Auteure du livre “Et si vous étiez autiste ?”, Anne Cossé s’est toujours adaptée au reste du monde : “c’est un réflexe de survie mais c’est toxique car on met un couvercle sur ce que l’on est vraiment", explique-t-elle. Si aujourd’hui elle masque de moins en moins sa véritable façon de penser et de fonctionner, c’est notamment grâce à son diagnostic qui a été une première étape vers l’acceptation de l’autisme.
Autisme : “Mes besoins ne sont pas des caprices”
“J’ai toujours été plus que les autres, plus active, réactive, sensible… Quand j’étais enfant, dans les années 60-70, on ne parlait pas de l’autisme. On finit par s’adapter, surtout les femmes car c’est un réflexe de survie. Comme beaucoup d’autistes, je vis parfois un tsunami émotionnel mais je le cache. D’ailleurs, on nous montre souvent comme des rocs sans émotions alors que c’est tout le contraire de ce que nous sommes” explique Anne Cossé. “Les Français ne sont pas éduqués aux handicap, notamment invisible. Il faut rentrer dans un moule et ne pas sortir du lot” témoigne-t-elle.
Plus on montre notre comportement autistique, mieux c’est
“Mon diagnostic a été une première étape d’acceptation car cela prouvait aussi que mes besoins n’étaient pas des caprices. Dans les séries télévisées, on montre des personnages autistes qui sont très clichés. C’est bien que les gens sachent que nous existons mais c’est très stéréotypé : un garçon de 16 ans en doctorat de médecine c’est cliché. J’aimerais faire avancer les choses collectivement avec d’autres adultes autistes mais ce n’est pas évident car nos besoins quotidiens sont déjà épuisants et l’effet de groupe l’est tout autant” précise Anne Cossé.
“Et si vous étiez autiste”, un recueil de témoignages
Pour aider d’autres adultes à découvrir leur singularité, Anne Cossé décide de recueillir de nombreux témoignages d'adultes autistes, notamment Asperger. Grâce à ce recueil, elle espère donner des clés aux neurodifférents : “on se comprend, même si on est différent” ajoute-t-elle. “On a les mêmes processus de pensée, les mêmes réactions… Quand j’écoute quelqu’un par exemple, les mots s’agitent comme une boule dans un flipper, ça me prend une énergie importante de converser avec quelqu’un. Mais nous ne sommes ni malades, ni des patients. Ces mots ne sont pas pertinents pour parler des autistes, je dirais plutôt que l’autisme est une variante neurologique naturelle” conclut-elle.
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