- 1 - Sciatique : Du repos... mais pas trop !
- 2 - Douleur légère : du paracétamol !
- 3 - Douleur insupportable : de la morphine !
- 4 - Ceinture lombaire et corset pour calmer l'inflammation
- 5 - Sciatique : faut-il faire des infiltrations de cortisone ?
- 6 - Sciatique : appliquer du chaud ou du froid ?
- 7 - Sciatique : il faut être patient !
- 8 - Sciatique : Masser avec des huiles essentielles
- 9 - Sciatique : faut-il essayer la kinésithérapie ?
- 10 - Le saule blanc, antidouleur !
- 11 - L'homéopathie anti sciatique !
- 12 - La chirurgie : 85% de réussite !
- 13 - Comment reconnaître une sciatique ?
- 14 - Sciatique : marcher pour prévenir les récidives
- 15 - Une sciatique, qu'est-ce que c'est ?
Sciatique : Du repos... mais pas trop !
On croit souvent qu'avec une sciatique, il faut rester allongé et se reposer pour soulager la douleur. C'est faux ! En tout cas, "pas 24h/24 et seulement quelques jours", explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue.
Pourquoi ? "Parce que l'alitement prolongé peut ralentir la guérison et surtout être dangereux : augmentation du risque de phlébite, atrophie des muscles du dos, risque plus élevé de rechute..."
En pratique : On s'allonge quand la douleur est vraiment insupportable, mais on ne dépasse pas 30 minutes. D'une manière générale, il vaut mieux reprendre une activité normale (aller chercher le pain, jouer au loto...) tant qu'elle reste compatible avec l'intensité de la douleur.
Douleur légère : du paracétamol !
Attendre, lorsqu'on a une sciatique, et souffrir en silence... ne sert à rien ! Prenez tout de suite du paracétamol ou de l'ibuprofène (médicaments en vente libre). Ils apaiseront la douleur et l'inflammation. Cependant, ne vous attendez pas non plus à des miracles ! Ils sont surtout efficaces si la douleur est faible.
En pratique : On ne dépasse pas 3g de paracétamol par jour ou 6 comprimés de 200mg d'ibuprofène ou 4 comprimés de 400mg d'ibuprofène. Si la douleur persiste plus de 2 jours, consultez ! Le médecin pourra vous prescrire des médicaments plus puissants (la codéine par exemple).
Douleur insupportable : de la morphine !
Il arrive que la douleur de la sciatique soit tellement insupportable que le paracétamol ou l'ibuprofène ne suffisent pas. Dans ce cas, des traitements plus puissants (disponibles uniquement sur ordonnance), peuvent être envisagés. Il peut s'agir de codéine, de tramadol (analgésique ayant une activité proche de la codéine), d'anti-inflammatoires (cortisone...) ou de morphine. Sachez que les trois premiers sont généralement prescrits en cas de douleurs modérées, tandis que la morphine est indiquée pour les douleurs fortes.
En pratique : Si la douleur survient et qu'elle persiste plus de 2 jours malgré la prise d'analgésiques, consultez en vue de ce type de traitement ! Mais attention, s'ils vous sont prescrits, respectez attentivement la posologie et évitez de boire de l'alcool (risque de somnolence, nausées...).
Ceinture lombaire et corset pour calmer l'inflammation
Parce qu'ils calment l'inflammation du nerf sciatique, le corset et la ceinture lombaire peuvent être de bonnes solutions contre la douleur. "Ils tiennent la colonne vertébrale, mettent les muscles au repos et lèvent les tractions sur l'enveloppe du disque pour que son noyau dégonfle et décomprime le nerf sciatique", explique le Dr Christophe Delong, rhumatologue. A noter : Contrairement aux idées reçues, les ceintures lombaires et corsets "ne font pas fondre les muscles".
En pratique : Le port d'un corset ou d'une ceinture lombaire requiert un avis médical. Les deux doivent être portés du matin au soir et pendant au moins six semaines. Ils sont disponibles en pharmacie ou chez les orthoprothésistes (surtout pour les corsets).
A savoir : "Le corset est surtout recommandé pour les sciatiques augmentées par le mouvement et ne répondant pas suffisamment aux traitements habituels", précise le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue.
Sciatique : faut-il faire des infiltrations de cortisone ?
Parfois redoutées, les infiltrations de cortisone sont souvent efficaces pour soulager la douleur d'une sciatique. Elles ont en fait un puissant effet anti-inflammatoire. Comment ça marche ? "En injectant des corticoïdes, on fait dégonfler le noyau du disque vertébral, sorti de son emplacement et qui comprime le nerf sciatique. Si on le fait dégonfler et qu'on l'assèche, on peut espérer qu'il retourne dans son endroit initial", explique le Dr Christophe Delong, rhumatologue.
En pratique : Le traitement est proposé à raison de 2 à 3 infiltrations, si les médicaments ne sont pas suffisants pour la reprise d'une activité (travail...).
A savoir : En cas d'infiltrations, la cortisone est généralement éliminée après 24 heures.
Sciatique : appliquer du chaud ou du froid ?
Pour soulager une sciatique, il semblerait que la chaleur soit plus conseillée. Elle peut en effet diminuer légèrement la douleur, tandis que le froid "agit uniquement en tétanisant les muscles", explique le Dr Christophe Delong, rhumatologue. Dans tous les cas, sachez qu'ils ne vous apporteront qu'un soulagement bref. Ils peuvent être un "plus" en attendant un rendez-vous avec un médecin, mais pas une raison d'y échapper.
En pratique : On peut appliquer une poche de glace au moment où la douleur survient brutalement puis prendre des douches chaudes ou appliquer une serviette chaude.
Sciatique : il faut être patient !
Oui la sciatique peut faire atrocement mal ! Mais il faut lui laisser le temps de disparaître... toute seule. "La plupart des sciatiques par hernie discale disparaissent en effet spontanément", explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Comment ? "Après quelques semaines ou quelques mois, la hernie (saillie du disque vertébral) se déshydrate et est mangée par les globules blancs", répond le spécialiste. "C'est ce qui explique que l'on privilégie le traitement conservateur en cherchant à lutter contre les conséquences de la hernie (douleur de la sciatique) dans l'attente qu'elle disparaisse."
En pratique : Prendre son traitement et attendre au moins 6 à 8 semaines. Au-delà, votre médecin pourra s'interroger sur une éventuelle intervention.
Sciatique : Masser avec des huiles essentielles
Seules ou en compléments des médicaments, certaines huiles essentielles peuvent aider à réduire la douleur d'une sciatique. Danièle Festy, pharmacienne et spécialiste de l'aromathérapie, recommande celle de gaulthérie (gaultheria procumbens). Pourquoi ? "Parce qu'elle est anti-inflammatoire et qu'elle apaise les douleurs" (Ma bible des huiles essentielles).
En pratique selon Danièle Festy : Diluer 3 gouttes d'huile essentielle de gaulthérie pure dans 10 gouttes d'huile végétale (celle d'arnica par exemple car elle est analgésique) et appliquer sur le bas de la colonne vertébrale en massant longuement (sans appuyer pour ne pas aviver la douleur) de manière circulaire. "L'huile passe très vite dans le sang et apaise les nerfs."
Contre-indications : Aucune. Mais si la douleur persiste plus de 2 jours, consultez ! En cas de sciatique, l'aromathérapie ne peut se substituer à un traitement classique.
Sciatique : faut-il essayer la kinésithérapie ?
En cas de sciatique, la kinésithérapie (massages, application de chaleur...) ne semble pas vraiment appropriée pour soulager la douleur. "Ca peut aider dans certains cas", convient le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. "Elle peut avoir un intérêt antalgique", reconnaît également le Dr Christophe Delong, rhumatologue. Mais, ne vous attendez pas à des miracles ! "Sa première indication, dans le domaine du mal de dos, est la prévention des rechutes après guérison ou amélioration", rappelle le Dr Maigne. En clair, la kinésithérapie ne peut être envisagée en phase initiale d'une sciatique.
Attention : Les kinésithérapeutes ne sont pas autorisés à pratiquer des manipulations vertébrales. En cas de sciatique, les manipulations sont dangereuses avec un risque de majoration de la douleur ou de paralysie du pied.
Le saule blanc, antidouleur !
Parce qu'il possède une légère action antidouleur, le saule blanc est traditionnellement utilisé en cas de sciatique. Son écorce contient en fait de la salicine, une substance transformée par l'organisme en acide salicylique (principe actif très proche de l’aspirine).
En pratique : En décoction : 3 cuillères à soupe rases d'écorces pour 1 tasse d'eau froide. Porter à ébullition douce, à couvert, puis couper le feu. Laisser infuser pendant 15 minutes avant de filtrer. Boire 4 tasses par jour avant chaque repas.
En gélules de poudre dosées à 260mg : 3 par jour avec un verre d'eau avant chaque repas.
La cure se fait en général sur 6 semaines, à renouveler en fonction des résultats.
Attention : L'utilisation du saule est contre-indiquée aux personnes asthmatiques, sous traitement anticoagulant, en cas d'ulcère, d'allergie aux salicylates et de troubles cardiaques.
Avant toute prise, il faut impérativement consulter un médecin. Le saule ne peut se substituer à un traitement classique.
L'homéopathie anti sciatique !
L'homéopathie peut être une solution pour soulager les douleurs d'une sciatique. Voici ce que conseille le Dr Albert-Claude Quemoun, homéopathe :
- La douleur est soulagée quand la jambe est en extension : Dioscorea villosa 5CH
- La douleur est soulagée quand vous vous repliez sur vous-même : Magnesia Phosphorica 5CH
- La douleur est soulagée quand vous bougez : Rhus toxicodendron 5CH
- La douleur est soulagée quand vous êtes assis : Gnaphalium 5CH
En pratique : 2 à 3 granules, trois fois par jour, jusqu'à amélioration des symptômes.
Attention, il faut impérativement consulter un médecin. L'homéopathie ne peut se substituer à un traitement classique.
La chirurgie : 85% de réussite !
Paracétamol, repos, infiltrations de cortisone... "Si cela fait au moins un mois que la personne a très mal, que la douleur ne passe pas, malgré la prise de traitements antidouleurs, on peut envisager la chirurgie", explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Cette dernière consiste à extraire le fragment de disque responsable de la hernie, donc de la sciatique.
"Environ 5% des sciatiques par hernie sont opérées", précise le spécialiste. Quels sont les résultats ? "Ils sont bons dans 85% des cas. Dans les 15% restants il y a persistance de la sciatique. Attention, dans 20% des cas, des douleurs lombaires persistent également". Par ailleurs, le risque de récidive n'est pas nul. Il peut arriver qu'une hernie réapparaisse au niveau du même disque ou sur un autre disque, et comprime à nouveau le nerf sciatique...
A savoir : Quand la sciatique se complique d'une paralysie du pied (environ 1% des patients), la chirurgie est indiquée en urgence.
Comment reconnaître une sciatique ?
Parce qu'une sciatique peut être grave et entraîner une paralysie de la jambe ou du pied, il est important de repérer ses premiers signes.
En pratique, elle peut se manifester par :
- une douleur brutale, intense qui part du bas du dos (au niveau du sacrum), atteint la fesse, la cuisse, le genou puis la face postérieure du mollet, le talon, la plante du pied jusqu'au petit orteil.
ou
- une douleur similaire qui suit la face externe du mollet, le dos du pied et finit au gros orteil.
- La douleur est souvent accentuée en position assise, à la toux et à l'effort, et soulagée en position couchée.
- La douleur s'accompagne de fourmillements, d'engourdissement et d'une faiblesse musculaire dans la jambe ou le pied.
A savoir : La sciatique affecte habituellement seulement un côté, bien qu'il soit possible qu'elle affecte les deux jambes.
Sciatique : marcher pour prévenir les récidives
"La sciatique, tout le monde est à risque !", explique le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue. Pour vous mettre à l'abri, rien de mieux que la marche !
1- Cela renforce la musculature lombaire et la ceinture abdominale. Le dos reste bien positionné, les disques vertébraux sont renforcés, donc mieux parés aux pressions lourdes (déménagement par exemple.).
2 - "En étant actif, on améliore la vascularisation des disques donc leur qualité", explique le Dr Christophe Delong, rhumatologue. N'oublions pas que la hernie discale, première cause de sciatique, est causée par la fissuration d'un disque !
3 - Marcher prévient l'arthrose vertébrale (cause fréquente de sciatique après 55 ans). L'arthrose use le cartilage de la vertèbre lombaire ce qui a pour effet de rétrécir le canal par lequel sort la racine nerveuse du nerf sciatique. Résultat : le nerf s'irrite, s'enflamme et fait mal !
En pratique : Si l'on est assis depuis 1h30 (au bureau, en voiture...), il faut se dégourdir les jambes en allant marcher.
Une sciatique, qu'est-ce que c'est ?
La sciatique n'est pas une maladie mais un symptôme. C'est une douleur qui part de la fesse, se poursuit sur l'arrière de la jambe, parfois jusqu'aux orteils. Elle suit en fait le trajet du nerf sciatique.
Pourquoi a-t-on mal ? "Parce qu'une racine du nerf sciatique située dans le bas de la colonne vertébrale est irritée", répond le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue.
Quelles sont les causes ? Il y en a trois. La plus fréquente est la hernie discale (surtout avant 55 ans). Pour rappel, la hernie discale est la fissuration d'un disque intervértébral de la colonne (en général dans le bas de la colonne puisque c'est là où les vertèbres subissent les plus fortes pressions). Cela provoque une saillie du noyau gélatineux du disque dans le canal rachidien, qui vient appuyer et irriter le nerf sciatique provoquant des douleurs sur tout son trajet.
Les autres causes de sciatique sont l'arthrose (surtout à partir de 55 ans) et le cancer (beaucoup plus rare).
Docteur, j'ai mal au dos, Dr Jean-Yves Maigne, Solar Editions, 2008
Ma bible des huiles essentielles, Danièle Festy, Leduc.S Editions, 2007
100 réflexes homéopathie, Dr Albert-Claude Quemoun, Leduc.S Editions, 2007
Remerciements au Dr Jean-Yves Maigne et au Dr Christophe Delong, rhumatologues.
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