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Actifed®, Dolirhume®, Rhinadvil® : les vasocontricteurs sont les plus dangereux

"Un rhume non soigné dure sept jours, soigné il dure une semaine". Si l’adage est bien connu des médecins, il est parfois difficile à appliquer pour les patients. Dès les premiers symptômes du rhume (éternuements, nez qui coule et bouché), ils sont nombreux à se ruer sur les médicaments sans ordonnance. Erreur. En effet, selon une récente enquête menée par 60 Millions de consommateurs, près d’un médicament sur deux (45%) serait à proscrire.

Efficacité non prouvée, effets secondaires indésirables, les inconvénients sont nombreux. Jean-Paul Giroud, auteur de "Automédication. Le guide expert" (éditions La Martinière) alerte sur des conséquences parfois dramatiques de ces médicaments mis en avant par les laboratoires et qui s’affichent dans de nombreuses publicités.

Quand un rhume se déclare, le plus efficace reste de réaliser un nettoyage du nez avec un sérum physiologique isotonique en dosettes de 5ml afin de désencombrer les fosses nasales. Pour désengorger le nez, il est ensuite conseillé d’utiliser un sérum physiologique hypertonique.

Sur la liste noire des médicaments dangereux contre le rhume figurent les vasoconstricteurs. Ces derniers permettent de décongestionner les nez bouchés grâce à la pseudoéphédrine qu’ils contiennent. Pour arriver à ce mécanisme, cette molécule contracte les vaisseaux sanguins du corps. Les vasoconstricteurs pris par la bouche. Ils présentent de nombreuses contre-indications (antécédents d’accident vasculaire cérébral ou AVC, hypertension artérielle, insuffisance coronaire, antécédents de convulsions, glaucome par fermeture de l’angle, rétention urinaire, hyperthyroïdie, grossesse et allaitement) et peuvent provoquer des maux de tête, des troubles nerveux, de l’hypertension, des troubles cardiaques, oculaires, psychiatriques, etc.

Parmi les vasoconstricteurs présents sur le marché : Actifed®, Dolirhume®, Ephedrine®, Humex®, Rhinadvil®, Sudafed®, Rhinofluimucil®.

Humex®, Drill® : gare aux associations avec le paracétamol

La majorité des médicaments vendue en automédication pour soulager le rhume d’origine virale comporte du paracétamol voire de l’ibuprofène. "Ces molécules sont utilisées pour soulager la fièvre et la douleur. Cependant, dans un rhume classique, les patients ne souffrent ni de l’un ni de l’autre" rapporte le Pr Giroud.

Aussi : Les associations pseudoéphédrine + paracétamol ou ibuprofène sont à éviter en raison du cumul des effets indésirables et des contre-indications. Le paracétamol est par exemple associé à un antihistaminique dans "Drill rhume paracétamol chlorphenamine flustimex®" ou dans "Humexlib paracétamol chlorphenamine®".

Humex®, Drill® : gare aux associations avec le paracétamol© Adobe Stock

Attention aux effets indésirables multipliés

Les médicaments associant des antihistaminiques, du paracétamol, des anti- inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et des vasoconstricteurs sont à éviter. Le cumul des substances entraine également une multiplication des effets indésirables et des contre-indications sans pour autant gagner en efficacité.

Dans tous les cas, privilégier les médicaments ne contenant qu’une seule substance. En effet, toutes ces substances actives additionnées peuvent conduire à des problèmes cardio-vasculaires ou neurologiques.

La vitamine C, aucune efficacité

La plupart des "stars anti-rhume" contient aussi de la vitamine C. Aucune étude scientifique ne permet de prouver son efficacité contre le rhume. Un constat partagé par le Pr Giroud qui dénonce même un médicament qui "ne sert à rien". Elle est par exemple contenue dans "Clarix® état grippal paracétamol chlorphenamine vitamine" ou dans "Actifed® états grippaux".

La vitamine C, aucune efficacité© Adobe Stock

Antihistaminiques : pas d'efficacité sur le long terme

"Les études scientifiques ne démontrent pas d’efficacité sur le long terme des antihistaminiques pour soulager un rhume", détaille le Pr Giroud. Ils n’ont en effet aucune utilité sur le rhume d’origine virale et ne sont efficaces que pour soulager les rhinites allergiques. De plus, ces substances sont à éviter chez les patients atteints d’un glaucome ou souffrant de troubles urinaires.

A utiliser avec précaution car les antihistaminiques favorisent la somnolence, la constipation, les troubles visuels, la sécheresse de la bouche, etc). Les antiseptiques administrés par voie nasale sont sans intérêt car inactifs contre les virus.

Zinc, sélénium : "L'oligothérapie ne sert à rien"

Argent, zinc, sélénium, etc. de nombreuses personnes se tournent vers l’oligothérapie dès l’apparition des premiers symptômes. "L’oligothérapie ne sert à rien. Pour le moment, aucune étude scientifique n’a démontré l’efficacité de cette approche", explique le Pr Giroud avant de conclure.

"En automédication, les bonnets d’ânes sont hélas plus nombreux que les prix d’excellence. Et si le risque zéro n’existe pas, il est utile de rappeler que pour certains l’efficacité zéro, elle, est indiscutable".

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