- 1 - Qu’est-ce qu’un coup de soleil ?
- 2 - De la Biafine® : parfois insuffisante
- 3 - Évitez l’eau chaude sur la brûlure
- 4 - Du beurre ou de l’huile : un risque d’infection
- 5 - Du parfum : gare à l’inflammation
- 6 - Un produit gommant va fragiliser la peau
- 7 - La cire dépilatoire altère aussi l'épiderme
- 8 - De l’aloe vera : attention aux allergies
- 9 - Huiles essentielles : gare à la photosensibilité
- 10 - Comment bien se protéger du soleil ?
Qu’est-ce qu’un coup de soleil ?
Le nom médical du coup de soleil est l’érythème actinique. Il s'agit d'une brûlure, due à l'exposition aux rayons ultra-violets B (UVB) du soleil. Ces derniers ont une longueur d’ondes de 315 à 280 nm et sont responsables de la majorité des cancers de la peau.
De leur côté, les UVA brûlent environ 1000 fois moins que les UVB, et ne génèrent donc pas de réaction cutanée immédiate. Mais ils n'en sont pas moins mauvais, puisqu'ils sont plus difficiles à stopper et pénètrent dans la peau en profondeur. Ils favorisent donc l'apparition des rides, des taches brunes et peuvent aussi être à l'origine de cancers. D'où l'importance d'opter pour une crème solaire qui protège contre ces deux types de rayons ultra-violets.
Concrètement, "les UV B atteignent les mélanocytes, des cellules cutanées qui font alors remonter les pigments de mélanine à la surface de la peau. Si vous restez trop longtemps au soleil, les cellules de la peau sont abîmées par les UV et cela aboutit à une brûlure de la peau. Le principal danger réside dans la répétition des coups de soleil : celle-ci porte atteinte à l’ADN des cellules qui ne parvient plus à se réparer. Des grosses taches de rousseur apparaissent alors sur les zones exposées, qui constituent des régions fragilisées à risque de mélanome ou de carcinome" décrit la spécialiste.
Coup de soleil : les personnes les plus à risque
Tout le monde est concerné par les coups de soleil et le risque de cancer, mais certaines personnes y sont encore plus sensibles. En particulier, les sujets qui présentent les caractéristiques suivantes :
- peau claire, avec des cheveux blonds ou roux, des yeux clairs, qui bronzent difficilement ;
- présence de nombreux grains de beauté sur le corps (plus de 50) ;
- présence de grains de beauté congénitaux ou atypiques ;
- antécédents familiaux de mélanome ;
- prise de médicaments photosensibilisants.
Attention toutefois : "les personnes à la peau claire et celles aux cheveux blonds et roux sont, certes, plus sujettes aux coups de soleil, mais même les personnes qui bronzent facilement peuvent rougir au soleil avant que le bronzage n’apparaisse", met en garde la docteure Catherine Oliveres-Ghouti, dermatologue à Paris.
Le cancer de la peau en chiffres
"En 2017, en France, 14 000 nouveaux cas de mélanomes ont été recensés et 3 000 patients en sont décédés. Ce n’est pas anodin, d’autant qu’on compte 10 % de cancer de la peau en plus tous les ans, en France" déplore Catherine Oliveres-Ghouti.
De la Biafine® : parfois insuffisante
Si le coup de soleil se présente comme une simple zone rouge, vous pouvez y appliquer une crème apaisante, par exemple, de la Biafine® ; et ne plus vous exposer au soleil les jours qui suivent cet incident. "Ce type de coup de soleil, s’il est exceptionnel, ne comporte pas de conséquence, si ce n’est la gêne qu’il occasionne lorsqu’il concerne une grande partie du corps" souligne la docteure Oliveres-Ghouti.
À un stade plus avancé, vous présenterez un décollement bulleux équivalent à une brûlure au deuxième degré. "Dans ce cas, la Biafine® ne suffit pas : préférez une crème contenant des agents cicatrisants et apaisants comme le Cicaplast® ou le Cicalfate®", préconise la dermatologue. En parallèle, buvez beaucoup d’eau, car le coup de soleil déshydrate la peau et l’organisme tout entier.
Évitez l’eau chaude sur la brûlure
Sur la zone rougie par le coup de soleil, appliquez de l’eau fraîche et non de l’eau chaude pour calmer la brûlure. "Tamponnez pour sécher et appliquez de la crème apaisante. Après ces précautions, portez un vêtement qui protège la zone brûlée des rayons du soleil" détaille la docteure Catherine Oliveres-Ghouti.
À noter : "Un coup de soleil peut s’accompagner de signes généraux comme de la fièvre, des maux de tête, voire un coma si la brûlure affecte une grande partie du corps. Dans ce cas, appelez un médecin, placez la personne à l’ombre et appliquez-lui une compresse d’eau froide sur le front", indique la dermatologue.
Bon à savoir : Le bronzage ne protège pas contre les coups de soleil. Il faut donc continuer à appliquer de la crème solaire, même quand on est bronzé·e. "Attraper un coup de soleil en fin de vacances est tout à fait possible. Dans ce cas, vous vous retrouverez avec une zone rose pâle sur le bronzage, ce qui n’est pas du plus bel effet", ironise la spécialiste.
Du beurre ou de l’huile : un risque d’infection
Pour apaiser un coup de soleil, vous pourriez être tenté·e d’y appliquer un corps gras comme du beurre ou de l’huile alimentaire. Surtout pas ! "Comme dans le cas d’une brûlure ménagère, ces produits favorisent les infections et ne calment en rien la zone abimée", selon la docteure Oliveres-Ghouti.
Comment faire ? "Si vous n’avez vraiment aucune crème appropriée sous la main et que vous cherchez des solutions dans votre cuisine, mieux vaut encore vous tourner vers le ;yaourt : cet aliment contient, en effet, des ferments lactiques qui possèdent des propriétés apaisantes" confie la dermatologue.
À noter : "Le mieux reste quand même de ne pas attraper de coup de soleil et d’avoir dans sa trousse de secours une crème cicatrisante et de l’aspirine pour apaiser les symptômes généraux d’un coup de chaleur" appuie la spécialiste.
Du parfum : gare à l’inflammation
Appliquer du parfum sur un coup de soleil ? À éviter absolument ! "Les parfums contiennent, en effet, de l’alcool, ce qui va aggraver l’inflammation de la peau touchée par un coup de soleil" avertit la dermatologue Oliveres-Ghouti.
Et même si vous n’avez pas de coup de soleil, oubliez le parfum en été. En plus d’attirer les guêpes, "le parfum est photosensibilisant : au fil des années, une peau parfumée et exposée au soleil va souffrir de brûlures. Des taches brunes vont alors faire leur apparition et persisteront à vie" met en garde la spécialiste.
Un produit gommant va fragiliser la peau
Ne tentez pas de réaliser un gommage sur une peau rougie par le soleil. "Les produits exfoliants vont, en effet, enlever la couche cornée de l’épiderme et fragiliser la peau. Si vous souhaitez pratiquer un gommage, faites-le au minimum 48 heures avant une exposition au soleil", préconise la dermatologue.
La cire dépilatoire altère aussi l'épiderme
Tout comme les gommages, la cire dépilatoire altère la couche cornée protectrice de l’épiderme. Son usage est donc déconseillé sur une peau déjà fragilisée par un coup de soleil. "Si vous souhaitez réaliser une épilation, planifiez-la au moins deux jours avant une exposition au soleil" conseille Catherine Oliveres-Ghouti.
Attention également aux crèmes dépilatoires qui contiennent du parfum et qui risquent donc d’irriter une peau brûlée. "Pratiquez une épilation à la crème au moins 48 heures avant une exposition au soleil ou optez pour le rasage, qui n’altère pas la couche cornée protectrice" propose la dermatologue.
De l’aloe vera : attention aux allergies
Le gel d’aloe vera constitue un bon cicatrisant, car il forme un pansement sur la peau et aide à la régénération des cellules de la peau, selon le blog des dermatologues en ligne dermatonet.com.
Mais attention, "il se révèle également très allergisant" constate la docteure Oliveres-Ghouti. Avant d’acheter un tube d’aloe vera, consultez la liste des ingrédients et choisissez le produit qui en contient le nombre le plus réduit. En cas de réaction cutanée, stoppez les applications et consultez un médecin.
Huiles essentielles : gare à la photosensibilité
Vous avez l'intention d'apaiser votre coup de soleil avec des huiles essentielles ? Si certaines peuvent avoir des vertus cicatrisantes, attention au risque de photosensibilisation !
En effet, plusieurs huiles essentielles sont photosensibilisantes, c'est-à-dire qu'elles peuvent provoquer une réaction du système immunitaire si vous en appliquez sur votre peau, puis que vous vous exposez aux rayons du soleil. Ces réactions se caractérisent par des rougeurs, des démangeaisons et même des brûlures sur la zone concernée.
Parmi les huiles essentielles à éviter absolument au soleil, on peut citer les suivantes :
- Angélique (Angelica archangelica)
- Bergamote (Citrus bergamia)
- Citron (Citrus limonum)
- Khella (Ammi visnaga)
- Mandarine verte (Citrus reticulata)
- Orange douce (Citrus sinensis)
- Pamplemousse (Citrus paradisii)
De manière générale, retenez que les huiles essentielles extraites des plantes de la famille des citrus sont phototoxiques, en raison des furocoumarines et des pyrocoumarines qu'elles contiennent.
Par ailleurs, la plupart des huiles essentielles sont très irritantes, c'est la raison pour laquelle il ne faut jamais les appliquer pures sur la peau. Pour une utilisation cutanée, on les dilue toujours au préalable dans une huile végétale (amande douce, olive, jojoba...).
Comment bien se protéger du soleil ?
Le mieux est d’éviter au maximum les coups de soleil en respectant les règles suivantes : ne vous exposez pas au soleil entre 12h et 16h, protégez-vous avec un tee-shirt et un chapeau, et utilisez une crème solaire sur les zones de peau exposées.
"Les autorités préconisent d’appliquer la crème 20 minutes avant de s’exposer, de la renouveler peu de temps après le début de l’exposition et après s’être baigné, après avoir transpiré ou s’être essuyé puis toutes les deux heures"précise le Syndicat national des dermatologues-vénérologues (Sndv) dans un dossier publié à l’occasion de la semaine nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau 2018.
Attention : même quand le ciel est couvert, il est important de se protéger des rayons UV en appliquant de la crème solaire. En effet, "les nuages filtrent les infra-rouges, qui sont responsables de la sensation de chaleur, mais laissent passer les UV" explique enfin la docteure Oliveres-Ghouti.
Merci à la docteur Catherine Oliveres-Ghouti, dermatologue à Paris
Syndicat national des dermatologues – vénérologues (Sndv)
Institut national du cancer (Inca)
Blog des dermatologues en ligne dermatonet.com
Risques solaires : ce qu'il faut savoir pour que le soleil reste un plaisir, INPES.
Coup de soleil et conséquences sur la santé de l'exposition au soleil, Ameli.fr
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