Nicolas 36 ans souffre d’un profond mal être : “j’ai des tocs depuis mes 9 ou 10 ans, je souffre aussi de dépression depuis mes 16 ans et je suis atteint d'anorexie depuis 3 ans. L’anorexie je ne l’est pas venue venir… Au début on se dit “facile, demain je remange”, mais la petite voix dans la tête n'est pas d'accord, et pourtant cela est notre propre voix… On pense avoir le contrôle alors que la maladie va elle même nous contrôler et nous emmène vers une mort certaine.”
Anorexie, un parcours médical semé d'embûches
“j'étais suivi par le CHU de ma ville. A ma demande, j’ai souhaité rencontrer un nutritionniste. Malheureusement, il n’était pas formé aux troubles des conduites alimentaires (TCA). Ses recommandations n’étaient pas adaptées à mon état : il me conseillait de moins me peser et de moins peser les aliments. J’ai songé aux séjours en clinique, mais ces dernières sont très onéreuses et on pratique le contrat de poids, c'est-à-dire que si vous mangez on vous donne le droit à la télévision, ou de lire… Sinon, c’est rien ! Je trouve cela honteux qu’en 2021, il y ait encore ce type de pratique car cela prouve que personne ne comprend vraiment l'anorexie.
Quand j’ai rencontré un psychiatre spécialisé en TCA, il ne m’a proposé que d’augmenter les doses d'antidépresseurs. Aucun médicament ne peut soigner l’anorexie, seule la parole peut le faire” témoigne le jeune homme.
A quand une véritable prise en charge des TCA ?
“Il est essentiel que les médecins soient correctement formés aux TCA, d’ouvrir des centres de soins adaptés avec des spécialistes qui accompagnent en douceur les patients. Il faut clairement revoir les modes d’hospitalisations qui ne fonctionnent pas à l’heure actuelle. J'ai même participé à une recherche clinique avec la Stimulation Magnétique Transcrânienne répétitive, il faut tenter le tout pour le tout de toute façon” confie Nicolas.
“J'aimerais qu'un médecin spécialiste des TCA me tende la main, sans chantage, sans contrat de poids. Qu'il me dise “monsieur, on va avancer à votre rythme petit à petit, tous les deux, main dans la main.”
Les hommes face aux troubles des conduites alimentaires
“L'anorexie masculine est très peu connue car je pense que les hommes ont plus de difficulté à dire qu’ils sont malades. Il y a une forme de tabou car on doit se montrer fort. Je pense que l’anorexie chez les hommes et l’anorexie en général va certainement prendre de l'ampleur au fil des années car elle résulte d’un véritable mal-être. C'est une maladie de l'ombre qui est peu mise en lumière" conclut Nicolas.
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