Qu’est-ce qu’un caillot de sang ?
Les caillots de sang sont des agrégats formés de cellules sanguines diverses associées à une protéine appelée fibrine. Ils se forment suite à une lésion d’un vaisseau sanguin. Selon les cas, il peut obstruer une artère ou une veine.
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Caillots de sang dans les urines : 3 causes possibles"Une brèche dans un vaisseau peut entrainer une hémorragie. Pour y remédier, l’organisme active tout un système de réactions chimiques aboutissant à la formation d’un caillot", décrit le Dr Jacques Amselem, médecin généraliste en Seine-et-Marne.
Selon les cas, le caillot peut obstruer une veine ou une artère. Quand il se forme dans le réseau veineux profond, il peut se détacher et atteindre les vaisseaux pulmonaires.
Lorsqu’il se situe dans une artère il peut provoquer un AVC ou un infarctus : "Le caillot sanguin peut également survenir dans d’autres circonstances comme un alitement prolongé ou certaines maladies parmi lesquelles les anomalies de la coagulation", ajoute le spécialiste. Ainsi, le caillot veineux peut survenir après une immobilisation prolongée et se développer dans le membre inférieur. On parle alors d'une phlébite.
L’existence d’un caillot veineux profond se manifeste par différents symptômes qui sont le gonflement, la coloration cutanée, des douleurs ainsi qu’éventuellement des troubles respiratoires, une augmentation de la fréquence cardiaque ou une petite fièvre.
Selon l'Inserm, en France, on compte entre 50 et 100 000 phlébites et 40 000 embolies pulmonaires (l'obstruction d'une ou plusieurs artères irriguant le poumon) chaque année. La mortalité liée à l'embolie serait de 6% dans la phase aigüe, et de 26% à un an.
On compterait parallèlement 250 000 paraphlébites chaque année (la paraphlébite correspond à l’obstruction d’une veine, mais elle ne s’étend pratiquement jamais vers les zones profondes) même si ce chiffre est sans doute sous-estimé.
Coloration, chaleur, gonflement... Les différents signes à repérer
1. Une coloration étrange de la peau
La présence d’un caillot sanguin peut colorer la peau.
"Au niveau de la zone thrombosée, la peau peut être inflammatoire, rouge ou un peu cyanosée, c’est-à-dire avoir une coloration bleu foncé", détaille le Dr Jacques Amselem. Qu'est-ce qui provoque ce changement de couleur ? C’est l’accumulation de sang sous la peau qui causer cette teinte. Comme pour le gonflement, la coloration cutanée ne disparaît pas spontanément tant que l’œdème est présent. La coloration ne s’estompe pas non plus au fil des jours. Dans certains cas, la zone gonflée peut prendre une coloration blanchâtre et brillante.
2. Une sensation de chaleur
La formation d’un caillot provoque un changement de température corporelle. L’endroit concerné peut alors devenir anormalement chaud. Ces différents signes sont ceux d’une inflammation qui s’étend généralement sur la zone altérée.
3. Un gonflement douloureux
Chez certaines personnes, un gonflement douloureux est constaté, en particulier lorsque le caillot est situé dans la jambe ou la cheville. Ce gonflement apparaît sans raison apparente, il n’est pas soulagé avec les traitements habituels, et il entraîne un empattement du mollet.
"Concrètement, la circulation sanguine ne se fait plus en aval. Le gonflement peut-être relativement étendu", décrit le Dr Jacques Amselem.
Ce gonflement ne disparaît pas spontanément, il persiste pendant toute la présence du caillot sanguin. Cette modification d’aspect de la jambe interpelle souvent le patient, car il survient souvent sans raison particulière. La zone gonflée peut également être un peu chaude au toucher. Cette chaleur est le signe d’une inflammation localisée aux abords du caillot.
4. Toux et essoufflement : quand le caillot se déplace
En plus des manifestations localisées, d’autres symptômes généraux peuvent évoquer le déplacement d’un caillot sanguin.
"Parfois, on peut retrouver également des signes de migration du caillot au niveau des poumons avec apparition d’un essoufflement, d’une douleur thoracique, d’une toux, d’une tachycardie, d’un crachat de sang ", décrit le Dr Toledano.
Pour le Dr Jacques Amselem, "le principal risque d’un caillot veineux qui se forme dans une veine d’un membre inférieur est qu’il se détache dans la circulation sanguine provoquant donc une embolie pulmonaire. Il convient alors de consulter rapidement un professionnel qui pourra établir un diagnostic et décider du traitement adapté", recommande le médecin.
Certains troubles respiratoires peuvent également se manifester par différents signes comme une augmentation de la fréquence respiratoire, une toux sèche ou encore une sensation d’oppression thoracique.
5. Une douleur vive la plupart du temps
La plupart du temps, la présence d’un caillot sanguin provoque de vives douleurs.
De plus, les patients peuvent également constater une douleur lors de la réalisation de certains mouvements. "Une thrombose veineuse peut s’accompagner d’une douleur plus ou moins vive. Cette douleur persiste au repos et est augmentée par le mouvement", explique le médecin. À cause du caillot sanguin, certains mouvements peuvent également être douloureux. Par exemple, le patient peut ressentir une douleur quand il lève la pointe du pied vers le ciel.
Caractéristique de la thrombose veineuse, ce mécanisme est connu sous l’appellation de signe de Homans. Chez certains patients, un simple effleurement de la peau peut aussi provoquer des douleurs. La douleur peut être plus ou moins vive en fonction de la localisation du caillot. Certaines personnes ressentent également une sensibilité au toucher, un engourdissement ou des fourmillements.
Caillot sanguin : que faire en cas de doute ?
Il faut agir rapidement. En cas de doute, il faut consulter un médecin afin que soit réalisé en urgence un écho-doppler qui permet de faire le diagnostic et de mettre en place, le cas échéant, un traitement anticoagulant. S’il est difficile d’obtenir un rendez-vous avec son médecin, il faut aller aux urgences de l’hôpital le plus proche", précise le spécialiste.
Caillot : gare au risque d’embolie !
Le risque de l'existence d’un caillot sur les veines des jambes est dominé par la migration de ce caillot vers les artères pulmonaires e ntrainant l’apparition d’une embolie pulmonaire qui peut être fatale. "On estime la fréquence de l’embolie pulmonaire à 100 000 cas par an en France, dont 10 000 à 20 000 sont mortels", avertit le Dr Toledano. C'est pourquoi le diagnostic et la mise en route d'un traitement efficace ne doivent pas être retardés.
Remerciements au Dr Ariel Toledano, médecin vasculaire et phlébologue.
Remerciements au Dr Jacques Amselem, médecin généraliste.
Thrombose veineuse, Inserm.