome
Lorsque la prostate grossit à l’âge adulte, il peut s’agir d’un adénome, c’est-à-dire une hypertrophie bénigne. L’adénome est assez fréquent après 50 ans.
Bon à savoir : Même s’il ne représente pas un gros risque pour la santé, l’adénome peut entraîner des complications gênantes au quotidien : "en grossissant, la prostate comprime le canal de l’urètre et entraîne des troubles urinaires", précise le docteur Pfeifer. Un traitement médicamenteux ou chirurgical pourra calmer ces troubles.
Stimulée, la prostate peut donner un orgasme
L’orgasme prostatique naît d’une stimulation de la prostate, qui peut se faire par l’introduction d’un doigt ou d’un sex toy adapté dans l’anus. Avec des caresses douces, proches du massage, la prostate stimulée va entraîner une sensation de plaisir intense chez l’homme. "Mais on ne sait pas comment se comporte cette glande pendant un orgasme ou pendant une éjaculation, car cela n’a jamais été scientifiquement observé", déplore l’urologue.
La prostate peut être infectée par une bactérie
Lorsque la prostate est infectée par une bactérie, elle est le siège d’une infection appelée prostatite. La bactérie responsable est le plus souvent Escherichia coli, présente naturellement dans le tube digestif de l’homme mais pathogène lorsqu’elle atteint d’autres organes ou qu’elle se développe en excès.
Attention : "Si la bactérie gagne les voies urinaires, elles est responsable d’une infection urinaire classique, qui se soigne par antibiotiques en une semaine. Mais si elle remonte jusque dans l’épaisseur de la prostate, il faudra 15 jours à trois semaines de traitement, pour que les antibiotiques pénètrent en profondeur de la glande", avertit l’urologue.
Bon à savoir : la prostatite entraîne des brûlures pendant la miction, des douleurs dans le bas ventre, parfois de la fièvre et des frissons.
La prostate fabrique une partie du sperme
"Comme disait Georges Clémenceau : "il y a deux choses dont on peut très bien se passer : la présidence de la République et la prostate" ", s’amuse le docteur Pfeifer, urologue à la clinique François Chénieux (Limoges). Cette glande n’est tout de même pas totalement inutile : "la prostate fabrique le liquide séminal, qui constitue en partie le sperme", précise l’urologue. Les spermatozoïdes, qui constituent l’autre partie du sperme, sont quant à eux produits dans les testicules.
Bon à savoir : Le liquide séminal est alcalin et participe donc à la protection spermatozoides dans les voies génitales (vagin, utérus et trompes) de la femme.
Son cancer est le plus fréquent chez l’homme
Le cancer de la prostate est le type de cancer le plus fréquent chez l’homme. La Haute Autorité de Santé (HAS) conseille aux hommes de réaliser un dépistage par prise de sang et/ou par toucher rectal tous les ans, à partir de 55 ans. Cet âge doit être abaissé à 50 ans s’il existe des cas de cancer de la prostate dans la famille proche (père, frère, grand-père…).
Attention : "Malheureusement, le cancer de la prostate n’entraîne généralement pas de symptômes. Si le cancer est assez gros pour comprimer les voies urinaires et entraîner une gêne à la miction, il est probablement bien avancé et présente même sûrement déjà des métastases", déplore le docteur Pfeifer.
L’urologue la surveille en faisant un toucher rectal
Le toucher rectal effectué par un urologue est utile pour vérifier le volume, la souplesse et l’éventuelle présence d’une grosseur ou de contours irréguliers de la prostate. Il est habituellement réalisé tous les ans, à partir de 55 ans.
L’explication de l’urologue : "Le toucher rectal permet de déceler une prostatite car, dans ce cas, il provoque une douleur intense. Il permet aussi de sentir que la prostate est plus grosse que la normale ou que sa consistance a changé, ce qui peut être le signe d’un adénome. Enfin, le toucher rectal peut aider à déceler un cancer, si une partie dure, comme un noyau de cerise, est sentie par le médecin", explique le docteur Pfeifer.
Attention : Souvent, le toucher rectal seul ne permet pas de déceler un cancer. Il faut en parallèle réaliser un dosage du taux de PSA (pour Prostate Specific Antigen, une protéine spécifique de la prostate). "Mais un taux PSA élevé ne signifie pas forcément qu’il y a un cancer ! En cas de PSA élevé, il faut réaliser un second examen un ou deux mois plus tard, et, si le résultat est confirmé, on peut réaliser une biopsie de la prostate pour vérifier s’il y a ou non des cellules cancéreuses", détaille l’urologue.
La prostate peut être à l’origine de troubles de l’érection
Qu’il s’agisse d’une hypertrophie, d’une inflammation ou d’un cancer, les pathologies de la prostate peuvent avoir de lourdes conséquences sur la vie sexuelle en entraînant des troubles de l’érection.
L’explication de l’urologue : "Le cancer peut altérer les nerfs de l’érection qui se situent de chaque côté de la prostate", révèle le docteur Pfeifer. "Mais pour l’adénome ou la prostatite, ce n’est pas la maladie en elle-même qui entraîne un trouble érectile, c"est son traitement", ajoute l’urologue. Ainsi, l’ablation de la prostate, une radiothérapie, une hormonothérapie ou encore les traitements médicamenteux peuvent affecter les nerfs qui commandent l’érection. De même, les traitements à base d’hormones souvent prescrits pour soigner un adénome peuvent faire chuter la libido. Celle-ci reviendra à l’arrêt du traitement.
Bon à savoir : Une prostatite peut aussi rendre l’érection douloureuse.
Merci au docteur Patrice Pfeifer, urologue à la clinique François Chénieux, à Limoges, et auteur de l’ouvrage Docteur, c’est la prostate ? (Editions Alpen, 2009)
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