Les experts estiment que 10 % de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention ont terminé leur vie dans les océans. Toutefois, une grande partie d’entre eux se sont dégradés pour atteindre une taille de 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres. Les fruits de mer, les crustacés et les poissons sont les premières victimes de ces microplastiques, 70 fois plus petits qu’un cheveu et ainsi facilement ingérables. Cela ne fait plus aucun doute à la vue des résultats de l’étude menée par des chercheurs de l’université de Hull et de l’école de médecine Hull York (Royaume-Uni).
Microplastique : des taux importants découverts dans les animaux marins
L’équipe britannique a compilé plus de 50 recherches réalisées entre 2014 et 2020 pour estimer le taux de microplastique dans les habitants des océans (poissons, mollusques, crustacés).
Les mollusques collectés au large des côtes d'Asie étaient les plus contaminés, suggérant que ces zones sont plus fortement polluées par le plastique. Toutefois, les animaux marins d’aucune région ne semblent épargnés par ces polluants. Les résultats mis en lumière amènent les chercheurs à tirer la sonnette d’alarme.
L'auteur de l'étude, Evangelos Danopoulos, étudiant de troisième cycle à la Hull York Medical School, a expliqué : "personne ne comprend encore pleinement l'impact des microplastiques sur le corps humain, mais les premières preuves provenant d'autres études suggèrent qu'ils causent des dommages". Il a ensuite ajouté : "une étape critique pour comprendre l’impact sur la consommation humaine consiste d'abord à établir complètement les niveaux de microplastiques (MP) que les humains ingèrent. Nous pouvons commencer à le faire en examinant la quantité de fruits de mer et de poissons consommés et en mesurant le nombre de MP de ces créatures".
Les microplastiques sont entre autres soupçonnés d’avoir des effets similaires aux perturbateurs endocriniens et de nuire à la fertilité ou encore au développement des enfants.
Les travaux des scientifiques britanniques ont permis de faire le point sur les produits de la mer qui contiennent le plus de microplastiques. Découvrez avec lesquels il faut se montrer prudent dans notre diaporama.
Les palourdes
Les palourdes seraient les fruits de mer les plus contaminés avec un taux moyen de 1,25 microplastique par gramme (MP/g). Toutefois, les chercheurs britanniques ont précisé que toutes les espèces de mollusques confondues, la teneur maximale en microplastique détectée dans un échantillon était 10,5 microplastiques par gramme.
Les moules
Les moules abritent aussi une grande quantité de microplastiques avec une moyenne de 0,71 microplastique par gramme.
Les pétoncles
Les pétoncles contiendraient en moyenne 0,48 microplastique par gramme
Les huitres
Chez les huitres, le taux moyen de microplastiques chez cette espèce est de 0,42 par gramme.
Les crustacés
Les chercheurs ont étudié le taux de microplastiques dans les crustacés. Il va de 0,1 à 8,6 par gramme.
Les poissons
En plus des fruits de mer et des crustacés, les scientifiques ont aussi étudié les poissons. Toutes les espèces confondues, le taux maximal retrouvé dans un poisson était de 2,9 microplastiques par gramme.
Microplastic Contamination of Seafood Intended for Human Consumption: A Systematic Review and Meta-Analysis, Environmental Health Perspectives, 23 décembre
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