Selon les statistiques du ministère de l'Agriculture, un foyer français sur deux possède au moins un animal de compagnie. Chiens, chats, rongeurs, poissons, petits mammifères, oiseaux, reptiles, à chaque famille son compagnon. D’après les chiffres de la Fédération des fabricants d'aliments pour animaux, le pays compte plus de 14 millions de chats, environ 8 millions de chiens et 32 millions de poissons. Quand il s’agit de leur fidèle compagnon, les Français sont prêts à mettre la main au portefeuille.
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Comment traite-t-on les chiens à travers le monde ?En septembre 2020, la plateforme digitale ProntoPro s’est intéressée au budget des propriétaires pour prendre soin de leur animal de compagnie. Si la facture varie en fonction de la corpulence de l’animal, un chien de taille moyenne représenterait un budget annuel moyen de 1 150 euros. Sans surprise, les dépenses vétérinaires arrivent en haut du podium (vaccins, consultations, etc).
Des dépenses qui sont particulièrement élevées pendant la première année de l’animal, car il convient alors de le vacciner, de l’identifier avec une puce électronique, parfois de le stériliser, etc. Comme l’Homme, les animaux peuvent souffrir de très nombreuses maladies plus ou moins graves nécessitant des soins coûteux et, parfois, invasifs. Souvent difficile à déceler pour les propriétaires, le cancer reste la pathologie qui inquiète le plus. Évidemment, chaque cancer est différent et se manifeste de différente manière.
Être attentif aux signes généraux
« Il est fondamental de toujours prendre en compte l’état général de l’animal. Un chien ou chat qui ne mange plus, qui perd du poids, qui semble fatigué, qui a perdu en vitalité sont autant de signes qui doivent pousser à rapidement consulter son vétérinaire afin de déterminer l’origine du problème », détaille le Dr Charlotte Lechat, vétérinaire.
De plus, l’âge avancé d’un animal peut également être un facteur à prendre en compte. Plus largement, tous les changements de comportements ou les modifications physiques (perte d’embonpoint, aspect du poil, etc.) sont à prendre au sérieux et nécessitent une visite de contrôle afin de permettre au vétérinaire de poser un diagnostic précis. Comme chez l’Homme, le cancer chez l’animal peut atteindre tous les organes et touche tous les animaux. Que ce soit chez le chien ou le chat, certains cancers sont plus fréquents que d’autres.
Les cancers fréquents chez le chien
Tout d’abord, il existe des cancers qui se manifestent plus souvent chez les toutous. À commencer par le mastocytome. Ce cancer de la peau est assez courant chez le chien. « Les mastocytes sont des cellules de la peau de la famille des globules blancs. En proliférant rapidement, elles peuvent muter en cellule cancéreuse puis former une tumeur cancéreuse de la peau ou des tissus sous-cutanés. Ce cancer est particulièrement présent chez certaines races de chiens comme le Boxer ou le Golden Retriever », détaille la vétérinaire. Ces masses cutanées se développent principalement sur le tronc des animaux, au niveau des membres, sur les babines, etc.
Les chiens peuvent également souffrir de lymphomes et, dans ce cas, tous les ganglions lymphatiques peuvent être infiltrés par les cellules tumorales. Là-aussi, certaines races sont davantage à risque comme le Boxer, le Golden Retriever, le Saint-Bernard, etc. « En cas de suspicion de lymphome, le vétérinaire prélève un échantillon de tissu avant de le faire analyser en laboratoire spécialisé », précise le Dr Lechat.
Attention aux tumeurs mammaires !
Chez les chiennes, il faut être vigilant à la tumeur mammaire qui se forme sur les mamelles. En cause ? La multiplication anormale de cellules. Les chiennes possèdent deux chaînes mammaires composées chacune de cinq glandes, la tumeur peut affecter une chaîne ou bien les deux. « Les femelles sont particulièrement à risque de souffrir de tumeurs mammaires. Quand c’est possible, le vétérinaire retire la chaîne mammaire afin d’éliminer la tumeur », détaille le Dr Lechat. Cette forme de tumeur s’avère être la plus fréquente chez la femelle non stérilisée à cause de son caractère hormonal. Même si cela reste extrêmement rare, le mâle peut également souffrir de cette forme de cancer. Quand cette tumeur est identifiée suffisamment tôt et, en fonction de l’agressivité, elle peut être relativement bien prise en charge par le vétérinaire.
Autre tumeur maligne possible chez le chien, l’hémangiosarcome. Cette tumeur cancéreuse se développe dans la paroi des vaisseaux sanguins. Très agressive, elle est souvent responsable d’une apparition rapide des métastases. Elle apparaît le plus fréquemment chez un animal âgé d’au moins six ans. En fonction de la localisation et du niveau d’agressivité, elle peut se manifester par certains symptômes : amaigrissement, saignements, perte de poids, anémie, etc. Dépistée à temps, la tumeur peut être retirée pour éviter qu’elle ne se propage aux autres organes.
Chez le Bouvier Bernois, un autre cancer est relativement fréquent, il s’agit du sarcome histiocytaire ayant pour origine la prolifération de cellules du système immunitaire. « Cette forme de cancer peut toucher de nombreux organes comme la rate, le foie, les poumons, etc », liste le Dr Lechat.
Les cancers fréquents chez le chat
Peu importe la tumeur et l’animal, face au moindre doute, le professionnel mettra en œuvre les mêmes outils (prise de sang, biopsie, scanner, radiographie) afin de poser le diagnostic le plus précis possible. Si les chiens sont à risque de souffrir d’un cancer, les chats le sont tout autant.
Le lymphome représente les deux tiers de l’ensemble des cancers félins. Plus précisément, le lymphome digestif est la forme la plus répandue. « Ce lymphome touche surtout les chats de l’âge adulte à senior. De plus, les félins porteurs du virus de la leucose ont également une prédisposition pour en souffrir. Mais, comme les chats cachent toujours leurs signes cliniques, il n’est pas simple de dépister tôt la présence d’une tumeur », explique le Dr Lechat. Ainsi, il faut rester attentif à tous les changements de comportement : alimentation, énergie, perte de poids, troubles digestifs, lésions cutanées, etc.
Les chats blancs, particulièrement à risque ?
Chez les chats, le carcinome épidermoïde représente 17 à 25 % des tumeurs cutanées. Cette tumeur atteint surtout les chats plus âgés et se manifeste sur la face, les oreilles et la truffe. Le carcinome touche particulièrement les chats au pelage clair, c’est-à-dire avec une robe dépigmentée. Certains vétérinaires recommandent même d’utiliser de la crème solaire sur les oreilles des chats au pelage blanc, lorsque le chat passe de longues journées en extérieur et qu’il y a un fort ensoleillement, pour les protéger des UV, en partie en cause dans ce type de cancer.
Par ailleurs, les félins peuvent également souffrir d’un fibrosarcome, il s’agit d’une tumeur cancéreuse qui se développe sous la peau. Souvent indolore, elle peut se développer très rapidement. Elle touche environ un chat sur 10 000. « Si son origine n’est pas bien connue, l’injection sous-cutanée du vaccin contre la rage avait été suspectée. Aujourd’hui, avec la modification des adjuvants et l’amélioration des vaccins, les cas de ce cancer sont devenus anecdotiques », souligne le Dr Lechat.
Les chats peuvent aussi souffrir d’un mélanome irien. De quoi s’agit-il ? « Le mélanome irien représente la tumeur oculaire la plus fréquente chez le chat. Souvent, le vétérinaire observe la présence de tâches pigmentées sur l’iris », précise la vétérinaire.
Enfin, tout comme les chiennes, les chattes sont également à risque d’avoir une tumeur mammaire. Ces tumeurs sont (très) majoritairement malignes, dans plus de 80% des cas. « Pour limiter au maximum le risque, il est vivement recommandé de ne pas donner de pilule contraceptive à sa chatte et de la stériliser dès l’âge de six mois ». Pour rappel, une stérilisation chirurgicale réalisée avant les premières chaleurs diminue de plus de 90 % le risque d'apparition de tumeurs mammaires.
Merci au Dr Charlotte Lechat, vétérinaire.
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